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    Ordet
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    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 16 août 2010
    Je ne suis pas, à proprement parlé, un de ces dévots empreints de mysticisme. Et pourtant, ce film est presque parvenu à me faire "croire". Outre l'intérêt suscité par intrigue sur les conflits de deux familles aux divergences confessionnelles, la grande force du film repose sur ce personnage un peu fou tout droit sorti de l'Idiot de Dostoievski et représentant une figure christique.
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    103 abonnés 1 830 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 23 novembre 2015
    Ce film à l'austérité assumée nous embarque dans le quotidien d'une riche famille de paysans danois dans les années 30. S'y côtoient Morten Borgen, le grand-père, veuf, véritable patriarche et figure très respectée, ses trois fils, sa belle-fille qu'il affectionne tout particulièrement, et ses petites-filles. Mais chacun de ses enfants, élevés de manière très pieuse, va être confronté à de douloureuses épreuves. Mikkel va devoir faire face à une fausse-couche de sa femme. Johannes sombre dans la folie et se prend pour Jésus-Christ – le développement de l'intrigue en fera le personnage le plus complexe et le plus troublant du récit. Anders, le cadet, est fou amoureux d'une jeune fille qu'il souhaiter marier mais essuie le refus du père de celle-ci, pourtant chef d'une famille bien plus modeste, car n'ayant pas les mêmes vues que le doyen des Borgen sur la religion. Cette situation sera à l'origine d'un affrontement entre les deux pères qui débordera du cadre religieux, conflit lié à une lutte des classes larvée et à une fierté familiale bien profane. Chacun des plans de ce long-métrage est parfaitement travaillé, offrant un plaisir cinéphile de tous les instants. Mais cette œuvre tirée d'une pièce de théâtre est d'abord et surtout une superbe réflexion sur la religion, et plus précisément sur la notion de foi. Car les épreuves vécues par les uns et les autres – certains croyants, d'autres pas – vont profondément bouleverser leurs certitudes. Leurs échanges, fortement influencés par les événements douloureux, n'en seront que renforcés dans leur richesse. La séquence finale, très mystique, est à la fois surprenante et bouleversante.
    Anaxagore
    Anaxagore

    125 abonnés 135 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    L'une des cimes de l'histoire du cinéma selon mon goût, Ordet (1955) évoque diverses manières de vivre la foi chrétienne au sein d'une communauté luthérienne danoise. Il y a les puritains rigoristes et ceux qui, à l'image de la famille paysanne au centre du film, pratiquent une religion humaine et incarnée. Il y a ceux qui s'inscrivent dans une logique plutôt institutionnelle et d'autres qui répondent de la mouvance typiquement protestante des «réveils». Mais, par delà tous ces conflits, Dreyer veut surtout nous montrer comment une foi pure et enfantine peut triompher du scepticisme des adultes et, pour ce faire, il s'essaye à rien moins que la mise en scène d'un miracle. Johannes, le dément, va ramener à la vie sa belle soeur Inger, pourtant déclarée cliniquement morte, et cela grâce à la foi pure et inébranlable de la petite fille d'Inger, la seule à croire en Johannes. À lire un tel résumé, on pourrait craindre le pire, voire le «bide» pur et simple. Et c'est là qu'éclate tout le génie de Dreyer. Par l'honnêteté, la rigueur et l'austérité fanatiques de sa démarche, par la sobriété absolue de sa mise en scène (aucun effet spécial, bien évidemment, mais pas non plus de tires-larmes!), par une direction d'acteurs sans faille, le réalisateur parvient à nous convaincre du miracle et arrive à nous faire partager l'émotion profonde des différents protagonistes du drame. Ode à l'amour humain et à la foi religieuse, «Ordet» est un chef-d'oeuvre absolu que tout cinéphile, qu'il partage ou non la foi du réalisateur, se doit un jour de visionner. Ce film, comme «La passion de Jeanne d'Arc», comme «Jour de colère» ou comme «Gertrud», est en effet la démonstration que Dreyer compte au rang des quelques rares: les plus grands! Hommage lui soit rendu!
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 067 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 4 avril 2010
    Grand film, possédant une photographie somptueuse et de trop rares plans en extérieurs : magnifiques. Quant à la scène finale : splendide.
    Parkko
    Parkko

    159 abonnés 2 020 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 2 juin 2013
    Attention, spoilers dans ma critique.

