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pierrelegrand
10 abonnés
63 critiques
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2,0
Publiée le 28 janvier 2018
Très moyen. Au départ, il y a quelques belles idées. D'abord, faire jouer une déclaration d'amour dans Mariveaux par un jeune qui est amourreux de sa partenaire. Ensuite, mettre cela dans une cité de banlieue avec un langage et des rapports bruts à l'opposée du théatre classique. A l'arrivée, c'est trop !!! Trop sur le langage banlieue : on comprend pas ce que disent les acteurs. Trop, beaucoup trop long : pour être sur que l'on a bien compris il y a 10 répliques quand 5 auraient suffit.. Trop cinéma social vérité pris sur le vif. C'est pénible : il faut choisir entre documentaire et fiction. Un beau travelling et un bon cadrage, ce n'est pas un crime. Bref , l'ensemble est super maladroit et fait artisanal et pas très travaillé. Effectivement, on se demande comment sont distribués les Césars. Il faudrait penser à changer le mode de vote pour des bons films soient récompensés et pas seulement des bonnes intentions.
Sur le papier, " L'Esquive " fait peur, laissant imaginer le pire dans le genre constat social banlieusard... Surprise : il n’en est rien. Progressivement, le scénario, subtil et fin, évapore les clichés, s’affranchit des comparaisons peu flatteuses et propose une histoire drôle, simple, juste, lumineuse. La gageur de " L’Esquive " est de proposer un marivaudage made in banlieue qui repose sur une multitude d’idées audacieuses. La première consiste à montrer une autre image de la banlieue sans les problèmes sociaux inhérents. Après une première Faute à Voltaire sur le monde des laissés-pour-compte, Kechiche pose sa caméra dans une banlieue ordinaire et se met à hauteur d’ados pris au cœur d’une mise en abîme et d’un vaudeville moderne où la réalité côtoie délicieusement le dérisoire. En filigrane, le cinéaste privilégie ici l’individu par rapport au groupe. Par exemple, le jeune Krimo se met au théâtre par amour et emprunte ce support pour déclarer sa flamme à celle qu’il aime secrètement. Il ne possède pas les mots pour lui dire ce qu’il ressent, de la même façon qu’il a peur de la réaction de ses amis. Incidemment, le film prend la forme d’une belle histoire d’amour entre deux personnages qui, prisonniers de leur condition, ne peuvent pas dire qu’ils s’aiment et dont l’issue de leur relation est inévitable. Cette situation sert de plan final au film. Cependant, si le cinéaste montre sans démagogie une image de la cité qui va craquer débarrassée de poncifs, son film n’est pas pour autant consensuel : le passage éclair des flics rappelle à quel point les jeunes issus de l’immigration et plus généralement des cités peuvent être parfois victimes des clichés haineux véhiculés par les médias, les réduisant à des délinquants. C’est une réalité que le réalisateur n’a pas eu envie d’éluder sans quoi son récit aurait sans doute été taxé d’angélisme. Mais il y a ici plus d’espoir que d’appel à la révolte : Kechiche a compris que montrer une image plus juste de la banlieue (sans pour autant l’améliorer ni la magnifier) pourra peut-être faire évoluer les mentalités.
Une tranche de vie chez les ados de banlieue, cest tellement bien vu quon croirait entendre les discutions de la cité den face de chez moi. Les rapports entre les garçons et les filles, souvent tendu, sont dailleurs assez bien observé. En tout cas on est loin des clichés ou des caricatures quon trouve dans les films français pseudo comique qui prennent pour cadre la banlieue, pour flatter le porte monnaie des jeunes.
Pour commencer ça écorche méchamment les oreilles, on peut mettre dans une seule phrase tous les mots employés: "vas'y mon frère, j'vais te niquer...p'tain tu le kif ou pas??" désolée, pour l'orthographe, je ne sais pas vraiment comment tout cela s'écrit...le tout sur un ton agressif, un vrai bonheur!
Au delà de ça, véritable film-docu sur notre chère banlieue, avec un scénario en prime.
Cinématographiquement parlant, c'est une réussite, des émotions, des personnages attachants malgré tout, sans compassion, ni de politiquement correct.
Ce qui peut être plus difficile est de supporter 2h ce langage en se disant qu'il n'y a aucun espoir pour la banlieue qui n'a pas de vocabulaire pour s'exprimer, il ne reste donc que la violence...
Superbe. La cité, la vrai, avec son langage, son code, ses embrouilles.Tout est hyper réaliste, les comédiens amateurs sont même des jeunes de banlieues. Mais c'est aussi le croisement subtile entre le réel et le théatre, entre deux façon de s'exprimer, deux façons très opposées. Entre deux mondes qui n'ont à priori rien à voir, mais où avec le jeu de l'amour et du hasard, ils se réuniront, ils se trouveront des ressemblances. Enfin ce film parle de l'intolérance de ces cités, entre hommes et femmes, et notamment celle des policiers vis à vis de ces banlieusards (impressionante scène avec les flics). Merci Kechiche.
Mais quel navet ce film !!! Un beau cliché des méchants "flics" un moment, une histoire sans queue ni tête, les dialogues auraient dû être sous titré on ne comprend pas un mot des pseudo acteurs. bref, 2 heures de perdu... À fuir de toute vitesse !!!
Ce film prend une tournure de documentaire. Il bénéficie de quelques moments très touchants, les acteurs sont merveilleux mais il est malheureusement trop long et le travail de caméra est assez mauvais. Il mérite ces étoiles pour les jeunes acteurs.
Pas le chef d'oeuvre attendu mais un bon film qu'il faut soutenir pour le regard qu'il porte sur la banlieue, bien loin des clichés habituels. Même si l'histoire et la réalisation n'ont rien d'exceptionnel, les acteurs sont là pour nous faire rire, nous émouvoir mais aussi nous mettre très mal à l'aise. La Haine était un film coup de poing, pas celui-là, tant mieux il n'y a pas que des coups de poings en banlieue...
Voilà bien un film qui détonne dans la production française actuelle... enfin de l'air frais ! Depuis Le Thé au Harem D'Archimède on avait pas vu film plus juste sur la banlieue. Mais bien au-delà, c'est toute une nouvelle génération, la jeunesse actuelle, et comment elle façonne un nouveau français qui est mis en exergue au travers de Marivaux avec force humour et intelligence. Face à une telle qualité d'écriture et d'interprétation je regrette toutefois que A. Kechiche soit si systématique dans sa réalisation : je montre toujours celui/celle qui parle, et en plan rapproché (donc moults champs/contre-champs classiques) et je situe en large. Reste que cette proximité crée une vraie tension qui trouve son point d'orgue lors d'une scène d'interpellation terrifiante.
Le film porte bien son nom, il faut l'esquiver sous peine d'un ennuie mortel. Si ça c'est de la poésie, certains auteur doivent se retournés dans leurs tombe : une honte !
Curieux et très beau film, on pourrait presque croire voir un documentaire. Surpris au début par mon incompétance à comprendre les dialogues, je me suis vu comprendre le film par le jeu de ces jeunes et très bons comédiens dont il émane une fraicheur et une vivacité étonnante. En plus, y avoir introduit du Marivaux et son "marivaudage", alors là, bravo au réalisateur, car il fallait y penser. C'est un film très fort qui ouvre les yeux. Une très belle leçon de cinéma.