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il_Ricordo
103 abonnés
407 critiques
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5,0
Publiée le 15 juillet 2011
"La Parole est un film qui exige de son spectateur qu'il soit croyant" disait Carl Theodor Dreyer. La Parole atteint un tel degré de spiritualité qu'il serait inimaginable que le spectateur ne soit pas remué en le regardant. La dernière scène, dans toute sa sobriété et sa simplicité, est l'une des plus puissantes et lumineuses du Septième art. Même Ingmar Bergman ni Tarkovski n'ont atteint une telle élévation spirituelle. La Parole est l'un des plus beaux et des plus grands films de tous les temps.
Le meilleur film de Dreyer. Si ça vous parle, inutile de continuer, vous vous arrachez déjà les cheveux pour vous le procurer, si vous ne l'avez pas déjà vu. Pour les autres... Ordet est un film qui aborde le thème de la foi, totalement dépouillé de toute notion de religion, donc adressé à tous, athées y compris. Ce que j'ai personnellement eu du mal à croire tout le long du visionnage, c'est l'humanité des personnages. La femme enceinte, qui va se révéler l'enjeu majeur du film, est attachante comme aucun autre personnage de cinéma. C'est inexplicable, c'est Dreyer. Je ne veux pas aborder le propos du film tant il touche merveilleusement à quelque chose de si personnel chez chacun d'entre nous. Par contre pour la mise en scène, les mots ne suffisent pas... Dreyer, qui a choisi un NB peu contrasté si approprié, filme par de longs plans-séquences, limite certains plans font plusieurs séquences! Mais ceci a un but, Dreyer veut capter un morceau de vie (cf. l'accouchement qui est réel). De plus, tout réside dans le cadrage, le plus fameux de l'Histoire du cinéma. Dans ce film, Dreyer illustre certains éléments de la théorie de Kirkegaard avec une pertinence insolente. Que ressent-on lors de la séquence finale du miracle, lorsque la foi innocente de l'enfant transcende les limites de l'Homme? Ca se ressent, ca ne s'exprime pas. "Lorsque je regarde Ordet, je suis croyant. Autrement je me moque de la foi". Sur ce thème, Dreyer se isse sans difficulté au niveau de Teorema de Pasolini ou de Tarkovsky. Un des plus grands films qui soient, de ce qu'on se demande comment ils ont pu être conçus et réalisés, tant cela ne semble pas accessible à l'homme. Un miracle. Bravo!
Une oeuvre magnifique, à commencer par la photographie noir et blanc qui explose littéralement au final. Les acteurs sont tous bons, Johanes est un personnage inoubliable et le grand père plus complexe. Une réussite pour Carl Theodor Dreyer qui nous refait croire aux miracles et au sacré.
Ordet est une œuvre mystique où l'on voit toute une famille affronter différentes épreuves de la vie. Un personnage clé émane du film il s'agit du grand-père qui est le cœur du film c'est lui qui déclenche les situations délicates et qui interroge. On est marqué par la lumière qui émane du film et par cette ambiance qui nous conduit en tant que spectateur à savoir si le miracle existe ou pas ? On est pris par l'enchainement des actions qui entraine un rythme plaisant à suivre. Ordet est un film à voir .
Dommage que la beauté formelle, indéniable, du film soit complètement décalée par rapport aux personnalités à tout le moins très rustiques, au pire, totalement dérangées, des différents personnages. Les démêlés entre différentes obédiences religieuses nous sont incompréhensibles, les querelles entre villageois de même, et alors que l’action est censée se dérouler dans les années 1930, on se croirait un siècle plus tôt. Quant à la conclusion, elle apparaitra désopilante à certains, et navrante à beaucoup d’autres. Si l’on peut voir ici une certaine parenté avec le cinéma de Bergman, c’est malheureusement au détriment de Dreyer, qui ne mettant en scène que des rustres, aux frontières de la débilité, ne suscite chez le spectateur qu’étonnement et incrédulité, et non l’empathie et l’angoisse, toujours sous-jacentes chez Bergman. Au total, une réputation très surfaite.
