Prom Night version 1980 est un petit film qui n’a plus grande force aujourd’hui, et qui se laisse regarder avec un gros sentiment de nostalgie mais sans franche passion.
On trouve un casting curieux, reposant sur Jamie Lee Curtis récemment auréolée de son succès dans Halloween, qui réitère dans l’horreur avec une prestation solide un peu noyée cependant au milieu d’une grande quantité de personnages et d’acteurs, dont tous ne sont pas excellents, et surtout pas dotés de personnages des plus attrayants. On évolue en effet en plein slasher, avec des rôles comme prévu assez banals qui ne permettent pas réellement aux interprètes de livrer leur potentiel. A noter aussi la présence de Nielsen qui avant d’être l’acteur comique bien connu a largement évolué dans le cinéma de genre, et qui ici nous livre une prestation assez secondaire mais toujours plaisante à regarder.
Le scénario est médiocre. Le film est en effet très longuet à démarrer après une bonne première séquence prometteuse. Le tueur apparait après plus de 50 minutes, et les meurtres de qualité sont très peu nombreux. Il y a un vrai manque de tension, peu de scènes franchement soignées, hormis le meurtre d’un couple d’un soir, et il y a beaucoup de longueurs intempestives, notamment liées à une enquête des moins intéressantes mais qui coupe trop souvent le fil du film. Au final on a presque le sentiment que le tueur est remisé au placard, n’apparaissant de temps à autre que pour donner un peu plus de punch à un teenage movie classique, et l’impression est assez mauvaise.
Visuellement Prom Night a sérieusement vieilli. Pas aidé par une mise en scène fort moyenne et plate, qui ne distille aucune tension et ne permet qu’à de très rare occasion d’avoir des scènes soignées (celle du couple étant l’une de ces exceptions), le film ne dispose malheureusement pas non plus d’une esthétique convaincante. On appréciera tout de même la dernière partie, aux couleurs rétro mais plaisante, la scène d’ouverture, mais pour le reste on évolue dans un travail banal, quelconque, avec une photographie qui a pris un gros coup dans les carreaux alors que le film n’est pourtant pas mathusalemique. Le manque de budget flagrant et le flirt avec la série B de troisième catégorie se révélant encore davantage dans des effets horrifiques très artisanaux, peu sanglant et minimaliste, qui tiennent globalement dans une petite tête coupée en dernière partie. Autant dire que pour avoir de réels frissons il vaut mieux éviter Prom Night qui ne se rattrape même pas dans le suggestif, ne suggérant rien du tout. Reste heureusement une bande son disco assez cool, mais qui n’arrange malheureusement pas les affaires d’un film qui déjà à la base ne fait pas peur.
En gros Prom Night a très mal vieilli c’est un fait, mais simplement parce qu’à l’époque déjà il n’avait pas vraiment d’atouts à faire valoir, ayant surfé sur la vague ascendante du genre slasher pour obtenir une certaine notoriété. Lent, sans tension, assez laid, il peut compter pour s’en sortir sur des acteurs solides malheureusement dotés pour l’essentiel de rôles quelconques, et sur une bande son joyeuse et dynamique, mais mal exploitée. Je lui accorde 1.