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Topaze87
8 abonnés
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3,5
Publiée le 9 janvier 2024
Un bon film qui traite d'un sujet rarement abordé à l'époque. Jean Gabin est parfait dans son rôle de docteur et l'atmosphère d'un village provençal est bien reconstitué. Il demeure juste quelques longueurs.
Le cas du docteur Laurent » est le premier des quatre films que Jean Gabin tournera avec Jean-Paul Le Chanois. Le réalisateur est connu pour ses engagements politiques et son rôle de résistant pendant la Seconde Guerre mondiale qui le verra diriger à la Libération le Comité de Libération du Cinéma Français. Engagé au PCF et à la CGT, le cinéma de Jean-Paul Le Chanois est assez clairement le reflet de ses opinions qu’il exprime quelques fois de manière un peu manichéenne. Dans « Le cas du Docteur Laurent » qu’il scénarise lui-même avec le concours de René Barjavel, l’humanisme et l’engagement sincère même parfois un peu naïfs du réalisateur ressortent de manière très touchante. La prestation de Jean Gabin encore une fois impeccable y est pour beaucoup. Le docteur Laurent, praticien parisien débarque dans la petite commune de Saint-Martin-Vésubie dans l’arrière-pays niçois pour y remplacer le médecin titulaire qui prend sa retraite. C’est d’un pas très lourd et plutôt essoufflé que celui-ci prend possession de ses nouvelles fonctions. On ne saura rien de ce qui l’a conduit à quitter la région parisienne. L’air pur de la campagne pour soigner ses bronches ? Le propos de Le Chanois n’est pas là qui n’entend pas verser dans le drame pour mieux observer les mœurs d’une petite communauté repliée sur elle-même, vivant dans ses croyances et ses préjugés, notamment concernant la place des femmes dans la société. Un accouchement très pénible auquel assiste à son arrivée le docteur Laurent sous l’œil quasi résigné voire indifférent de l’entourage proche, lui faire prendre immédiatement conscience du retard sanitaire de la région. Adepte d’une nouvelle méthode en provenance d’Union Soviétique, basée sur le conditionnement mental mis à jour par Ivan Pavlov et expérimentée depuis 1951 sous le patronyme « accouchement sans douleur », il va entreprendre avec pédagogie, prudence mais aussi avec résolution l’éducation de la population locale qu’il va néanmoins devoir apprivoiser. Jean Gabin encore une fois est confondant de vérité, livrant toute l’humanité de cet homme profondément imprégné du serment d’Hippocrate. Il faut le voir se tenant solidement debout dans la cour de la mairie du village, attendant de voir si sa séance d’information aura le succès escompté, le regard bienveillant et rendu confiant par le bien-fondé de sa démarche. Le visage de Jean Gabin était traversé par toutes les émotions humaines. Il est entouré pour cette mission pédagogique de Silvia Monfort dont la beauté sauvage si particulière inonde l’écran et de Nicole Courcel qu’il retrouve sept ans après « La Marie du port » de Marcel Carné. L’ensemble légèrement teinté de l’atmosphère tout à la fois rustre et chaleureuse des films de Marcel Pagnol est parfaitement convaincant, parvenant à faire adhérer à l’optimisme de Jean-Paul Le Chanois nourri par l’utopie communiste encore très vivace à l’époque. Notamment la scène finale très enjouée montrant Catherine (Silvia Monfort) accompagnée des femmes du village conduisant dans une allégresse communicative à travers les lacets de la route montagneuse, Francine (Nicole Courcel) vers la maternité où l’attend le docteur Laurent. On notera le féminisme affiché de Le Chanois qui indique sans détour le chemin encore à parcourir. L’utopie si elle ne conduit pas à la paresse intellectuelle ou pire à l’aveuglement demeure une très belle chose qui permet de ne pas désespérer complètement de la nature humaine. Avec "Monsieur" certainement le meilleur des quatre films tournés en commun par les deux hommes.
Une comédie dramatique touchante et démonstrative des accouchements dans un village où les habitants se posent des questions sur le nouveau médecin du coin appelé docteur Laurent dans les années 50. Film réalisé à cette période là par le cinéaste Jean-Paul Le Chanois , aussi co auteur du scénario, qui nous offre un long métrage bien réalisé qui vieillit bien au visionnage de nos jours. On passe des présentations du nouveau docteur dans le village avec la population et les commerçants qui commence par une femme ayant des douleurs d'accoucher le bébé mais qui se passe mieux après consultation. Le médecin a l'idée de donner des cours peu après sur les accouchements, les contractions et autres choses qui intéresseront les femmes d'abord mais les gens du coin se posent des questions jusqu'à la haute médecine. Les accouchements à l'époque se faisaient au domicile ou hôpital le plus près, pas comme aujourd'hui, cette œuvre devaient être un sujet de société dans les années 50. La chose qui m'a le plus surpris, c'est le jeu de Jean Gabin en justesse et retenu pour incarner le rôle titre, une nouvelle facette de ce grand monsieur du cinéma Français. Les comédiens et comédiennes sont excellents à ses côtés. Joli panorama ce petit village rural aussi. Je le conseille vivement.
