Oublions d’emblée le titre officiel désolant de banalité et reprenons l’original : My father is a hero. Un père adoré par son fils, voilà le pitch. Pour le reste, high-kicks, manchettes, balayettes, directs et retournés alternent avec les siestes dans un grand bain de guimauve, une eau parfumée où flotte le principal rêve toléré en République populaire : l’ange unique. Ici il est merveilleux. Un petit génie du kung-fu prêt à tous les sacrifices pour son courageux géniteur. Il défend son honneur en lattant ses camarades, joue les planches à tartes de combat, se laisse étrangler, noyer, tabasser, et jamais ne cesse de lui clamer son amour, sinon pour l’aider à claquer tout ce qui bouge. Son héros, c’est Jet Li, survolté. Seul ou en famille, il dézingue à tout va, suivi de près dans ses chorégraphies au millième par une caméra jamais aussi à l’aise qu’en cette pléthore de cascades admirablement surréalistes. Ce n’est plus alors un film, c’est une démo de K1. Dommage que Corey Yuen ne s’en soit pas contenté.