En 1972, " Les Fous du Stade ", troisième film où Les Charlots apparaissent en vedette, réalise en salles le score hallucinant de 5,7 millions d'entrées, soit, afin d'établir un parallèle avec 2003, le même que " Matrix Reloaded ". C'est dire l'importance médiatico-culturelle de ce groupe de musiciens humoristes propulsés acteurs presque par hasard.
D'abord musiciens d'Antoine sous le nom Les Problèmes dès 1966, Les Charlots naissent quelques mois après sous l'impulsion du producteur Christian Fechner, dont le frère Jean-Guy devient membre du groupe. Le succès arrive à une vitesse assez fulgurante et, fort logiquement, on leur proposa de prolonger leurs pitreries et parodies sur le grand écran. " Le cinéma est intervenu très rapidement. Un jour, il y a un producteur, Michel Ardant, qui par l'intermédiaire du masseur de ma femme, me contacte : "Je vous ai vu à la télé il y a quelques jours, vous avez fait rire mes enfants. Et puisque vous avez réussi cet exercice difficile, je pense que vous pourrez faire rire tous les enfants. Voulez-vous faire un film ?" On commence par un petit rôle dans " La Grande Java " de Philippe Clair, puis on continue avec " Les Bidasses En Folie " de Claude Zidi. Badaboum ! Même succès que pour notre première chanson. On fait des millions d'entrées. On en tournera une quinzaine en tout ! ", raconte Jean Sarrus, l'un des Charlots, au journaliste rock Christian Eudeline . " Les Fous du Stade " sera le film suivant. L'intrigue en est simple. Un petit village de campagne se prépare à recevoir le porteur de la flamme olympique, peu avant l'ouverture des Jeux du même nom. Traîne dans le coin un petit groupe de campeurs plus ou moins hippie, à qui l'épicier, responsable de la décoration du village, va demander un coup de main. Gérard, leader du groupe et amoureux de la fille de l'épicier, pousse ses copains à accepter. Mais la jeune demoiselle, prénommée Délice, s'amourache d'un athlète et l'accompagne au stade pour l'encourager.