Je ne sais pas comment commencer cette critique. J'ai déjà vu des films récents de Spike Lee, sa réalisation m'a toujours plu, et je me penche sur Turturro en ce moment, et quand j'ai vu la collaboration, je me suis dit que ça pouvait être vraiment bon.
Sur la réalisation, pas déçu, la présentation des personnages sont propres, le quartier présenté a une véritable âme, on sent que tout est vivant, les plans ne sont pas spectaculaires, mais c'est franchement réussi.
Même chose pour les acteurs, ils remplissent tous leurs rôles.
Mais... Putain, ce scénario. Pourquoi ? Certes, la chaleur cristalise et fait monter en pression les protagonistes, ça, je veux bien. Mais, faut quand même reconnaître qu'ils sont tous idiots non ? Le gars veut des photos de gars qu'il admire dans un restaurant italien qui ne lui appartient pas. Un employé qui utilise le téléphone de service pour appeler sa copine, et qui refuse de raccrocher quand son patron lui dit, alors que c'est comme ça que son patron reçoit ses commandes. Ce type qui rentre avec une radio a fond dans une pizzeria et qui met 3 plombes pour l'arrêter alors qu'on lui demande. Les trois vieux sur leurs chaises en plastique qui accusent de racisme et qui finissent par se foutre la gueule d'un asiatique a cause de son langage. Le chef de la pizzeria qui n'a rien contre les noirs (il engage un noir, il donne deux dollars presque tous les matins a un autre pour qu'il passe le balai, et il essaye de raisonner son fils a propos de ce sujet), et a la fin qui devient soudainement un adepte du KKK, balançant le fameux "N word" dans tous les sens. Ne parlons pas du fils de Sal, Pino, qui est surement le pire dans tout ça.
Les personnages ne sont pas tous mauvais. Mais concrétement, pour dénoncer vraiment le racisme, il aurait peut-être fallu partir de quelque chose de plus concret, parce que la, c'est vraiment mal amené, et au final, en se basant sur ce genre de personnages, ça devient vraiment bancal. Sur la fin, la montée en violence de la fin se base sur un système de bouc-émissaire. Le héros subit tout cette violence et ne peut que en être spectateur (même si il commence la violence matérielle dans un but particulier.). Mais même cette scène de fin... Ils se battent pour leurs quartiers, et refusent qu'on y éteignent un incendie ? (qu'ils ont allumé.) Enfin, je pourrais continuer indéfiniment, mais la tentative de morale de fin m'a scotché : On voit un discours de Martin Luther King disant que la violence n'est pas utile pour exprimer son point de vue, et un autre de Malcolm X affirmant que la violence pouvait être de la légitime défense, et si c'est le cas c'est de l'intelligence... Je ne sais pas si il faut prendre ça pour une justification, mais c'est ridicule.