    Ordet est une déception parce que je l'ai aimé jusqu'à la fin. J'avais peur parce que Gertrud de Dreyer m'avait laissé complètement pantois, mais là j'ai trouvé que Dreyer prenait vraiment le temps d'installer son récit, ses personnages pour nous mener souvent quelque part où on ne s'y attendait pas. J'ai trouvé son récit et sa mise en scène d'une jolie modernité pendant tout le film (sauf la fin donc). La mise en scène austère de Dreyer ne venait que souligner le ressenti des personnages, et franchement le film se regarde avec intérêt. Mais je n'adhère pas du tout à la fin de son film car j'y vois là une façon de mettre en lumière d'une toute autre façon que celle que j'aurais espéré son oeuvre et qui nous plonge dans un récit prosélyte et ça m'a vraiment déplu.
     Kurosawa
    Kurosawa

    583 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 1 octobre 2015
    Dans "Ordet", Dreyer questionne les limites de la croyance à l'intérieur même de deux familles religieuses. Il est acquit pour celles-ci de croire en Dieu mais moins de croire aux miracles : alors quelle position adopter en face du tout-puissant, le respecter en se contentant de le prier ou bien s'adresser à lui avec autorité ? La question se pose grâce à l’ambiguïté du personnage du Johannes, interprété de façon lourdingue et théâtrale par Preben Lerdorff Rye : est-il simplement fou ou bien réellement un messager de Dieu ? Une réponse finira par s'imposer lors d'une dernière séquence imparable et pourtant forte d'un point de vue émotionnel. Malgré un enjeu assez rare au cinéma qui se voit ici exploité avec conviction, il reste que la mise en scène de Dreyer et ses personnages principaux sont trop souvent figés, notamment dans une première heure qui rabâche inlassablement le même discours (mariage inconcevable - le fils cinglé). Plus retors et moins statique par la suite, le film peine tout de même à hisser sa réalisation à la hauteur de la complexité du sujet. Un film intéressant qui ne semble pas totalement abouti.
    Vareche
    Vareche

    41 abonnés 191 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 novembre 2008
    Pialat en a tenté une acculturation littéraire (Sous le soleil), ah la la, rien ne vaut l'original...Ordet est un miracle de l'Art. Kaj Munk déjà inspiré, en a revendu du souffle à un dreyer extra lucide, d'une exemplaire limpidité, sans le moindre effet de manche, Dreyer assène sa vertue de l'Art qui rend eclat à une Grâce de la juste vérité (sic!). Les questionnements infinis, les rajouts et les mystères qui complète la pièce, tout est d'une grande précision. S'il est un chef d'oeuvre absolu du Cinéma ou Dreyer dépasse l'objet du cinéma en l'imaginant autrement (par tableau respectueux et austère) c cet Ordet. Le grand sens de Ordet est d'être tenu par la passion et l'égarement, tout en s'interdisant tout débordement, toute afféterie prosaïque, comme si le bouillonnement vital nécessite l'ascèce confinée et le recueillement, comme si toute passion ne trouvait sa réalité que dans la rectitude de la forme ou ce qu'en propose dreyer, une image contrastée superbement, à la rigueur élémentaire des cadres. Et celà fonctionne hors de toute attente intelligible. Les moments sentencieux se justifiant dans la recherche d'une tension dramatique fine et réaliste, en contrepoint la théorie religieuse que met en image Dreyer c cette recherche de l'autre chrétien, l'autre christ qui poursuit l'exegèse, qui prolonge le discours du coeur. Sans être croyant on comprend la place de la foi dans Ordet comme vecteur d'illusion, de dogmes et de transcendance, qui parvient à annoncer ce que montrait Kaj Munk, la réalité du miracle dans ce luthéranisme cartésien ou aveuglement mystique,qui comme un sacrilège et une réconciliation , annonce à l'aune des deux concepts leur dépassement, ou leur évidente faillite morale. Le miracle ne naît pas du rêve de Dreyer de portée la vie du christ à l'ecran, mais d'une compréhension juste et immanente de cette passation du pouvoir du corps divin au divin corps, de la croyance et de son miracle.
    O.M.A.
    O.M.A.

    9 abonnés 106 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 mars 2023
    Une histoire de miracles, au pluriel, à propos d'une guérison, d'une réconciliation, d'une conversion, entre autres.
    Ou comment la FOI, qui unit plus qu'elle ne divise, rejoint la PAROLE que l'on donne, et devient confiance en la VIE.

