Avis sur Crime contre l'Humanité

On peut reprocher au film du canadien Norman Jewison son suspense et son action poussifs. Mais il a, au moins, le mérite de faire ce qu’on fait peu en France : s’emparer pour le cinéma de sujets qui font scandale et éclaboussent les personnalités de l’actualité politico médiatique française. Le sujet en question est de taille : comment un collabo assassin archi notoire a-t-il pu vivre en toute quiétude et dans une certaine aisance matérielle pendant près de cinquante ans? L’histoire est largement inspiré de l’affaire Touvier. Le film déçoit hélas parce qu’il ne va pas au bout de la trajectoire annoncée par la juge qui même l’enquête dans le film. L’appui évident d’une certaine élite catholique pour Touvier-Brossard peut expliquer sa cavale pendant quelques temps. Mais comment expliquer sa totale impunité, à une époque où le parti communiste était le parti le plus puissant de France(années 50~60) ? Puis où c’était un gouvernement de gauche, donc anti-catho, qui était au pouvoir en France pendant 15 ans (années 81~95). D’autant que le vrai Touvier avait une femme et deux enfants qui jamais n’ont été inquiété, ni par l’argent, ni par la police ou la justice. La version du film selon laquelle c’est un ministre, ancien ami de Brossard qui tente de le faire assassiner est non seulement archi convenue, maladroitement présentée mais surtout décevante. Très politiquement correcte, elle est en fait destinée à ménager la réputation et la responsabilité de François Mitterrand dans l’affaire Touvier. Ancien membre du gouvernement de Vichy, capable, une fois au pouvoir, de mettre tous les membres de son gouvernement sur écoute, Mitterrand n’est pas innocent dans la protection qu’a reçu Touvier pendant toute ces années.

Pas mal comme film malgré un côté parfois un peu téléfilm ; Michael Caine s'en sort toujours admirablement. Le suspense n'est pas extraordinaire mais le film m'a accroché et je l'ai regardé avec plaisir. C'est bien monté et tout à fait divertissant. Le sujet aurait mérité sans doute plus de profondeur.

Même si le recours au talent du scénariste Ronald Harwood (à qui l’on doit notamment le script de Le pianiste) pour adapter le roman The statement de Brian Moore laissait présager un nouveau long-métrage brillant sur les stigmates de la Shoah, l’écriture de Crime contre l’humanité manque cruellement de fond. La chasse à l’homme qui s’engage, dans une époque que nous comprenons être les années 80, entre une juge française tenace, incarnée par Tilda Swinton, et un ancien collaborateur au régime de Vichy, interprété par Michael Caine, manque de rythme et de suspense malgré cet excellent duo d’acteurs. Quand bien même le public hexagonal peut reprocher à ce film canadien d’accuser aussi bien le gouvernement français de l’époque que l’église chrétienne d’être loin d’en avoir fini avec ses vieux démons datant de l’occupation allemande, le véritable défaut de son scénario repose dans le flou qu’il laisse autour du rôle qu’a joué ce Pierre Brossard, que l’on devine aisément être un ersatz de Paul Touvier, durant cette période. Difficile en effet de comprendre si le personnage a directement pris part au génocide ou s’il a trahit la résistance. Toujours est-il que ce dernier film de Norman Jewison, qui aurait pu être une reconstitution fidèle de l’arrestation puis du procès de Touvier (premier français jugé de crime contre l’humanité), ce thriller aux allures de téléfilm détourne, grâce à une intrigue complotiste aussi convenue que tirée par les cheveux, les tenants et aboutissants d’une affaire d’Etat cinglante.

Réalisé comme un film français des années 70 ce navet au sujet raccoleur n'a que son casting pour bon point. 9/20

Le scénario s' inspirant vaguement du cas Touvier ,un ancien milicien protégé par l'église à la libération, est une base excellente et Michael Caine fait une prestation splendide dommage que certains rebondissements ainsi que le jeu de certains acteurs manquent de finesse. Par ailleurs la réalisation ne semble pas disposer de moyens énormes.

