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    Les Petites Marguerites
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    24 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 27 janvier 2014
    Les petites marguerites peut sembler frivole tant par son titre que par son caractère extrêmement ludique mais c'est un film profond. En effet, si les facéties de Marie 1 et Marie 2 nous amusent, en filigrane, on a une réflexion sur la vanité de l’existence. En attestent les nombreux plans sur les végétaux et le rapport boulimique avec la nourriture qui mettent le film en perspective avec la nature morte en peinture ou avec le caractère intrinsèquement mortifère de la photographie. Visiblement inspirée par Godard, Chytilova se démarque en proposant un rapport à l'image et au son qui lui est propre. La réalisatrice se permet de faire voler en éclats les codes du "cinéma à Papa" (référence irrévérencieuse au muet et au burlesque américain) dans un torrent de trouvailles esthétiques et techniques dont la plus impressionnante est le découpage et recollage de la pellicule et la déstructuration de l'image qui rappelle aussi bien le rapport d' Otto Dix avec la mutilation et l'altération du corps que la géométrie cubiste (peut être la référence à l'architecture cubiste qui n'a été expérimentée qu'à Prague). La crise existentielle des deux jeunes filles illustre le malaise des marginaux et des anticonformiste dans une société à la fois violente (images de la guerre, déshumanisation des travailleurs à vélo) et paradoxalement passive et léthargique. Leur envie de vivre les conduit à l'autodestruction dans une société qui les nie ("est-ce qu'on existe ?" répètent-elles) autant pour ce qu'elles sont que pour ce qu'elles représentent. Enfin, les tic tac de la pendule qui reviennent par moments contribuent à annoncer la fin tragique. Il faut tout ranger, rentrer dans le rang, cesser d'exister indépendamment du tout, être à la fois productif et produit. Le film est réalisé en 1966 soit deux ans avant le printemps de Prague et le début de la "Normalisation", il illustre le malaise d'une génération désabusée qui sent que le pire est à venir. Néanmoins, cela reste un délice de le regarder aujourd'hui pour son caractère iconoclaste, surréaliste et jouissif. Un petit bijou.
    maxime ...
    maxime ...

    252 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 juin 2023
    Sedmikrasky, ou les Petites Marguerites par chez nous est direct de ces films que l'on croise, et que l'on oubliera plus ! Vera Chytilova dont j'ignorais encore tout ce matin, dont je n'en sait au fond pas beaucoup plus à midi, vient de suite titillé mes envies de voir et prendre pour ce qu'il en est le restant de sa filmographie toute entière.

    De sin générique déjà, il faut en parler. De cette machine qui bat la mesure au rythme de sa musique, entre ses explosions qui s'y insèrent sur cette même tessiture, aux deux jeunes femmes que l'on découvre innocemment et avec lesquelles nous serons immédiatement complices, du noir et blanc en passant par la couleur, tout l'univers nous y entrainent. Follement, dans une ardente danse aussi joviale qu'enfantine et si l'on si penche vraiment tragique. Une pure comédie qui est belle et bien psychédélique mais pas absurde. Enfin, si vous me suivez ?

    De danse, donc, l'on commence, au pied d'un pécher, de la cueillette de son fruit jusqu'à une bascule, ou le noyau fait office de pont entre ses raccordements assez filou. La liberté dans ce monde qui semble la perdre, de cette époque de fascination pour le désordre, dans cette pulsion ou la philo et l'analyse des retombées poussent vers ce rire, sublime et gras aussi, raconte toute une histoire qui se résume de cette façon : Courez avec les ciseaux !

    Nos deux héroïnes, soi-disant " sœur " ont le partage des taches comme entente dans ce partenariat ou la blonde et la brune œuvrent et vogue dans cette direction unique, tout ratissé, découvrir et brulé ! Question, réponses, pourquoi pas des contradictions, puisque la conduite n'a ici de sens, de morale, d'idée autre que la fin / faim justifie les moyens, la perte déguisé de tout intérêt, sauf du rire. Elles s'amusent, nous avec, à l'image de ces sauts sur cette banquette, là ou le spectacle transite d'un espace à un autre, ou la tribune sur fond rouge encore plus rouge vole la vedette à tous. La chambre, d'une couleur verte, ou tout est vert d'ailleurs, des habits, aux condiments, à la parure du lit, comme tout se qui s'y niche n'a rien ici d'un espoir. Le pied de nez est dans faire un total contraire, un contrexemple ou l'on croque pour une parenthèse consciente d'une scission dans la vie, qu'une mort pourrait contré ... Une personnalité chez l'une et l'autre à aussi plus de conscience dans ce " duel " qui s'installe, avant d'être balayé par la reprise de la fête.

