Pour Isabelle Nanty, Le Bison (et sa voisine Dorine) c'est avant tout la rencontre entre "une héroïne qui symboliserait la survie" et une personne qui "symboliserait la pensée et qui devrait à un moment ou à un autre se bouger pour la tirer du pétrin". Selon elle, il s'agissait de "passer de la pensée à l'acte".
Pour le personnage de Dorine, Isabelle Nanty s'est inspirée de plusieurs personnages ayant réellement existé, notamment d'une représentante syndicale de l'usine de son village natal et de sa grand-mère maternelle.
En écrivant ce film, Isabelle Nanty a tout de suite pensé à Edouard Baer qu'elle avait mis en scène dans la pièce Cravate club. Elle explique son choix : "C'est un des rares acteurs qui puissent être léger avec de l'élégance, à avoir une grande profondeur avec beaucoup de légèreté. Je voulais montrer cet aspect-là de sa personnalité. Son côté "unplugged" : acoustique et débranché".
Pour son premier long métrage, Isabelle Nanty se devait de faire appel à Pierre-François Martin Laval, alias Pef, un de ses grands amis qu'elle connaît depuis une dizaine d'années. Celle-ci avait joué le Shérif dans la pièce Robin des Bois avec sa troupe La Royal Impérial Green Rabbit Compagnie avant qu'ils ne deviennent Les Robins des Bois. Pef était également dans La Mouette qu'Isabelle Nanty avait montée en 1993.
Pour les décors, Isabelle Nanty a fait appel à Sylvie Gautrelet, la créatrice de costumes, et à Thierry Flamand, le chef décorateur, pour travailler sur une stylisation du monde de Dorine et de Louis Le Bison. "Un costume unique, qui impose une silhouette, témoigne d'une attitude. Pour Louis, une version moderne du cow boy des villes. Et pour Dorine, une invention, pour échapper à la caricature. Pas de réalisme. Changer les règles des contre-points dans les couleurs, pas de couleurs primaires, des pastels, des couleurs passées."
Selon Edouard Baer, Isabelle Nanty a fait le choix de montrer les enfants comme des caractères tranchés, des individualités, et pas seulement comme des "enfants". Celle-ci s'est interdite de les manipuler. Elle a tissé avec chacun d'eux des relations particulières sans jamais faire semblant de remplacer leurs parents, tandis qu'Edouard Baer a imaginé avec eux un rapport de "grand frère". Celui-ci se souvient : "J'étais le premier avec qui on fait des bêtises et en même temps celui qu'on écoute quand on va trop loin".