1870, université de Harvard, James Averill et William Irvine célèbrent l’obtention de leur diplôme. Vingt ans plus tard ils se retrouvent dans le Wyoming. Averill est devenu Sheriff du compté de Johnson, tandis que Irvine est devenu éleveur. Un conflit éclate entre les éleveurs et les nouveaux immigrants qui viennent d’Europe de l’est qui sont accusés de vol et d’anarchisme. Une liste noire de noms des immigrants est établie et les éleveurs engagent des mercenaires pour les éliminer. Cinéaste maudit, Michael Cimino réalise ici le film qui a causé la ruine de United Artist et mis fin à certain âge d’or du cinéma Hollywoodien. Cimino bouleverse les codes du western et d’un aspect presque conventionnel de l’histoire américaine. Il s’appuie sur un fait divers et une face méconnue de la conquête de l’ouest. Difficile de classer ce film dans une ou l’autre catégorie, même celle du western. Il y a du Visconti, du Lean et du Tolstoï dans ce chef d’œuvre de Cimino. Le réalisateur démystifie cette légende de l’ouest américain, ce paradis qui est alors couvert de sang, la nature n’étant alors pas le principal obstacle à l’arrivée des immigrants qui sont d’une certaine façon rejetés. La porte du paradis fait partie de ces films dont au cours desquels on ne regarde jamais sa montre et où le temps passe en un éclair. Une gifle comme on aime en prendre au cinéma, un film qui dérange dans une violence sombre et dérangeante. Le scénario est en lui-même très simple et tient en deux lignes. Cette simplicité fut l’une des sources de critiques, mais elle permet de mettre en avant la violence tant dans les combats que dans la peur et instaure une tension permanente. Le triangle amoureux autour des personnages de James Averill, Nathan Campion et Ella Watson ne laisse jamais l’action principale du film au second plan. Leur histoire s’incère parfaitement dans une tragédie qu’aucun d’entre eux ne peut éviter mais dont ils sont tous victimes. Même si la version longue de 3h30 est sublime on regrette un peu la mise en retrait du personnage de William Irvine, joué par John Hurt. Ce personnage méritait plus d’approfondissement, ce qui devait être le cas dans le premier montage de près de 5 heures de Cimino, une plus grande présence d’Irvine pouvait ainsi donner plus de profondeur et de lien avec la scène d’ouverture du film. Si le casting est remarquable, une mention particulière pour le très charismatique Kris Kristofferson. Un film exceptionnel qui retrouve progressivement sa place parmi les plus grands chefs d’œuvre du cinéma.
Un chef d'oeuvre de mélancolie, dans lequel Cimino pousse à son paroxysme la logique du triangle amoureux amorcée avec "Voyage au bout de l'enfer". Dans une scène du film, l'un des personnages avoue qu'il déteste vieillir ("I hate growing old"). Difficile de ne pas faire un parallèle avec le cinéaste, qui lui-même ne supportait pas de se voir vieillir. Mais pourquoi le choix d'Isabelle Huppert dans le rôle d'Ella ? L'actrice Chabrolienne par excellence semblait a priori (et a posteriori) plus apte à l'ironie et à l'ambiguïté que pour se fondre dans l'univers romantique de Cimino. Et si cette (toute petite) erreur de casting avait annoncé celle, plus conséquente, du choix de Christophe Lambert dans le rôle de Salvatore Giuliano ("Le sicilien") ?
Après avoir vu l'excellent The Deer Hunter et après m'être renseigné sur la carrière de Michael Cimino, je dois avouer que j'étais curieux. Heaven's Gate était-il si désastreux que ça ? Première remarque : 3h37 c'est beaucoup trop long pour ce film, par conséquent il y a beaucoup de remplissage, et c'est une des faiblesses de ce film. Une des autres faiblesses de Heaven's Gate, c'est son contenu idéologique. C'est très intéressant, loin d'être idiot, mais dans son contexte (Guerre Froide), il était évident que le film allait être massacré par la critique... On peut donc reprocher à Michael Cimino d'avoir été un peu naïf (même si la critique est revenu depuis sur son jugement hâtif), mais certainement pas d'avoir raté son film. Les seconds rôles sont tous brillants et particulièrement bien choisis, je pense notamment à Mickey Rourke, Jeff Bridges et John Hurt. Kris Kristofferson, que je connaissais surtout pour son oeuvre en tant que singer-songwriter, se révèle à la hauteur de ce projet fou, c'est une vraie révélation. Isabelle Huppert est très touchante... Quant à Christopher Walken, sa prestation est franchement remarquable. Bref, le casting est parfait, et tous les acteurs sont très bien mis en valeur par la mise en scène. La director's cut d'Heaven's Gate est sortie cette année, la presse est unanime : ce film est un chef d'oeuvre et la version de 1980 a injustement ruiné les carrières cinématographiques de Michael Cimino et Kris Kristofferson. Cimino n'a pas réalisé un film depuis presque vingt ans. Espérons que la réhabilitation de ce film le poussera à redonner une chance au cinéma...
