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Eowyn Cwper
120 abonnés
2 039 critiques
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2,5
Publiée le 5 novembre 2018
Avec ses airs théâtraux, son ton dénonciateur et sa mise en scène pointue d'une politique microscopique et restreinte à la haute bourgeoisie et l'Église, ce film a tout d'une farce. Et Sordi va se charger de bien l'enfoncer dans le style qu'elle se détermine, avec ses avantages et ses inconvénients ; c'est assez drôle, mais très fatigant, et le rythme ainsi que la densité des dialogues font jaillir un peu de tout... un peu de partout. Comme c'est une farce, on rit du grotesque, mais ce dernier peut tout aussi bien prendre des airs de bouffonade ahurie que de pamphlet cocasse. En gros, Monicelli met trois couches de beurre sur sa tartine pour être sûr qu'elle sera bien beurrée, mais le spectateur se prend le surplus sur la tête.
Le personnage de Sordi tient aussi de la farce : pris pour un charbonnier, sermonné par nul autre que le pape, uriné dessus... il se fout de tout, et jamais ne s'énerve. Il est un fantasme d'opulence, ni généreux ni avare, ni humaniste ni cruel envers ses gens, ni bon ni mauvais, ni sycophante ni panégyriste d'une religion pour laquelle il exprime pourtant l'anticléricalisme évident de la dérision. Et cette ligne de conduite est aussi habile qu'elle sous-tend l'histoire d'une alaise de malaise ; amateurisme, tourne-autour-du-potisme ? Déjà qu'on a du mal à suivre, on aura du mal à s'accrocher, n'en déplaise à la post-synchronisation potable mais détestablement monotone de cette œuvre assez longue.
Tout comme le script prévoit que l'on saute d'un lieu à l'autre avec l'enthousiasme dont ferait preuve un metteur en scène de théâtre lors de son premier tournage en extérieur, l'on se retrouve à être balladé entre admiration et ennui d'une manière qui promet, un peu dommageablement, que le création soit oubliable.
C'est l'histoire d'un grand aristocrate italien, camérier du pape, à l'époque du pape Pie VII. Son plaisir est de faire des blagues à ses contemporains. Il est très riche et très farceur, il ira jusqu'à utiliser son sosie (qui est charbonnier) pour se moquer de sa classe sociale.
Très bon film de Monicelli. Très belle reconstitution historique, sur un scénario original, l'acteur Alberto Sordi domine tout le film. C'est très intelligent, souvent très drôle, et toujours très bien filmé; Rome, le Vatican : très bien vu. Un vrai plaisir que ce film d'une bonne qualité artistique.
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3,5
Publiée le 9 septembre 2018
Le monde est fait de hauts et de bas! Certains descendent alors que d'autres montent! C'est un peu le cas de ce oisif, amoral et facètieux marquis Onofrio del Grillo! Riche, puissant, chrètien et amoureux des femmes, ce marquis là ne peut s'oublier : exploits en tous genres (faire sonner toutes les cloches de Rome comme si un pape ètait mort), plaisanteries colossales (les pièces d'or brûlantes comme le fer rouge qui vous grillent les mains) et nombreuses affaires de corruption sur des juges, tèmoins, gardes, avocats, cardinaux, abbès, fonctionnaires, experts, administrateurs...et sur lui-même! On dit qu'il ne fait que plaisanter, mais qu'y a t-il à faire à Rome en ce dèbut du XIXe siècle ? Des èglises, des coupoles, des toits, des chats, des mendiants et des sorcières! Ici les brigands font partis du paysage et le forum romain est un urinoir à ciel ouvert! Un Monicelli bien fait et dominè par une èblouissante composition d'Alberto Sordi! Même dans le rôle du charbonnier ivre (le sosie du marquis), Sordi arrive à être convaincant car il faut beaucoup de mètier pour cabotiner comme il le fait dans la seconde partie du film! Formellement, "Il marchese del Grillo" sèduit aussi par ses vieux manoirs et ses ruines! Vous reprendrez bien un peu de pâtes à la pajata ?
En 1981, la fameuse comédie italienne des Dino Risi, Ettore Scola , Pietro Germi et Mario Monicelli est sur le point de rendre l'âme. Mario Monicelli qui en a été l'un des artisans les plus actifs et les plus brillants se lance avec ses complices Alberto Sordi, Leonardo Benvenuti et Piero de Bernardi dans l'écriture du scénario du "Marquis s'amuse", inspiré de l'histoire vraie d'un Marquis romain du début du XIXème siècle, proche du pape Pie VII (porteur de la sedia gestatoria) complètement amoral et libertin qui passait ses journées à se moquer de ses proches et du peuple romain qu'il ne détestait pas ridiculiser en leur jouant des tours pendables pas toujours de bon goût. C'est bien sûr Alberto Sordi qui porte sur ses larges épaules le rôle principal n'hésitant pas à en rajouter pour bien marquer la vacuité de ce noble qui ne se préoccupe guère des conséquences de ses actes sachant très bien que sa position et ses relations lui permettront de toujours retomber sur ses pieds. La démonstration comme toujours avec Monicelli se veut féroce mais la longueur du film ajouté à la faiblesse des seconds rôles, hormis le génial Paolo Stoppa en pape Pie VII s'amusant parfois des facéties du marquis, nuit gravement à son efficacité. Alberto Sordi s'enlise quelques fois dans ce rôle monstre mais jamais plus haut que le genou ce qui lui permet de ce sortir de ce joyeux bourbier avec les honneurs. Du même auteur on conseillera plutôt , "Gendarmes et voleurs", "Le pigeon", "La grande guerre", "Mes chers amis" et surtout les deux "Brancaleone".
Ce Monicelli n'est peut être pas ce qu'il a fait de meilleur,mais ça n'est pas non plus ce qu'il a fait de pire. La marche del grillio est amusant,il faut dire que Sordi est un solide atout pour rendre un film sympathique et amusant. On s'amuse des facéties de ce marquis qui se moque de tout et de tout le monde. Il joue les pires tours à ses sujets,lorsque des clameurs venue d'un peuple qui ne demande rien de plus qu'à manger se font entendre en bas de son balcon,le monarque jette des pommes de pins,les braves gens s'enfuiront. Puis certains ayant été blessés par les projectiles reviendront demander une compensation financière. Le marquis à alors l'idée de passer les pièces dans le feux avant des les lancer à la foule.