    Le décor est limité, le rythme est lent, les propos sont répétés (via le personnage de Johannes notamment).
    Tout cela paraît de prime abord bien loin de notre univers et de nos préoccupations contemporaines.
    Le cadrage intimiste des scènes intérieures de vie familiale, hérité de l'origine théâtrale de l’œuvre, accentue l'étrangeté des dialogues entre personnages, dont l'un garde toujours les yeux dans le vague.

    La confession protestante demeure un contexte, pas le sujet du film : aucune précision n'est fournie quant à la nature exacte des points de désaccord entre les croyants qui la partagent.
    Le titre, qui signifie "parole" en danois, convient à merveille à cette version parlante de l’œuvre, que le cinéaste avait déjà filmée des années plus tôt en muet.

    Les différences sociales sont évoquées en tant qu'origine des prises de position distinctives, même si celles-ci ne s'y réduisent pas. Le personnage du médecin se révèle d'une froideur et d'une lenteur atroces.
    Les personnages les plus attachants s'avère celui du père de famille agriculteur et de sa bru, précisément par l'amour qu'ils dégagent. Le film a vieilli, reste que la femme tient une place indispensable à l'équilibre et à l'harmonie du foyer.

    La philosophie du danois Kierkegaard se voit mise en pratique à travers la figure du "fou", qui s'abandonne à ce qui le dépasse.
    Acidus
    Acidus

    720 abonnés 3 709 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 22 août 2023
    Classique du cinéma danois et lauréat du Lion d'Or à la Mostra de Venise, "Ordet" ne m'a pourtant pas plus emballé que cela. Sur le papier, ce long métrage de Carl Theodor Dreyer avait pourtant tout pour me plaire notamment ses thématiques et ses réflexions sur la religion et la foi.


    Le sujet m'intéressait mais son traitement un peu moins. Passé un démarrage prometteur, le scénario et les échanges entre les différents personnages m'ont paru tourné en rond. Conjugué à un rythme très lent, l'ennui est venu poindre le bout de son nez à plusieurs reprises.


    Pas totalement convaincu mais mérite le visionnement.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 149 abonnés 5 133 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 décembre 2019
    Un film dense et en même temps lumineux.
    Le vieil homme lutte en vérité contre ce que l’empêche d’être heureux et prône une vie épanouie face à la croyance de l’autre homme qui enfermerait l’esprit dans un docte sévère.
    Au milieu le jeune, le prophète: « tu cherches des raisins parmi les ronces » et l’enfant qui n’accepte pas la mort.
    Pourtant c’est elle qui va rendre les choses possibles et réunir les hommes.
    Hotinhere
    Hotinhere

    551 abonnés 4 958 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 15 janvier 2024
    Un drame mystique et fascinant mais un peu trop austère autour du questionnement sur la foi au sein d'une famille paysanne luthérienne dans le Danemark des années 30´s, dont l'un des membres vient de décéder.
    Yves G.
    Yves G.

    1 460 abonnés 3 488 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 novembre 2022
    L’action d’"Ordet" se déroule durant l’été 1925, dans le Jutland. Les Borgen y possèdent une vaste exploitation agricole. Le patriarche, Morten, dirige la ferme d’une main de fer. Il a trois fils. L’aîné, Mikkel, a perdu la foi. Sa femme est enceinte de leur troisième enfant. Le cadet, Johannes, est devenu fou après des études au séminaire, fugue et se prend pour Jésus-Christ. Le benjamin, Anders, est épris d’Anne la fille du tailleur, et souhaite l’épouser ; mais une sotte querelle oppose les deux pères des amoureux et empêche le mariage.

    "Ordet" est unanimement tenu comme un des plus grands films de l’histoire du cinéma. Il ressort en salles dans une version restaurée qui restitue toute l’austère beauté de son noir et blanc lumineux.

    Carl Theodor Dreyer a une réputation intimidante. C’est aujourd’hui le symbole d’un cinéma démodé et emprunté. Il est vrai qu’on n’y rit pas à gorge déployée, pas plus qu’on ne rit devant les films d’Ingmar Bergman dont il est dans une certaine mesure le contemporain (Dreyer achève sa carrière quand Bergman la commence) : "Le Septième Sceau" a été tourné deux ans après "Ordet" et lui doit beaucoup. Mais, aussi théâtrale que soit sa mise en scène (Ordet est l’adaptation d’une pièce de théâtre de Kaj Munk montée en 1925), aussi hiératiques que soient ses personnages, aussi écrasante que soit sa morale, "Ordet" n’est pas un film accablant.

