Beyrouth : Carl est distrait des préparatifs du dépouillement d’un riche homme d’affaires par une jeune femme dont il tombe amoureux.
« Les gens, c’est comme les mots : y a ceux que j’aime et ceux que j’aime pas. Quand j’aime pas, je supprime ». Audiard évidemment, première scène jubilatoire avec Marco, un gangster ayant vraiment le profil (Georges Géret). Mais il s’agit d’un faux semblant, l’organisation de l’agression n’est qu’une intrigue secondaire, et le film se centre vite sur la rencontre de Carl est de « Sauterelle » (Mireille Darc), dans un Liban alors convivial et francophile.
L’enchevêtrement des deux thèmes, ainsi que la volonté de traiter en parallèle d’autres sujets tels que l’amitié, ou, même, le sens de la vie, empêche la mise en place d’un climat stable. A vouloir mêler ainsi lyrisme et action, le spectacle perd aussi de sa cohérence, d’autant que le traitement de l’histoire d’amour est gauche et cède à l’exotisme de cliché. On ne voit pas par exemple la nécessité de situer quelques séquences à Baalbek, si ce n’est pour en montrer le décor. Les scènes du couple d’acteurs ne sonnent pas toujours juste non plus, et le numéro de Gédéon (Francis Blanche) est émouvant mais fabriqué. Au final on à une œuvre foisonnante, touchante, nostalgique, pimentée parfois de bons mots (la vie, c’est à sept ans que çà se décide : on apprend l’arnaque ou le solfège), mais pataude. Le plus étonnant est que cette maladresse participe elle-même au charme dégagé.