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xando
17 abonnés
62 critiques
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5,0
Publiée le 3 novembre 2010
J'ai été bouleversé par ce film sublime et envoûtant. Des images d'une beauté rare, une musique qui vous prend aux tripes, un magnifique triangle amoureux. Une merveilleuse découverte.
Les premiers plans - un cycliste filmé de dos qui transporte une cage avec deux oiseaux sur une route déserte bordée par un triste paysage d'automne - font craindre l'ennui. Quand Miron invite Aïst à l'accompagner pour le dernier voyage de sa bien-aimée, quand il invoque et exécute avec lui les premiers rites funéraires d'un cérémonial séculaire et en voie de disparition, on croit, au mieux, à une sorte de document ethnographique, dont le sujet ardu va renforcer l'ennui déjà tant redouté. Et l'on se trompe, totalement. D'abord, parce que le peuple Méria dont se recommandent les deux héros n'existe plus depuis le 16° siècle, époque où ses derniers représentants, slavisés, assimilés, ont perdu toute identité - certains historiens vont d'ailleurs jusqu'à nier l'existence de ce groupe ouralien : donc pas de film-témoignage d'une culture menacée. Et puis parce que ce Prix de la Critique Internationale à la dernière Mostra, s'il est d'un abord austère, si son rythme est lent, envoûte le spectateur, suscite en continu son attention et son intérêt. Dans ce dernier voyage tout court, spirituel et poétique (on sait très vite que les deux hommes n'en reviendront pas), il est question de l'amour (érotisme compris - ainsi d'une remarquable onction conjugale à la vodka), de la vie et de la mort, au gré des fleuves et des lacs. Pas vraiment grand public cependant, d'où une notation en demi-teinte.
N'est pas Tarkovski qui veut. Un beau sujet : deux hommes prennent la route, avec deux passereaux en cage à bord, réunis par un deuil, pour perpétuer les traditions symboliques d'un peuple fictif disparu, mais le film peine à décoller, intéresser, capter ; scénario et mise en scène maigres, image sans grande beauté, pas bien éclairée, quelques rares belles scènes "Le corps des femmes sont des fleuves qui emportent le chagrin. Dommage qu'on ne puisse s'y noyer"
Du cinéma d'auteur comme on peut adorer ou détester. Adorer, ce n'est pas mon cas. Détester non plus car malgré de longs plans prétentieux qui semblent servir à allonger un film afin qu'il passe au format long-métrage, le film contient une certaine forme de légèreté malgré la gravité de son sujet. Légèreté assez plaisante de même qu'une forme de mélancolie qui ne sont pas pour déplaire. Mais c'est tout... Et c'est dommage.
Une tendance au ciné-poème, une étude aussi de la mentalité primitive, en l'occurence celle des Merias, tribu finno-ougrienne imaginaire pour qui certaines croyances se confondent avec l'épanouissement des sens. Les interprètes marquent prosaïquement les limites de l'oeuvre. Passablement laids et ternes, ils interdisent toute vibration et le spectateur, privé du rêve, plonge dans un abîme d'ennui.
Le dernier voyage de Tanya, du russe Aleksei Fedorchenko, laisse une impression mitigée. On peut se laisser prendre à ses images très travaillées, aimer son climat envoûtant et funèbre, apprécier la découverte des pratiques funéraires des Méria (quelque chose d'hindou), cette tribu originaire de Finlande, aujourd'hui quasi disparue, goûter cet éloge de la lenteur et de la mélancolie. Et puis on peut s'agacer de la voix off "signifiante", parfois éclairante, mais trop envahissante. Et s'énerver devant cette propension à faire durer les plans à l'envi pour montrer que l'on est un auteur, pas un vulgaire faiseur. Un peu trop contemplatif donc, dans un style qui rappelle le cinéma du hongrois Kornel Mundruczo, l'auteur de Delta, un beau film ennuyeux. A signaler enfin que le titre original, Ovsyanki, signifie Bruant en russe (l'oiseau, pas Aristide).
On retrouve ici toute la force poétique du cinéma russe: deux hommes souvent silencieux, des paysages froids, le cadavre d'une femme aimée, un fleuve et un rituel ancestral à perpétuer. Chaque plan est admirable ; la mise en scène est très recherchée ; on s'échappe pendant 80 minutes dans un monde qui n'est plus le nôtre (désertique, silencieux, lent, codifié). Évidemment on pense à Tarkovsky (la même lumière, le même type de personnages...). Et à Henri Michaux pour cette sorte d'étrange voyage dans une froide Garabagne. Le film apporte aussi un point de vue complexe et neuf sur les relations hommes-femmes : la femme est réifiée, sans intériorité, souvent résumé à la sexualité et pourtant elle est comblée d'un amour qu'on n'imagine que sincère et profond. La fin est admirable.
Dès les premières images, ce film immerge le spectateur dans un univers mêlant savamment poésie et anthropologie par le biais d’une mise en scène parfaitement maîtrisée où chaque plan, magnifié par le format Scope, restitue une atmosphère nimbée de nostalgie et de sensibilité. Les peuples disparaissent mais la mémoire demeure. « Le Dernier Voyage de Tanya » continuera lui aussi de hanter celle des cinéphiles bienheureux de découvrir l’œuvre d’un metteur en scène de haute volée dont il serait intéressant de découvrir les réalisations antérieures à ce film.
Ovsyanki = Silent Souls = Le dernier voyage de Tanya
Miron, directeur d'une petite usine de papier, vient de perdre sa femme Tanya. Pour faire son deuil, il décide de respecter des rites ancestraux et d'emmener sa dépouille loin, très loin, pour aller l'incinérer sur un bûcher aux bords d'un lac. Dans son périple, il convie un de ses employés, qu'il suspecte avoir été l'amant de Tanya. Les deux hommes vont petit à petit partager leurs souvenirs respectifs avec la femme défunte.
Avec ce "road movie" funèbre, Aleksei Fedorchenko a réussi un film à la fois poétique et envoûtant, traversé par des images de paysages désolés et fantomatiques. En moins d'une heure vingt de projection, le cinéaste parvient à transporter le spectateur dans son univers proche du "réalisme magique". Si le cinéma peut parfois être une porte vers un ailleurs et transcender la banalité du quotidien, "Silent Souls" fait sans conteste partie de ces films-là.
Certes, « le dernier voyage de Tanya » n’est pas une œuvre grand public… pas vraiment d’intrigue, peu d’action. Mais si l’on n’est pas rebelle aux films contemplatifs, alors on peut être touché par la magnifique photographie de cette œuvre russe, et le jeu tout en retenue des deux protagonistes. Soyons franc tout de même : on est content que le film ne dure qu’une heure et quart !
Un enui profond m'a pris. Le rite meria est tres ténu et le sujet du film aussi et il n'es pas magnifié par quoique ce soit (ni la mise en scène, ni le scenrio, ni les comediens. Allez plutot voir My Joy
Nouvelle variation sur le couple Eros/Thanatos, basée sur les rites funéraires supposés d'une ancienne tribu finnoise de Russie. Acteurs figés, maniérisme de la mise en scène, plans artificiellement allongés pour tenir 75 minutes de projection... On voit bien que le rôle de la défunte est tenu par une actrice bien vivante (couleur de la peau, souplesse du corps). Elle a dû se fatiguer à retenir sa respiration aussi longtemps. Même s'il y a là une intention du metteur en scène, c'est un artifice de plus dans un film qui en est encombré. On rève à la façon dont Tarkovski aurait traité le sujet . Mais si vous aimez les beaux paysages enneigés, ne vous privez pas.