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rogerwaters
146 abonnés
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4,0
Publiée le 4 octobre 2015
Premier film live de Borowczyk qui était spécialisé jusqu’ici dans l’animation, Goto est le prototype de l’œuvre arty issue des années 60 et de ses révolutions esthétiques. Malgré quelques scories, notamment une interprétation inégale où surnage tout de même le grand Pierre Brasseur, au jeu étonnamment sobre, l’ensemble est franchement stimulant. Le réalisateur décrit par le menu un régime autoritaire qui n’existe pas, mais qui synthétise toutes les dérives des dictatures du 20ème siècle. On retrouve le lavage de cerveaux des enfants, la police politique, la poursuite des opposants, la glorification du chef etc… Mais, dans tout ceci, Borowczyk préfère traquer ce qui fait le propre de l’homme : la satisfaction de ses désirs primaires, souvent sexuels d’ailleurs. S’ensuit une histoire d’amour et de mort traitée sur un mode distancié et théâtral que n’aurait pas renié un certain Fassbinder. Le tout est sublimé par une réalisation inventive, jouant sans cesse avec la contrainte des cadres et sur le noir et blanc très contrasté. On ressort de ce film exigeant avec la ferme conviction d’avoir assisté à la naissance d’un auteur qui a parfois confirmé et parfois déçu nos attentes les plus folles. En tout cas, voici un galop d’essai vraiment motivant.
Malgré de bonnes idées le film de Borowczyk ne passionne jamais et nous ennuie car traité sans aucune folie ni décalage nécessaire à ce type de cinéma ; Goto, l'île d'amour se bloque dans une réalisation trop théâtrale. Chaque plan donne presque le sentiment d'être une séquence de théâtre.
Boris nous livre ici une parabole sur l'enfermement avec des suggestions diverses. Une peinture complètement surréaliste et un traitement cinématographique plutôt spécial. Il est quand même intéressant de noter l'adéquation entre l'absurde des comportements et la mise en scène très graphique. Du cinéma quand même aride et incompréhensible qui n'est certes pas un divertissement mais un pur film d'auteur cérébral.