Du grand spectacle dans le plus pur style Cimino. La bande-son est magnifique, surtout la première heure, dommage qu'elle soit de moins en moins présente par la suite. Les deux scènes de 'bal' sont des grands moments de cinéma.
Les étasuniens n'ont pas aimé la vérité. Tous les hommes, étasuniens ou pas, ont toujours eu du mal avec la vérité quand celle-ci ne leur plait pas. J'ai découvert et vu ce film 40 ans après sa sortie. Je n'en avais jamais entendu parlé. En le voyant, on comprend mieux la faillite du studio de cinéma. Malheureusement cela reste un film à voir sur grand écran. Ce que je n'ai pas.
Ce film avait été un échec à sa sortie, aujourd'hui il est considéré comme un des plus grands westerns de tout les temps. Michael Cimino a fait très peu de films dans sa carrière mais ce sont tous des grands films. Des acteurs exceptionnels et des paysages sublimes, les passionnés de westerns vont apprécier
Ce film est superbe. mais attention il faut vraiment beaucoup aimer le cinéma. Il dure 3h37! on sent la patte de Cimino. On prend un long plaisir a voir ce film.
Je ne connaissais pas Michael cimino il y encore deux mois de ça mais après le visionnage de seulement deux films de ce réalisateur je le qualifierais de génie, au même titre que Kubrick ou Hitchcock. Oui cimino est un génie car il a compris toute les possibilités esthétique que lui proposait le cinéma, cimino est avant tout un artiste et ça se sent. Ce film fait partis à mon avis des plus grosses claques esthétiques jamais réalisée. On reconnaît le grain de l'épique qui fait tout son charme au film mais les images sont tout simplement splendide. Le réalisateur met en scene une nature grandiose mais sait tout filmer: une scene de balle, des montagnes, un dialogue dans une maison... Tout est esthétiquement parfais. Les acteurs sont excellent (le film possède un casting incroyable) et une fois de plus Michael cimino dirige parfaitement ses acteurs qui réalisent des déplacements millimétrés qui servent à l'esthétique des cadres. Bien évidement Christopher walken est excellent mais la véritable surprise Cest Isabelle hupert qui malgré le fait qu'elle soit nue la moitié du film est absolument parfaite dans son rôle de femme fragile. Alors j'avoue que je n'ai pas été conquis par le personnage principale qui m'a un peu laissé de marbre mais au final Il est écrit pour ca donc on ne peut pas leur reprocher. Si je ne devais faire qu'un seul reproche au film ce serait son utilisation de la musique. Très peu présente et qui aurait peut être gagné à accompagner certaines scènes fortes (meme si une fois de plus le choix de ne pas mettre de musique est une volonté du réalisateur). D'ailleurs détail amusant : cimino sait filmer la musique. Les scènes de danses, notamment la premiere, où les élèves dansent sur le beau Danube bleu song filmés d'une façon à ce qu'on ressente la musique. Je ne sais pas par quels procédés techniques il y arrive mais ce petit détail m'a beaucoup impressionné. Au final je pourrais parler de ce film pendant des heures mais je pourrais aussi résumer toute ma pensée : Cest un chef d'œuvre
Un chef d'oeuvre du cinéma tant par sa virtuosité que par son sujet qui n'a pas du tout plu à l'intelligentsia américaine lors de sa sortie.Il est enfin temps de réhabiliter ce long métrage et son réalisateur Michael Cimino,auteur d'une filmographie certes inégale mais fascinante .Un film monstre et une distribution au diapason;tout simplement l'un des plus grand films américains de l'histoire du cinéma.
