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Un visiteur
5,0
Publiée le 29 septembre 2006
La conquête de l'Ouest Américain, les pionniers venus d'Europe (centrale dans le cas présent) qui vont faire de ce pays une si grande puissance. Mais Michael Cimino insiste plutôt sur leur difficulté à s'intégrer, à trouver leur place. Résultat : le film n'a pas répondu aux attentes du public et la critique a été sans pitié, Cimino s'y habituera... En attendant, " United Artists " fera faillite. Le cinéaste a rebroussé dans le mythe en voyant sous un aspect sombre une des phases clés de l'histoire de l'Amérique. Mais c'est son choix et il faut le respecter. Le film présente une très belle reconstitution, des décors somptueux, une musique magnifique et d'excellents acteurs, avec un trio magique : Kris Kristofferson, Isabelle Huppert, Christopher Walken. Une fois de plus, Cimino fait montre de ses qualités de réalisateur hors-pair, mais ceci n'a pas suffit pour le faire plébiscité. Tant pis, mais cela n'enlève rien à la beauté de cette histoire.
Un grand film que l'on dit western, mais qui appartient plutôt à une aventure épique et dramatique sur fond de guerre, dans la lignée de "Doctor Zhivago". Disposant pourtant d'un bon scénario, de scènes d'actions éfficaces, notamment la bataille finale, de très bons acteru et d'une superbe musique, le film fut l'objet de critiques américaines très variées et peux élogieuses. Popur ma part, un très bon film, pour les amateurs de grands films d'aventure de David Lean.
grande fresque historique sur fond des sublimes paysages du wyoming. Mais au final la version longue manque un peu de rythme et est vraiment très longue..
Cimino nous plonge avec son western non conformiste La Porte du Paradis dans une fresque historique au cœur de la conquête de l'ouest. Deux jeunes fraîchement diplomés de la promotion 1870 de Harvard vont être épris par les perspectives fallacieuses d'une vie dorée au sein des grandes plaines américaines. Les deux protagonistes, James Averill et John L.Bridges, interprétés magistralement par Kris Kristofferson et Jeff Bridges, vont ainsi entreprendre un périple vers le majestueux État du Wyoming. Les jeunes bourgeois idéalistes de la côte Est vont être très vite confrontés aux immigrants d'Europe de l'Est de classe sociale inférieure. Les riches propriétaires de bétail vont se sentir lésés par le Homestead Act (appelée aussi politique de l'Open Range), loi signée le 20 Mai 1862 par Lincoln prévoyant l'accès à la propriété des terres exploitées par les immigrants depuis plus de cinq ans. Ces dispositions finissent par déclencher la guerre du Comté de Johnson en 1890, les riches éleveurs de bétail via leur syndicat persécutant sans vergogne les petits éleveurs qu'ils accusent de voler leur bétail. Au delà de cette lutte des classes intestine, Cimino nous immerge dans le thème du romantisme et du désir à travers le triangle amoureux Nathan D. Cham ("gâchette" du syndicat des éleveurs), James Averill (devenu marshal du Comté de Johnson) et Ella Watson (tenancière du bordel de Sweetwater, ville principale du Comté de Johnson), campés par les brillants Walken, Kristofferson et Huppert. En définitive, Cimino subjugue les cinéphiles avec cette épopée au lyrisme crépusculaire. A sa sortie, le film a été malmené mais aujourd'hui il est enfin reconnu comme un chef d'oeuvre au panthéon du 7ème art. Ce n'est que justice !
Vous pouvez retrouver l'intégralité de mes critiques de films sur les pages Facebook Cin&series Timeless et Instagram @cineseriestimeless.
On a beaucoup écrit sur ce film, maudit à chef d'œuvre. Disons le tout de suite, si le film se révèle ample, épique, avec des scènes époustouflantes et la puissance qu'offre le fait de n'avoir pas eu besoin de recourir à des effets spéciaux. Le casting impeccable, la reconstitution précise, le souffle qui règne à certain moment. Tout contribue à faire passer les presque 3h30 de cette version. Dans un western qui comme impitoyable après lui nous montre l'envers du mythe, sale, sordide peuplés de personnages sans envergures. Si on comprend le rejet de l'époque en amerique qui ne supportait pas ce miroir, on s'étonnera plus de l'accueil européen qui aurait du voir le souffle et la charge sans concession sur la domination de classe. Alors chef d'œuvre direz vous ?. Je ne peux pas aller à cette extrémité, car malgré tout le film n'atteint pas pour moi ce nivrau, gené par le manque de modestie evidente du realisateur qui parfois se regarde filmer confèrant un rythme parfois trop lent, et trouvant le moyen de se précipiter sur la fin qui se retrouve à la limite de donner l'impression d'être baclé. Ce qui est un comble pour un film de cette longueur. Est ce parce que le film aurait du atteindre les cinq heures comme au premier montage? Cette fin retire pour moi la mention chef d'œuvre mais n'enlève rien au reste, à voir au moins une fois dans sa vie.
Un chef d'oeuvre absolu et qui pourtant a fait un bide lors de sa sortie aux Etats-Unis. Regardez ce film et vous comprendrez pourquoi et comment l'Amérique n'a pas voulu célébrer cette oeuvre majeure qui piétine le pseudo rêve américain de liberté...
Un chef d'oeuvre magistral ! Trois heures et demi épiques, d'une richesse incroyable (chacun pourra trouver une interprétation personnelle au film, et aucune ne sera fausse). La photo de Vilmos Zigmond est belle à pleurer, et la musique slave de Mansfield nous emporte dans cette épopée lyrique sublime et mélancolique. L'histoire du film rajoute indéniablement du cachet à cette fresque et au talent de son réalisateur, injustement mésestimés. L'anti-western par excellence et surtout le plus beau film réalisé sur le "rêve américain".
