Un film de série B dans le genre « films de yakuzas ». Le scénario est faible, la psychologie des personnages absente, les scènes d’action privilégiées ; du cinéma de divertissement de base… Mais Seijun Suzuki, un routier de sa firme de production et de ce type de films, pervertit le genre. Par l’exagération, il fait percevoir qu’il ne se prend pas au sérieux, et que le film doit se voir au second degré, ce qui lui donne des aspects ludiques, voire comiques, au-delà des quelques gags le parsemant (les verres qui bougent sur la table !). Autre élément de style : l’esthétique originale du film, baroque grâce à un choix des cadrages et surtout des couleurs. Alors, une série B qui n’est pas vraiment sans intérêt.
A l’occasion de la restauration des films cultes du cinéaste japonais Seijun Suzuki qui influença Quentin Tarentino et Jim Jarmusch, Détective 2-3 ressort en 2018 sur les écrans. Un criminel, au centre d’une guerre des gangs généralisée, est sur le point d’être relâché par la police et ce sera à qui lui fait la peau en premier. Heureusement pour lui, le détective Tajima arrive à l’extraire de cette situation périlleuse en échange d’une infiltration… Détective Bureau 2-3 ressemble à une parodie des James Bond. Les comédiens jouent soit les gentils, soit les méchants, mais dans tous les cas ils sont drôles et se jouent des stéréotypes qu’on en fait. Les scènes d’action sont dynamiques et se complaisent dans la mise en scène stylisée de Suzuki. Les musiques et chansons sont aussi l’occasion de ne jamais perdre le rythme autour des dialogues. Détective Bureau 2-3 est un polar pop proche de la série B osant toujours l’audace. D'autres critiques sur notre page Facebook : Cinéphiles 44 et notre site cinephiles44.com