La porte du Paradis est pour moi un film à la fois merveilleux et monstrueux et je ne pense pas pouvoir le réduire à une critique ou "analyse". Je préfère en donner des impressions "pêle-mêle" :-
_ La scène de patin à roulettes, que ce soit sur le rythme d'un bal populaire ou celui plus intimiste d'une danse à deux, et cette ouverture "emplie" de lumière, absolument sublime. Le cinéma selon moi : du rythme avec le sens du montage, de l'espace avec la profondeur de champ et de la lumière. Là tout est très très beau.
_ Le plan suivant avec le lac, la montagne et nos deux tourtereaux, merveilleux également.
_ pleins d'autres scènes merveilleuses avec des trains qui ne s'arrêtent pas en gare, des gars à cheval, des fusils de chasse...
_ Cet amour sur un fond marxiste, c'est quand même un truc qui irrigue depuis ses débuts le cinéma américain. Lui, diplomé de chez Harvard se trouve un vrai destin à combattre aux cotés de ses immigrés pour le partage des terres. Et comme il aime Isabelle Huppert, très liée à ces gens, on va encore au delà : " l'amour, plus fort que la lutte des classes". Maintenant, je ne dirai rien de la suite (est ce qu'on a trouvé Leonardo après le naufrage?). En tout cas un sentiment très vif m'habite à l'idée de cette conclusion.
_ C'est la dernière fois qu'un film un tant soit peu risqué et exigeant s'est vu alloué un budget digne d'hollywood. Mais étant donné le flop en salles, l'industrie se rabat alors plutôt sur les "franchises" genre star wars. Je trouve ça assez terrible.
_ le film laisse une impression d'inachevé, de "pas fini". On dirait que l'ampleur du sujet, de la mise en scène, en fait un objet un peu dévorant, un truc qui ne tiendra jamais sur une bobine, aussi longue soit-elle. Un monstre sublime et terriblement desesperé.
Inestimable chef-d'oeuvre !Western aux images splendides ,et divisé en deux parties : la première partie ,douce ,amère , lyrique ,avec notamment les scènes de danse filmées de manière vertigineuse ! Puis la deuxième : beaucoup plus forte , violente ,et dans laquelle se dresse une critique sociale des Etats-unis d'Amerique .On songe à plusieurs films en voyant celui-ci : le cuirassée Potemkine ( pour l'aspect de revolution du peuple ) , les raisins de la colère ( pour le coté humaniste de l'oeuvre ) , gangs of new-york ( pour le type de mise en scène , le choix des decors , et l'aspect
Alors là ATTENTION peut-être le plus grand "western" de l'histoire du cinéma! J'ai la VHS depuis plus de 20ans...un soir où la version intégrale est passée au ciné club. Un casting magistral, une reconstitution magistrale, une histoire magistrale et une mise en scène magistrale pour ce film MAGISTRAL!! Après sa palme pour son autre CHEF D’ŒUVRE "Voyage au bout de l'enfer" Michael CIMINO met en scène une vision très réaliste de l'immigration et des décisions politiques dans un monde déjà très très violent. Je conseille ce film à tous les amateurs de films fleuves... où l'histoire est PASSIONNANTE, servie par des acteurs confirmés ou d'autres qui le seront par la suite. UN BIJOU!
Ce film est-il un ratage complet ou un chef d'oeuvre assassiné parce que politiquement incorrect ? Le débat a fait rage pour de bonnes raisons, car il y a incontestablement de belles qualités formelles. Des images grandioses, de bons acteurs, des idées, une musique qui tient la route, un regard original, ...
Néanmoins, je penche plus pour le ratage. Soit que Cimino ait pris le melon, soit qu'il ait été tétanisé par l'ambition de son projet, la mayonnaise ne prend pas. Ca prend trop le temps de cerveau du spectateur sans rien dire. Ca fait académique, artificiel. On sent trop que le type est en train de vous dire "regardez comme c'est beau" je fais un chef d'oeuvre.
Disons-le clairement sans spoiler : il ne se passe rien dans plus de la première moitié. C'est excessif. Poser la fresque, c'est bien. Passer huit couches de peinture, c'est lourd. Cela dit, ça mérite de le voir pour se faire son idée soi-même.
En version longue, La porte du Paradis se dévoile. Fresque sauvage, baroque, violente, ou comment les Etats-Unis se construisent les mains trempées de sang...