Le Cas du docteur Laurent est un film français réalisé par Jean-Paul Le Chanois et sorti en 1957. Un film hautement politique réalisé par Jean-Paul Le Chanois, réalisateur engagé, résistant et membre du Parti Communiste Français, connu pour " L'École buissonnière" qui fait découvrir aux français la pédagogie Freinet en 1949, connu aussi pour "Mandrin, bandit gentilhomme" (1962) ou " Le Jardinier d'Argenteuil " (1966). Ici, le réalisateur promeut l'égalité homme femme à travers la promotion de la la méthode psychoprophylactique d'accouchement. Plus connue sous le terme "accouchement sans douleurs". Une approche nouvelle à l'époque qui a considérablement améliorer les conditions d'accouchement des femmes depuis. Un film qui oppose modernité et tradition, sciences et religion, avec finesse. Avec Jean Gabin dans le rôle principal, aux cotés de Nicole Courcel et Silvia Monfort. Un film pédagogique très bien réalisé, qui montre la période d'évolution de la France d'après-guerre.
Ce film est original de part son sujet d'abord mais aussi par sa fin où un véritable accouchement est montré. On se croirait presque dans un cours de sciences naturelles. J. Gabin, magistral et imposant, avec son style inimitable, est le médecin d'un petit village, Saint Martin Vésubie, fraîchement arrivé de Paris. Il va vouloir imposer de nouvelles techniques d'accouchement. Alors que rien ne le prédestinait à étudier cela en détail dans ce petit village. On découvre la vie de village, avec ses ragots et ses commères mais aussi avec ses notables et les rancunes. Bref les personnages sont nombreux. Ce film est pédagogique et nous informe sur ces techniques d'accouchement...nouvelles. Un film qu'on ne voit pas souvent à la télévision je pense.
Le film est un cours d’accouchement sans douleur. On y apprend les techniques et on développe la confiance en soi. On apprend également à connaître son corps. C’est presque un anti Knock. C’est intéressant comme cas d’étude et passable comme film.
Vérifie le postulat selon lequel il n'existe pas de bon film de propagande, même et y compris quand la cause est bonne. La tentation de trop en dire, de trop en faire, fait sombrer le film dans le ridicule (le voyage en car tourne au burlesque, le retournement de Sylvia Montfort est une erreur de scénario et on pourrait en ajouter…) Sur la forme on comprend dès les premières scènes qu'il y aura un problème, car à part quelques jolies photos de ruelles obscures, on reste dans le classique, mais c'est au niveau de la direction d'acteur qu'il y a un gros problème, Gabin domine le film de la tête des épaules à ce point qu'on ne voit que des défauts dans le jeu des autres rôles. Et si Nicole Courcel ne s'en tire pas trop mal (soyons indulgent), Sylvia Montfort est complétement à côté de la plaque.
Un surprenant film d'une (belle) propagande pour l'accouchement sans douleur... on dirait une réclame par quelque charlatan du Far West pour son élixir magique... et pourtant !... ce militantisme presque féministe en est peut-être le début (du féminisme) et la fin de l'agonie considérée obligatoire (du fait de l'ignorance) des affres de l'enfantement...
Ce côté missionnaire (euh...) et évangéliste du docteur parisien qui s'en va apporter le progrès de la science dans les campagnes arriérées où l'on parle encore avec un accent à découper à la hache semble tout droit sorti d'un plan quinquennal pour la natalité nationale. Mais pour vous prouver le bien-fondé de la nouvelle méthode prophylactique, ils vont jusqu'à montrer la mignonne nous démouler avec le sourire son rejeton, et ça bonne-mère, je ne peux pas, ça me fout la gerbe !
Toujours est-il que notre super Jeannot national est parfaitement à l'aise dans un rôle difficile, très éloigné de ses personnages de truand habituel ; j'en suis bluffé et stupéfait, Monsieur Charisme dose tranquillement la chose et s'impose comme d'habitude sans forcer : le héros de ces dames !