Je m'adresse à ceux d'entre vous, chers confrères spectateurs et amoureux du cinéma, pour vous dire que malgré le ton emphatique, empesé, et un peu écrasant des autres critiques de ce film, Ordet est fait pour vous. Contrairement à ce que vous pourriez penser, et bien que ce soit un film d'un réalisateur Danois, en noir et blanc, dans une langue parfaitement incompréhensible et dans un décor totalement exotique, bien que ce soit un film dont l'action se déroule dans un monde qui ne ressemble pas au vôtre et qui baigne dans une culture étrange et étrangère, c'est de vous que parle ce film, et c'est bien à vous qu'il s'adresse. Il vous pose par exemple la question suivante : que faites-vous si votre fils ou votre grand frère se met à péter les plombs, à tenir des discours pseudo-religieux, et, en fin de compte, se prend pour le Christ ? Vous lui dites d'arrêter de lire Kierkegaard en fumant la moquette ? Vous restez patient ou vous appelez le SAMU ? Et quand il vous reproche votre manque de Foi (en qui ? en Dieu ? en lui ?), vous lui collez votre poing dans la gueule, ou vous lui filez des cookies en espérant que ça le calmera ? Voilà le genre de questions que pose Ordet. Avouez que ça vaut le coup. Il y a d'ailleurs un autre aspect de ce film que les autres critiques ne soulignent pas assez : c'est un film drôle. Pas tout le temps, certes. Pas à se pisser dessus non plus. Mais au minimum vous aurez le sourire de temps en temps, je vous le garantis. Et comme en plus vous réfléchirez à ce que ça signifie d'être vivant, et d'être mort, et entre les deux, comme en plus vous serez plus intelligents à la sortie qu'à l'entrée, avouez qu'il n'y a plus à hésiter, foncez voir - et là je rejoins mes petits camarades - un des plus beaux films de tous les temps. Vous m'en donnerez des nouvelles. Je compte sur vous.
Comment pratiquer une religion? Avec souplesse, rigueur, ou de manière Christique? Dans ce contexte, comment se comprendre, s'accepter, s'aimer? Qui est le plus visionnaire? L'homme et ses raisons, ou celui qu'on prend pour un fou? Faut-il encore croire aux miracles? Ces questions existentielles tombent en chapelet sur ce drame austère et dogmatique. La mise en scène intransigeante, et l'interprétation théâtrale donnent une force spirituelle au récit. Et le somptueux noir et blanc baigné de savants éclairages ajoute une dimension mystique. C'est un film âpre et exigeant, mais dont on sort éberlué, conscient qu'on vient de regarder quelque chose de différent, accroché à jamais dans un coin de la mémoire. Avec "Ordet", Dreyer a posé une auréole sur le septième art.
le probleme avec Ordet de Dreyer , est que , à la lecture des critiques , cela semble etre un film complexe , profond , intellectuel .....alors qu'il est , dans son caractere merveilleusement intemporel , excessivement moderne ! Quel chef d'oeuvre ! Oui c'est un des plus grands films de l'histoire du cinéma . Un peu oublié aussi - sans doute pour la distribution sous son titre original ....un peu comme ( autre merveille ) les Fraises sauvages de Bergman _ Quelle beauté ! Pas un temps mort , une modernité de jeu , un naturel qui vous donne , tout au long de ce temps trop court , un frisson merveilleux . Amusez vous à comparer ce style de mise en scéne avec celle de Xavier Dolan ....et vous comprendrez beaucoup sur l' art de se compliquer la vie ...
"un jour, un jour je m'attendais moi-même, je me disais Guillaume il est temps que tu viennes, pour que je sache enfin celui-là que je suis" (G. Apollinaire) Un jour donc - hier, pour être précis - je m'interrogeais moi-même, je me disais, lisant vos commentaires, chers corréligionnaires, Philippe il est temps que tu décides quel est le plus grand film de ta vie, celui à emporter sur l'île déserte (s'il en reste une...) et ma réponse est Ordet. Un film miraculeux (littéralement, cinématographiquement, et dans tous les sens...) Que Carl-Théodor en soit remercié!
Un des meilleurs films d'un des plus grands cinéastes. Première vision inoubliable il y a plus de 40 ans et depuis, chaque fois que je l'ai revu, le film ne m'a pas déçu.