    "Ordet" raconte un miracle et interroge notre disponibilité à l’accueillir. C’est un film tout entier aimanté autour de sa dernière scène, d’anthologie, que tout le récit nous prépare à accepter. Qu’en dire ? rien, sinon, paraphrasant Bernanos : « Tout est grâce »
    Agnes L.
    Agnes L.

    166 abonnés 1 629 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 25 décembre 2022
    Nous sommes habitués maintenant à un cinéma plus rapide que celui produit il y a plus de soixante ans. De ce fait, ce film m'a semblé vraiment traîner en longueur. Pourtant, il présente des qualités. D'abord de nous montrer dans quelle piété religieuse vivent les gens à cette période et dans ce lieu. Egalement, de nous faire voir que le système est très patriarcal et que les fils, même mariés avec enfants, restent en principe sous l'autorité voire le joug du père. Le thème central est la foi et c'est le fils Johannes qui concrétise le mieux cette croyance que tout est possible pour ceux dont la foi est profonde et sincère.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 16 juin 2012
    Un film admirable, loin d'être statique, bavard et ennuyeux comme ses origine théâtrale pourrait le laisser croire son origine théâtrale, loin d'être pensum chrétiens et moralisateur bien qu'il s'agisse incontestablement de l'œuvre d'un croyant sincère (ce qui fait que le film demande a défaut d'être croyant au moins d'avoir une très large ouverture d'esprit), et c'est bien la force des convictions de son réalisateur en même temps que son génie de la mise en scène qui donne une réel puissance a Ordet.
    C'est un film qui parle de la foi et du doute et qui illustre en même temps, a travers deux familles et leur patriarche, deux conceptions du protestantisme l'une prônant une religion de la vie qui ne se complait pas dans l'austérité et l'autre au contraire puritaine et austère prônant le plus strict respect des écritures. Même si la famille au centre du film est celle qui pratique la première proposition Dreyer n'en condamne ni n'en favorise aucune des deux, son message est plutôt porté par un des personnages les plus étranges Johannes, théologien qui après une crise mystique est devenu fou (du moins le crois-t'on) et se prend pour Jesus Christ, alors que tous disent que les miracles ne sont plus possible dans le monde d'aujourd'hui, que Dieu ne va pas allez contre les lois de la nature, ses propres lois, lui au contraire prône une foi indéfectible dans la possibilité d'un miracle et dans la puissance et la bonté de Dieu et c'est une enfant innocente la seul a partager avec lui cette croyance qui lui permettras d'accomplir le miracle finale. C'est aussi un grand film sur l'amour le miracle final étant autant celui de la résurrection que celui de la formation d'un nouveau couple, des retrouvailles d'un autre et de la réconciliations des deux conceptions de la religion.
    Dit ainsi cela peut sembler très naïf et pourtant c'est beau, je ne suis pas chrétiens (ce qui ne signifie pas il est vrai que je sois athée) et pourtant le film m'a touché profondément peut être grace a l'extraordinaire réalisation de Dreyer d'une simplicité remarquable tout est dans les cadrages qui compose de véritable tableau, les lumière qui éclaire ou laisse dans l'ombre les visages et quelques mouvement de caméra placé a des moments choisis, cette rigueur contribue probablement a la très grande beauté de ce film qui ne tombe jamais dans le pathos ou dans le mélodrame malgré son intrigue qui aurait pu l'y invité.
    stanley
    stanley

    66 abonnés 756 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 août 2012
    Ordet : un chef d'oeuvre du cinéma d'une intelligence et d'une émotion rarement égalées. Des superbes performances d'acteurs (le psychotique est éblouissant). Un côté humain indéniable mais pas de compromission. Une qualité de mise en scène dans la gestion de l'image et du son absolues. Le meilleur film de Dreyer. La scène ultime de la résurrection est une des plus bouleversante de l'histoire du cinéma. Dreyer n'oublie pas non plus une certaine forme d'humour ambivalent avec le personnage du "fou".
    Il faut ajouter pour la petite histoire que le cinéaste danois a aussi réalisé ce qui peut être pris comme un film documentaire à la fin de sa vie : Ils attrapèrent le bac -une dénonciation avant coureur de l'insécurité routière-. Bouleversant.
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