    " - Regarde un ange qui ne vole pas ! " Cette phrase, à même les chiottes est de celle m'ayans le plus percuté. Pourtant le film en a d'autres, comme celle finale, iconique, sur fond rouge, dans les explosions, une synthèse de ses débuts, mais c'est celle-là qui m'a vraiment procuré une sensation qui l'a de suite ne saurais s'écrire ...

    Elles tranchent de suite vers cette chambre ou les saucisses sont décimés, ou les fruits anéantis par cette paire de ciseaux qui officie comme métaphore aux découpages, qui lui aussi, dans sa pratique s'insert dans le paysage ubuesque de la narration, dans le geste de sa cinéaste qui filme ses actrices comme des totems, des références indéboulonnables. Dans son cru, de par ses parties pris, ses convictions, dans cette origine du monde ou la " dépravation " est remède aux maux, au troubles, au vacarme insolent de cette situation qui s'en contente, s'en gave, j'en prend ses vieux hommes ici éconduit, reconduit aux trains qui habituellement s'en sortiraient, on le sait, d'une autre pirouette que de celle auxquelles on assiste. On retiens une émancipation, autre que celle que l'on tartine pour le politiquement correct. Car oui, ici, les petites marguerites vont marchés sur les autres, et non pas l'inverse ...

    A force de s'ennuyé de l'ennui, le jeu devient encore plus appuyé, grossier, on bouffent et gaspillent avec virulence sur cette conception de table, bien dressé, toute éclatante, qu'un malin plaisir à y mettre le pied donne une autre entité à son regard d'ensemble. On danse, une fois de plus, devant une ribambelle de cadenas, se livre à une joute ou le festin est devenu une farce ! Le bon coup de fourchette à une fin, un poids, disons-le.

    Le murmure du petit ménage, ou le verre brisé n'est plus jouissance car on ne répare pas ce qui est brisé siffle une seconde terminaison, semblable, mais d'une autre peur qui complète la joie de sa fièvre première. Etre heureuse, c'est vivre d'excentrisme, d'être touché par cette grâce qui nous fait sauté dans les flaques d'eau !

    Un film incroyable, qui s'achemine, j'y reviens, sur une ultime détonation, avec une indignation pour la postérité ! Car plus que de flaque d'eau, c'est de salade que l'on s'abreuve ...

    Une comédie à la fois enfantine et féroce, difficile à suivre, surtout à 6 h du matin, avant même le café, mais qui ruisselle de sa détermination, un modèle de film, une forteresse de liberté, sans la dénaturé car oui, ce mot est bien trop souvent galvaudé, repris par ceux et celles qui n'en ont au fond qu'horreur et y trafiquent toutes leurs misères dans cet état de fait macabre, bouleversant mais horrible, à ne plus rien n'y comprendre ...
    Arthur Debussy
    Arthur Debussy

    161 abonnés 693 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 septembre 2022
    Film à la fois ambitieux et léger, totalement irrévérencieux et frondeur, tantôt nihiliste tantôt philosophique et sociologique, à la fois expérimental et tout à fait compréhensible, pop et arty, intello et décomplexé... Un long métrage superficiel en apparence, pour mieux dénoncer l'horreur des régimes totalitaires, dont bien sûr l'URSS.

    C'est toujours un très grand plaisir de découvrir de vrais cinéastes, plus encore quand il s'agit d'une femme et qu'on découvre un film aussi accompli et réussi. Les Petites Marguerites est un long métrage à la fois très contextualisé (issu de la République Tchèque, dans les années 60, sous le rideau de fer communiste) et complètement universel, annonçant le grand cirque occidental qui prévaudra à partir des années 80 (et même 60), et plus encore aujourd'hui.