Une comédie, un bel hommage et une oeuvre révélatrice pour tous les âges, le tout dans un seul film. Jean Gabin y incarne à la perfection un médecin âgé mais avant-gardiste qui promeut la "méthode psychoprophylactique d'accouchement sans douleur" pratiquée pour la première fois en France en 1952, et par le biais de laquelle certaines femmes privilégies furent mieux instruites sur leur corps que la plupart des Françaises, même bien plus tard.
Avec ironie, le film explore l'évolution de cette innovation contrée bien sûr par le conservatisme et le machisme (même si l'oeuvre est bien trop propre pour qualifier ainsi cet état d'esprit) et soutenue par le féminisme. Son aspect fictif couvre ce que la réalité ne nous donne pas la satisfaction d'expliquer, le tout dans une optique de justesse et d'humanité.
Film Français un peu vieillot ou Jean Gabin parisien vient apporter aux femmes d'un petit village alpin les joies de l'accouchement sans douleur, non sans réticences de la part des habitants. Le scénario est simplet, mais outre que c'est limite un documentaire sur les mentalités d'après-guerre en France profonde, on assiste à un véritable accouchement sur la fin, ce qui est osé pour l'époque (et maintenant !)
Un film très humain et très agréable à regarder, sur un point qui fut d'actualité à l'époque: l'accouchement sans douleur. Le pape Pie XII, malgré la malédiction biblique sur la femme qui enfante, avait à l'époque reconnu comme licite les recherches dans ce domaine. La médecine a non seulement pour but de guérir mais aussi de lutter contre la douleur.
Un honnête et agréable film de Jean-Paul Le Chanois, surtout à cause de l'ambition du sujet pour l'époque: l'accouchement sans douleurs. Féministe avant l'heure; Bonne description d'une France encore rurale et enfermée dans ses peurs et préjugés traditionnels. Pas d'ambition artistique, mais un bon Gabin, sobre en médecin humaniste. Le personnage le plus intéressant c'est celui de Silvia Monfort, en mère traumatisée par son accouchement, mais on peut ne pas aimer son jeu légèrement théâtrale. Nicole Courcel fait le job, sans plus...
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4,0
Publiée le 19 novembre 2012
Venu de l'avant-garde 1930, Jean-Paul Le Chanois atteignit de grand succès populaires avec des sujets simples et directs. "Le cas du docteur Laurent" fait parti de ses plus grandes rèussites où pour la toute première fois, on y exposait les mèthodes de l'accouchement sans douleur! Jean Gabin y est impèrial en docteur Laurent, ènorme carcasse qui recèle à plus de cinquante ans (il a 52 ans dans le film) encore toutes les malignitès à celui qui, pour nous avoir fait rêver, n'en a pas moins pris de l'âge et du bide! Et Gabin marchant dans les vieilles ruelles de Saint Martin-Vesubie (ah ce bon vieux caniveau au milieu de la rue), magnifique petit village des Alpes Maritimes, vers son devoir, son mètier! Tout Le Chanois est là, avec une vraie atmosphère! Mais aussi une solidaritè dans son final dont il a entendu remettre le coeur à sa place, ce coeur qui bat à tous les sentiments! Silvia Monfort, incroyable visage où se lit une fragilitè à toute èpreuve, est inoubliable! Nicole Courcel est très bien aussi! Le Chanois a pu dominer les complications de l'intrigue (film courageux pour son èpoque) en donnant une bonne mesure de son talent où l'on s'attache rapidement à l'histoire qu'il nous raconte entre le combat de ce docteur pionnier et l'opposition farouche des villageois ! Et puis si vous allez un jour à Saint Martin-Vesubie, attendez vous à en avoir pour le plaisir des yeux, l'occasion de revivre ce très beau film avec quelques jolis souvenirs d'un temps aujourd’hui malheureusement rèvolu...
L'accouchement sans douleur est aujourd'hui heureusement bien ancré dans les moeurs mais c'était loin d'être encore le cas à l'époque du tournage du film. Donc pour un minimum apprécier l'histoire, il faut replacer le film dans son contexte. On peut y voir aussi, ce que souligne un peu trop lourdement hélàs la scène finale, un progrès aussi féministe que médical. Reste à souligner aussi l'audace, pour l'époque, du réalisateur d'avoir filmé un véritable accouchement en gros plan. Mais le scénario souffre d'être vraiment trop romancé pour pouvoir convaincre, une vision d'une apparence nettement plus réaliste aurait donné une oeuvre plus intéressante. Heureusement que Jean Gabin, avec sa grande justesse d'interprétation et sa silhouette imposante et charismatique, donne un minimum de relief à l'ensemble.