"Parce qu'un petit qui devient une femme devient une pute, et puis
un homme m'a crevé les yeux, maintenant j'ai ce don, et je donne.
Je ne vois pas ce qu'il y a de mal"
Tiresia, est un bon film, qui souffre une fois de plus de sa première partie, qui l'empêche d'être un très bon, voir excellent film. C'est d'ailleurs un écueil cinématographique qui semble être récurrent en ce qui concerne les tentatives de section en deux parties, de la même façon que dans "La Terre Outragée" et d'autres (cf critiques précédentes.)
En effet, la première partie du film semble de première abord avoir mal veille, mais l'on sait bien que les choses bien ne vieillissent jamais. Et l'on s'en rend compte très vite.
Il y a d'abord un jeu très moyen de Laurent Lucas, une réalisation moyenne, sans compter quelques lourdeurs comme la visite au Louvre et les plans répétés de "l'Hermaphrodite endormie".
Et puis un passage trop abrupte à la deuxième partie du fait d'une hérésie pour moi,
le changement d'acteur en ce qui concerne le personnage de Tirésia. En effet, la transformation du personnage à ce moment là est une idée intéressante et puissante, mais elle aurait eu bien plus de force si cette métamorphose eut lieu uniquement sur Clara Choveaux. Lui raser les cheveux, jouer sur le maquillage, jouer le changement radical mais tout en gardant la même personne. Pour moi, ce choix de métamorphose qui s'opère par un changement d'acteur est une solution de facilité qui dépasse même l'hérésie.
D'autant plus que Clara Chveaux, et j'ai oublié d'en parlé, est le seul et unique rayon de soleil de la première partie, tant son jeu contrairement à tout le reste, reste à souligner.
En revanche la deuxième partie, et je ne sais si c'est du fait de la mauvaise première partie, apparait comme un ravissement, une partie pleine de poésie, et tout prend subitement un sens.
C'est pourquoi je reviens une fois de plus sur cette première partie dans le but d'aller au delà du fait qu'elle est mauvaise :
C'est qu'elle est un réel gâchis.
Dans le fond, et du fait de cette superbe seconde partie, cette première partie aurait pu être géniale, propulsant ainsi le film au rang de presque chef d'oeuvre. Elle eut mérité d'être plus longue, plus aboutie, plus précise, plus profonde, plus crue, plus développée, plus aimée. A la fin du film, après avoir serré les dents, c'est comme si on était prit d'une envie d'appeler les services sociaux tant elle fait alors mine d'enfant mal traité, battu même.
Parce que la seconde partie ne tient debout, et le film, que part elle même, tandis qu'elle devrait s'appuyer sur la première, et la sublimer.
Alors la seconde partie qu'on avait tant apprécié, elle nous déçoit de ce fait un peu aussi.
Et on se dit que c'est con. Parce que l'idée, et le scénario, sont vraiment des chefs d'oeuvre qui à mon sens sont au finish mal baisées. Comme des enfants qui deviennent directement des pures.