D'Howard Hughes, je ne connaissais que le nom et sa description faite par James Ellroy dans ses romans "American Tabloid", "American Death Trip" et "Underworld USA", à savoir l'image d'un homme corrompu et ambitieux. Par contre, de Scorsese, j'en connaissais bien plus que ce soit dans ses films de gangsters à l'image de "Mean Streets" ou des "Affranchis", ou d'autres genres comme "Gangs of New-York", le récent "Hugo Cabret" ou le chef d'oeuvre "La Dernière tentation du Christ". De là à considérer "Aviator" comme un biopic fidèle à la vie d'Howard Hughes, je serais incapable d'y répondre ne connaissant que trop peu le personnage et sa vie. Par contre, d'un point de vue uniquement cinéphilique, "Aviator" rentre dans la catégorie des meilleurs films de Mr Scorsese. Pas de violence, un rythme doux, "Aviator" est posé et non nerveux comme peuvent l'être certains longs-métrages de la filmographie de Scorsese. Avec talent, "Marty" expose les rêves, les qualités, les défauts d'un homme exhubérant, mégalomane, à la fois réalisateur de films, producteur, pilote, et j'en passe. Un homme dont le souhait est de révolutionner chaque domaine auquel il touche en étant reconnu. Un homme dont les craintes entachent sa vie, que ce soit son obsession pour les microbes qui l'obligent à effectuer divers rituels pour rester "propre". La manière dont Scorsese met en avant ces points de la vie de Hughes est intéressante, car au final, on se prend d'une quelconque affection pour Howard, ce dernier ne cherchant au final qu'à être respecté par ses pairs et surtout malheureux malgré les apparences qu'il se donne en public. Avant d'être le magnat des affaires, Howard Hughes est avant tout un homme.
Malgré sa longueur (2h44), "Aviator" est une fantastique épopée suivant vingt années de la vie de Hughes. Leonardo DiCaprio impeccable, réalisation du même niveau, Martin Scorsese vise juste et embarque les spectateurs dans un vol de première classe.