La porte du paradis est un film mythique, non seulement pour sa démesure (le premier montage présenté par Cimino faisait 5h25, il accepteras de le réduire a 3h30, et puis finalement a 2h30), et enfin parce qu'il a été un véritable gouffre financier, qu'il a coulés la united artist, enterrer le genre du western pour plusieurs années (les studios n'osant plus s'aventurer dans ce domaine après cet échec) et qu'avec Coup de cœur de Coppola il a représenter le coup d'arrêt du nouvel hollywood, mettant fin a cette "age d'or du cinema d'auteur hollywoodien", plus jamais les réalisateurs n'auront autant de liberté. L'échec est d'autant plus spectaculaire qu'il n'a pas été que commercial, le film ayant été victime d'un véritable lynchage critique, la vendetta étant une fois de plus mener par l'inénarrable Pauline Kael (très grande critique de cinema new yorkaise, qui contribua a promouvoir la nouvelle vague française aux États unis, assureras le succès de Bonny and Clyde d'Arthur Penn et des débuts du nouvel hollywood et de Sam Peckinpah, elle est aussi célèbre pour être vénérés par Tarantino, pour avoir descendus chaque film de Kubrick a leur sortie aucun n'y a échappé, pour avoir coller a Eastwood la réputation de fasciste a cause de Dirty Harry et autre gentillesse... bon c'est tout de même une critique intéressante d'autant qu'elle écrivait très bien).
Ainsi donc La porte du paradis est un film a sa manière légendaire mais pas vraiment pour de bonne raison, et j'avais envie de le voir depuis longtemps et bien sur je voulais voir la version longue (pas celle de 5h25, mais celle de 3h30) je l'ai cherché et je l'ai trouvé, et je l'ai regardé, alors l'histoire c'est la bataille de Johnson County que je vais résumer très (très) sommairement parce que c'est compliqué, et que je n'en avais jamais entendu parler avant de voir ce film: Donc en gros ce sont de riches éleveur propriétaire terrien qui prenant peur face a l'afflux d'émigrant pauvre dans leur comté, craignant sans doute les vols et aussi de voir leur monopole progressivement remis en cause, ont décidé avec l'accord du président des États Unis d'exécuté sommairement la plupart de ces émigrants pour se protéger des vols et de l'anarchisme, bien évidement les gens se sont révoltés et la "guerre" du comté a éclaté. Celle ci verras bien évidement le triomphe des puissants. Cimino s'attache au destin de trois personnages: James Averill, homme d'affaire et marshal opposé aux propriétaires, Nate Champion au départ homme de mains des propriétaires qui finis par se retourner contre eux, et Ella Watson une prostitué dont ces deux hommes sont amoureux. Ces deux histoires s'emboite parfaitement et aucune des deux ne m'a semblé être privilégié par rapport a l'autre.
Loin de mériter toutes les critiques qu'il a reçût ce film est un Chef d'œuvre Absolu! Total! Définitif! C'est le GRAND WESTERN CRÉPUSCULAIRE, c'est d'une puissance qui aura rarement était atteinte au cinema, le film est une critique cinglante du capitalisme américain, je crois que Hollywood n'avais jamais produit de remise en cause aussi violente et directe du rêve américain, c'est véritablement a sa mise a mort que l'on assiste, ici le marshal James Averill est blasés au point que même si il est choqué par ce qui se déroule sous ses yeux, il ne semble pas réellement concerné, Nate Champion se retourne contre les propriétaire presque uniquement pour des raisons personnelles et non pas a cause d'une prise de conscience social, et si un personnages est vraiment "pur" il est de toutes façon condamné a mourir, ou a se faire écraser par le système. La mise en scéne de Cimino est magnifique, les scènes nous montrant les vastes déplacement des foules d'émigrants sont absolument saisissante, on ne peut qu'être fasciné par tout ces gens venus de partout dans l'espoir d'une vie meilleurs et qui ne rencontre que le mépris et l'hostilité. Le lyrisme de Cimino ne s'exprime cependant pas uniquement dans le désespoir il ponctue sont récit de longue pause contemplative et intimiste qui loin d'être des longueurs ou des faiblesses lui donne une densité et une émotion remarquable et participe a sa richesse. Le final la bataille du comté est une véritable fulgurance visuel, une des plus belle batailles qu'Hollywood est jamais produit qui parvient a représenter les combats dans toute leur brutalité sans perdre le lyrisme et sans sombrer dans la complaisance. C'est aussi un film qui avec ses longs plans et ses cadrages virtuose, son montage inventif et ses éclairages très particulier montre a quel point le Nouvel Hollywood a été marquer esthétiquement par l'héritage d'Orson Welles. L'une des grande force du film est aussi que ses images se suffisent a elle même, le dialogues n'étant qu'un plus qui n'entre que trés rarement en jeu pour la compréhension de l'intrigue et de ses enjeux, tout est véhiculés par la mise en scéne.