Sur les sujets qui fâchent, c'est toujours difficile de trancher, donc, je me contenterais de parler du film.
Juste une remarque pour rappeler que les remords et les prises de consciences ne surviennent que dans certains pays, ce qui ne donne pas le droit à d'autres de s'ériger en donneurs de leçons, en d'autre termes, que certains apprennent à balayer devant leur porte avant de critiquer les masochistes que nous sommes !
Pour le reste, le rythme est haletant, l'intrigue est complexe à souhait, c'est bien joué, même si c'est un peu trop propre et série TV (BBC oblige au niveau du ton ou du budget acteur), c'est humainement très travaillé, et les moyens de l'action ne font pas défaut.
L'analyse d'une certaine société française des hautes sphères de l'état, de la police et de l'église est intéressante.
Bref un bon film TV qui met en valeur Caine d'une manière surprenante, et l'on se passionne jusqu'au bout pour la recherche de la vérité.

Michael Caine est le fugitif, son impunité prend fin et il panique, l'acteur est doublement brillant comme monstre et comme chrétien fervent.
Tida Swinton interprète le juge, cette comédienne n'est pas franchement sexy mais elle est dans la catégorie déterminée et sans artifice. Le Capitaine joué par Jeremy Northam n'est pas renversant.

Bref ce n'est pas le meilleur film de Norman Jewinson, il semble un peu vieillot.
On s'attend presque à voir débarquer les "gendarmes à Saint Tropez". L'histoire est forte mais la réalisation bâclée. Seul Michael Caine tient le film.

Une très bonne performance de Michael Caine dans ce film qui raconte la vie d'un ancien soldat nazi traqué par des tueurs voulant le faire payer pour ses crimes pendant la guerre (meurtre de 14 prisonniers juifs). Ce film a un côté un peu téléfilm mais il reste tout de même très bon avec une fin que j'ai trouver émouvante.

Très bon film avec un Michael Caine dans un rôle à contre-emploi et bonne prestation de tous les autres acteurs. Une bonne intrigue tout le long du film, sans longueur. Un chassé croisé entre un ancien collabo, aidé par l'Eglise, une juge, aidée par un jeune colonel de gendarmerie, et des hommes de pouvoir qui veulent sa peau, on ne s'ennuie pas un seul moment.
Ce film est inspiré de l'affaire Paul Touvier

juin 2016.
Depuis peu l'affaire Touvier est ressortie : téléfilm avec Laurent Gerra et François Morel, publication de l'ouvrage de Bénédicte Vergez-Choignon... La France redécouvre la question de la collaboration avec plus de recul et surtout cette milice française. J'avais déjà entendu parler d'un film dans lequel le grand michael Caine interprétait le rôle d'un collabo en cavale. Mais je n'y avais jamais prêté plus d'attention...Jusqu'à ce jour. Plongé dans le synopsis je me suis lancé. Je pense que les cinéastes étrangers ont eux aussi le droit de s'attaquer à la question de vichy puisque nous Français sommes incapables de le faire. Donc le fait que Jewison soit canadien ne doit pas vous faire reculer. Au contraire. Il apporte un autre regard durant cette enquête - course-poursuite entre le présent et le passé, entre l'histoire et la mémoire, entre la loi et ceux qui se croient au dessus d'elle...
J'ai été bluffé à plusieurs reprises. Oui cette histoire fictive s'inspire largement de l'affaire Touvier. Mais pas besoin de connaître cette dernière pour comprendre le film. La fin est splendide, car elle symbolise le dénouement de la première action.
Si je devais émettre quelques critiques je dirais que Jewison a parfois eu trop tendance à s'accrocher à la véritable histoire de Touvier et n'a pas assez développé certains personnages de cette enquête. Enfin, une petite phrase qui à mon sens aurait du être plus explicite dès le départ : quand Jewison affirme que certains miliciens sont arrivés au pouvoir après la guerre, il aurait du dire " collaborateurs " comme Papon par exemple mais aucun milicien n'a pu accéder aux plus hauts sommets de l'Etat. C'était purement impossible. Mais d'autres collabo (fonctionnaires comme Papon) sont bel et bien devenus ministres, députés...
Merci Monsieur Jewison. J'ai passé une excellente soirée grâce à vous. J'avais cru à une autre fin, vous m'avez surpris jusqu'au bout.
N'hésitez pas cher(e)s amis d'allociné !!