Agressée sur une route italienne, une jeune américaine se réfugie dans une luxueuse propriété dans laquelle gravitent oisifs et vacanciers, étranges ou pervers.
Pendant son âge mur, Polanski se fait un devoir de revisiter les films de genre et de les pervertir avec un humour féroce. « What » surgit entre son approche personnelle du théâtre (Macbeth) et du film noir (Chinatown). Le film pourrait s’intituler : « thème et variations autour des fantasmes » (ou « autour de mes fantasmes, »). Plutôt que de raconter une histoire, l’auteur construit une trame autour de séquences formant chacune un tout, et ayant pour objet la perversité ; perversité sexuelle, cruauté, névroses, etc. On trouve donc dans cette propriété un prêtre, un couple homosexuel de chaque sexe, un propriétaire en fin de vie, un couple d’américains naïfs, et quelques gentlemen déjantés.
L’auteur porte un regard à la fois badin, amusé, et cruel sur ce monde clos symbole du monde réel. Il joue avec les stéréotypes, se gausse de l’occulte et du religieux, nous entraîne avec un clin d’œil dans un voyeurisme joyeux. De nombreuses scènes sont savoureuses, l’ensemble a du rythme, la musique classique est judicieusement utilisée, la propriété et son environnement sont superbes, que demander de plus ?
« What ? » n’est certes pas un grand film, mais une fantaisie jubilatoire, qui a été presque complètement oubliée dans l’œuvre de Polanski ; à redécouvrir.