Aujourd'hui, si vous dites que vous aimez Bruno Dumont, vous vous faites bien voir : c'est intello, austère, ça se la joue "underground", c'est soi-disant dérangeant (sex and violence please)... Bref, vous passez pour un cinéphile averti, qui plus est en phase avec son époque, ouvert à un cinéma jeune et indépendant. La grande classe ! Alors, par curiosité, j'ai été emprunter à la médiathèque "TwentyNine Palms" : sélectionné à la Mostra de Venise, un peu barge sur les bords, je me dis que cela devrait me convenir. Que nenni ! Franchement, que voulez vous que je dise à propos d'un long-métrage puant l'auto-satisfaction du début à la fin ? Quel commentaire y-a-t-il à faire à propos d'un cinéaste se paluchant sans cesse, tant intellectuellement que physiquement ? Apparemment, le réalisateur a une libido, ça tombe bien nous aussi. Il a décidé de nous la faire partager : un peu exhib' comme démarche mais disons que l'art sert à dévoiler ses pulsions et peut être perçu comme un échappatoire à la vie réelle où l'on y développe tout ce qui est tabou... Donc à la limite, j'accepte le point de départ. A l'inverse, cela ne me plaît pas du tout d'assister à un long-métrage se dévoilant à un rythme d'escargot, où absolument rien ne se passe, où les personnages sont des caricatures, le romantisme (macabre) gnangan, les scènes caricaturales, le propos outrancier... Ca baise, ça se regarde un petit quart d'heure, ça re-baise... Oh, on voit un pénis qui se raidit, oulala un couple en pleine action avec gros plan sur les féfesses et les testicules qui dépassent. Mais que voulez-vous, c'est de l'art ! Même si les râles sont ridicules, même si les personnages en viennent presque à pleurer lorsqu'ils jouissent... "TwentyNine Palms" ressemble à l'image populaire simplette des films d'art et essai, où on s'emmerde profondément du début à la fin et où l'auteur (satisfaisant par ailleurs ses fantasmes non-avoués) regarde de façon méprisante son public, convaincu de sa supériorité à la noix.