Derniers Avis sur Au bord de la mer bleue

Au bord de la mer bleue est un film soviétique plutôt plaisant.
Réalisé en pleine ère soviétique (le film date de 1935), le film adopte plutôt le ton de la comédie relate d'histoire de deux marins rescapés qui vont travailler dans un kolkhoze et tomber amoureux de la même femme. Le film est marqueur de son temps et c'est sans doute le plus grand intérêt du film : une description un peu candide et joyeuse du kolkhoze, sans doute bien loin des réalités mais mettant en avant les valeurs que souhaitaient promouvoir le régime communiste : l'entraide, la fraternité, le travail.
Les deux personnages principaux sont extrêmement sympathiques et c'est sans doute ce qui fait le charme du film. Ils sont plutôt bien interprétés à l'écran (par des acteurs soviétiques qui me sont complètement inconnus). Les mésaventures amoureuses sont certes plutôt simples et assez prévisibles spoiler: (notamment le retournement final où la femme qui est l'objet des passions des deux marins s'avère être déjà mariée)
mais marchent bien pour un film de l'époque.
Un film soviétique, certes, pas dénué d'opinions politiques, mais néanmoins sympathique.

Le cinéma soviétique m'étant très étranger je ne sais pas trop où situer ce film. Le montage parfois très en avance avec son époque montre quelque chose qui est arrivé assez tardivement dans le cinéma. Le côté clip qu'a la vidéo, c'est à dire le rythme de la vidéo avec son sujet. Donc c'est particulièrement surprenant. En tous cas il est évident que toutes les scènes sont intéressantes. C'est en soit une maîtrise du cinéma très moderne. Bon en ce qui me gêne j'ai du mal avec toute la dimension propagandiste qu'a ce film. Et oui communisme et compagnie font de ce film une histoire qui n'a pas pour sujet centrale la politique mais qui du moins s'en laisse influencé. Ce qui n'est pas dérangeant de prime à bord. Sauf que ça donne toujours ce sentiment de regarder quelque chose d'un peu malsain. Le cinéma est un mensonge, mais la propagande ne l'utilise pas dans la même perspective. Mis appart cela il est clair que c'est sympa et que ça reste quelque chose de curieux. Toujours est-il que je trouve le film assez peu intéressant pour un œil habitué au cinéma actuel. Et oui il s'agit d'un cinéma qui aujourd'hui est dépassé par des œuvres bien plus avancé dans leur rapport avec le cinéma, donc je ne crache pas dessus mais je ne le porterais pas ce film sur un quelconque podium. (le sentiment est le même qu'avec Chaplin en définitif)

Un film avec de très belles images de la mer Caspienne (le personnage principal du film). Pour le reste, l'intrigue est pauvre et sans grandes surprises. Les acteurs ne manquent pas de charme (les blonds Elena Kouzmina et Nokolai Krioutchkov), respirent la jeunesse et un bonheur simple comme les aimait la propagande soviétique. Le film échappe à la lourdeur du réalisme soviétique, son naturalisme n'était pas dans les canons de l'époque. Mais Barnet, même s'il fut considéré comme un cinéaste d'envergure secondaire, ne fut jamais censuré. C'est ainsi que nos jeunes héros sont fidèles au médiocre maréchal Vorochilov et à sa flotte du Pacifique. Les héros sont loyaux spoiler: et la belle héroïne éconduit gentiment ses deux admirateurs parce qu'elle est la promise d'un garçon empli de patriotisme.
Elle dirige un kolkhoze «Feux du communisme», même si ce dernier n'est pas répressif. Sans surprise donc et un peu ramassé (1 h 12).

Presque autant un poème lyrique qu'un film, c’est dire si ce cinéma-là est rare. Il fallait l’époque, l’esprit romantique russe, un metteur en scène amoureux extrêmement sincère et une femme dénuée de toute prétention pour réussir ce petit ‘’miracle’’. Les maladresses et les imperfections ne manquent pas, ce sont elles qui donnent au ‘’Bord de la mer bleue’’ un charme communicatif, on sort de la salle heureux devant tant de fraicheur. C’est l’histoire toute simple de deux hommes fort différents qui, tombant follement amoureux de la même femme, oublient quelques semaines leur amitié. Youssouf le brun sujet aux chatouilles, Aliocha le blond le plus dissipé et Macha d’une tendresse parfaite. Une grand liberté de forme se dégage de ce film, aucune idéologie en dehors des lois de la nature considérée par Barnet comme bonne et généreuse, la gaité règne des que c’est possible accompagnée de chants et de danses. La mer tient à elle seule autant de place que tous les personnages. Pour ma part je n'ai rien retenu de comparable dans tous les films que j'ai pu voir; ces masses d'eau sont vues par Barnet avec un amour sans limites. C’est sans doute le film de sa vie que d'avoir eu à mettre en scène en même temps son épouse (Elena Kouzmina) et sa passion pour l’océan.