Joel Schumacher , réalisateur boulimique et éclectique est capable du meilleur ("Véronica Guérin" , "Le droit de tuer" ,"Phone game" , "Chute libre") comme du pire (ses deux Batman ,"Personne n'est pafait(e) ou "Bad company").Avec "Le nombre 23" on est dans le calamiteux et pourtant le scénario pleins de zone d'ombres , le premier thriller de Jim Carrey , promettait un film assez alléchant. On est forcé de constater que passer une première partie d'exposition assez honnête , mettant en place tout le mystère de l'histoire et aussi grâce à un générique de début captivant et original , le film bascule dans le grotesque le plus minable. D'une part , par la réalisation de Joel Schumacher , accumulant les plans à la vitesse de l'éclair ,(sans doute pour illustrer l'esprit paranoiaque de Jim Carrey , ça donne plus envie de gerber !). On a droit également à une photographie qui ressemble à du mauvais numérique , soit bavante , criarde , sale , vulgaire , pourtant Matthew Libatique , directeur de la photo a bossé sur tout les Aronofsky ,la il se laisse aller et offre un supplice visuel au spectateur. Et cerise sur le gâteau , le scénario du film , d'une débilité assez proche de "Pars vite et reviens tard", multipliant les intrigues à tiroirs sans intérêts et superficiels qui arrivent à un coup de théâtre digne d'un nanard de série Z. Que reste-t-il à sauver ? Et bien , Jim Carrey qui fait ce qu'il peut pour sauver ce film de la daube ultime , son interprétation de paranoiaque est plutôt convaincante , mais on le sent perdu au milieu de désastre scénaristique et technique. Bref , "Le nombre 23" promettait , il déçoit énormément , Joel Schumacher reste toujours aussi irrégulier dans son métier. Si vous voulez voir , un film sur la paranoia , allez voir plutôt "Bug" , qui malgré ses maladresses traite le sujet avec infiniment plus de tenue et restera une référence.