Après le très beau "Voyage au bout de l'enfer", Cimino se prend pour le roi du monde. Mégalo, irrascible il veut filmer une page peu glorieuse de l'histoire des Etats-Unis : le massacre d'immigrants à la fin du 19ème siècle autorisé par le gouvernement. C'est long, prétentieux, on ne comprend pas les liens unissant les protagonistes. On s'ennuie. A noter des images splendides du Wyoming.
Un chef d'œuvre absolu. Je ne comprends pas pourquoi il n'a pas marché lors de sa sortie. Ce western est une petite merveille. A voir la version longue V.O.S.T.F.R
Flamboyant western sur la naissance de l'Amérique dans le sang et la boue, porté par une énergie et une vitalité folle, "la Porte du Paradis" est également l'histoire d'une femme partagée entre deux hommes. Cimino fait du grand spectacle hollywoodien tout en assassinant le mythe américain. Tom Cruise ne viendra sauver personne. Casting irréprochable, B.O. à tomber par terre. Ne vous en prenez qu'à vous si vous ratez ça.
Mourir d’ennui, tel est bien le péril qui guette deux des protagonistes de ce film, dignes représentants et victimes désabusées de leur classe sociale, cette "upper class" américaine de la fin du XIXème siècle héritière des conventions et préjugés de l’Angleterre victorienne.
En proie au doute, traversés par l’indécise volonté d’échapper à leur funeste destin, les héros se voient confrontés à la tragédie de l’Histoire et à leur conflit intérieur, déchirés entre devoir de classe et conscience douloureuse de l’ignominie dont celle-ci se rend coupable. L’alcool, allié temporaire, ne résoudra rien et il leur faudra bien choisir : disparaitre en lâche ou faire face.
Mourir d’ennui, c’est aussi la menace à laquelle s’expose le spectateur aventureux de cet indigeste feuilleton. En dépit de la présence sensible et lumineuse de la frenchie Isabelle Huppert, de la beauté des paysages et du talent du directeur de la photographie, le hongrois Vilmos Zsigmond, ce film de près de quatre heures, enfermé dans la rhétorique creuse d’un film à thèse, ne parvient jamais véritablement à susciter l’émotion.
Loin du Renoir de « La Grande Illusion » ou du Visconti du « Guépard » qui traitent l’un et l’autre de thèmes semblables, Cimino montre ici ses limites. Dès lors, nulle raison de s’étonner que cette « Porte du paradis » se soit à jamais transformée pour lui en antichambre de l’enfer.
Si une image résumait les 3 h 39 du film, ce serait ces immigrants slaves vêtus des soieries multicolores des bohémiens ahanant à crocher une araire dans le maigre sol du Wyoming auquel leur dénie le droit une association de gros éleveurs. Tableau qui fait penser à une toile fameuse de Rosa Bonheur sauf que les boeufs y sont remplacés par les immigrants. Ceux ci font l'objet d'une liste noire de 125 hommes et femmes à abattre, dressée par les éleveurs avec l'aval du Président de l'époque. On est loin d'imaginer la bronca que provoqua ce rappel d'un pan de l'histoire américaine ensevelie sous le tapis, lors de la première à New York en 1980, et Michael Cimino le premier qui s'étonnait que personne ne vienne boire le champagne à l'entracte. Le film sera retiré de l'affiche au bout d'une semaine. L'auteur tout juste célébré de Voyage au bout de l'enfer devint, le temps d'une projection, l'homme le plus détesté d'Amérique. Il galèrera six ans avant de refaire un film (L'Année du dragon). En marge de l'émouvant documentaire que Jean-Baptiste Thoret a consacré à Michael Cimino, en salles depuis le 19 janvier, quelques exploitants courageux et éclairés programment la version définitive de La Porte du paradis, revue par Cimino en 2012 et remastérisée en 2K.
40 ans après avoir vu le film au Gaumont Les Halles (noté 8 sur 10), aujourd'hui sacrifié sur l'autel des Zara et consorts, je découvre un lieu surprenant, le Gaumont les Fauvettes dont les étonnantes superstructures de bois chevillé s'accordent aux cabanes de rondins et baraquements en madriers où vivent et s'ébattent Nate Champion et les prostituées de Sweetwater emmenées par une lumineuse Isabelle Huppert.
Deux hommes ne demeurent pas de bois devant cette silhouette sculpturale dont Cimino ne laisse rien hors champ, Nate Champion (Christopher Walken) l'ambigu tueur du syndicat des éleveurs mais aussi l'ami de l'autre prétendant, James Averill (Kris Kristofferson), le shérif du Comté de Johnson engagé aux côtés des opprimés.
La Porte du paradis frôle de peu le qualificatif de chef d'oeuvre absolu atteint par le film précédent de Michael Cimino, Voyage au bout de l'enfer, en raison des ruptures de ton induites par les relations intimistes entre Isabelle Huppert et Kris Kristofferson qui entravent le mouvement interne du film alimenté par la guerre que livrent les éleveurs aux immigrants, aboutissant à un massacre général. Situation qui, soit dit en passant, fait écho au débat identitaire dans la France d'aujourd'hui.
Quoiqu'il en soit, on émerge de La Porte du paradis, sonné, hagard, battant le pavé de l'avenue des Gobelins en cherchant des yeux l'engin qui nous y a téléporté depuis les hautes terres du Wyoming, sous ces cieux démesurés que Cimino filme comme personne, passager du train qui stoppe, dans un ferraillement invraisemblable et des nuées de vapeur bouillante, sur le quai de la gare de Casper ; scène parmi plein d'autres qui nécessite l'achat d'urgence du DVD et sa dissection complète.