    Un grand merci et bravo à l'équipe de l'éditeur Malavida Films, qui font un formidable travail depuis des années pour mettre en valeur le cinéma d'Europe Centrale et de l'Est. La copie du film, aux couleurs somptueuses, était parfaite, tout comme l'important travail éditorial qui accompagne les sorties de leurs films en salle et en DVD. Merci également au Reflet Médicis pour cette belle avant-première... et à l'élégante et malicieuse Jitka Cerhová (l'une des deux actrices principales) de nous avoir honorés de sa présence !
    Bertie Quincampoix
    Bertie Quincampoix

    111 abonnés 1 830 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 août 2023
    Œuvre majeure de la Nouvelle vague tchécoslovaque, Les petites marguerites a été réalisée en 1966, deux ans avant un Printemps de Prague qui sera écrasé par les chars soviétiques. Très expérimental, ce court film d’1h15 nous embarque aux côtés d’un duo de jeunes femmes, toutes deux prénommées Marie, qui vont faire le choix de mener une vie à l’image de ce qu’elle perçoivent du monde, c’est-à-dire dévergondée, selon l’expression qu’elles emploient. Influencé par le Jean-Luc Godard pop de Une femme est une femme ou de Pierrot le Fou, ces Petites marguerites déconcertent autant qu’elles fascinent, à la fois par leur récit déstructuré et sans colonne vertébrale apparente mais aussi parce que la cinéaste Vēra Chytilová propose ici un long-métrage d’une incroyable liberté visuelle. Étonnant.
    Alolfer
    Alolfer

    136 abonnés 1 182 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 août 2024
    Il est impossible de décrire un tel film, tant qu'il faut le remettre dans le contexte de son époque. Par certains thèmes, le film dénonce avec radicalité : par sa mise en scène Expérimental, psychédélique, la réalisatrice Tchèque lance une Nouvelle Vague de son cinéma par une explosion de saveur et d'originalité. Entre les deux actrices, son histoire incompréhensible jusqu'à sa fin, ainsi qu'une mise en scène théâtrale, Expérimental, "Les Petites Marguerites" est une œuvre marquante et hypnotisante. Le film donne un élan de liberté jouissif, tant par sa créativité et les thèmes traités en amonts. C'est brillantissime et révolutionnaire pour son époque
    TUTUR29
    TUTUR29

    35 abonnés 1 133 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 17 août 2023
    Après avoir vu la vidéo d'Intercut qui conseillait ce film, j'ai décidé de lui laisser sa chance. Malheureusement, je n'ai pas du tout été séduit. L'esthétique est très belle et le rythme du film est effréné, ce n'est pas du tout le cliché du film de l'est des années 60 comme on en entend beaucoup parlé, c'est plutôt agréable à suivre et j'ai bien accroché au début. Seulement, l'impression de regarder de simples sketchs sans intérêt qui se suivent m'a profondément énervé, encore plus avec les petits "crépitements" qu'on entend souvent et les chuchotements des personnages qui m'ont vraiment irritées. En plus, les deux femmes qu'on suit n'ont franchement rien d'intéressant selon moi et je n'ai pas trop compris où était la morale féministe là dedans tant ces deux filles ont juste en tête de faire le souk partout où elles vont. Bref, malheureusement je n'ai pas accroché !
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 19 avril 2008
    Film très fort dans la conception artistque technique, sans cesse en mouvement mettant en scènes nos deux personnages, face au désillusion de la vie sans être trop profond et sur les questions fondamentales au quel nous n'auront probablement jamais réponse, quelque chose laisse songer à un ailleur autre que toute religion et toute réalitée existencielle , mais avec une certaine légertée et une sensibilitée féminine, film assez marquant et déroutant à voir absolument .
    Fabien N.
    Fabien N.

    7 abonnés 61 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 20 novembre 2022
    Un film totalement déroutant, faisant exploser le cadre narrratif traditionnel, multipliant les expérimentations formelles. Une grande liberté s'en dégage, mais l'expérience est assurément perturbante, et on l'appréciera mieux avec accompagnement, présentation, explications...
    Lawrence Peyrac
    Lawrence Peyrac

    2 abonnés 74 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 23 juillet 2023
    Film Tchèque psychédélique à la Godard des années 60, on sent dès les premières secondes que ça n'aura ni queue ni tête. Alternance d'images en noir et blanc et en couleurs, les espiegleries des héroïnes lassent vite, dans une critique des valeurs bourgeoises de par trop lourdes. Seul le montage est alerte, avec des trouvailles visuelles originales. Ça dure une heure et quart, largement suffisant ! Et dieu que le Tchèque est peu agréable à nos oreilles !!!
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