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Jean A
2 abonnés
30 critiques
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2,5
Publiée le 29 septembre 2006
Expérience étrange, film innotable dans l'instant. Le vide sidéral du scénario nous ramène au Gerry de Van Sant, l'extrème violence de son épilogue à Irréversible. Derrière ça, reste un film sur l'incommunicabilité des êtres, remarquable dans sa prise de son, avec une belle utilisation de la caméra. Ce qui reste du film c'est forcèment sa fin extrême en contraste profond avec le désinteressement progressif entrainée par le néant d'une histoire sans explications; un road-movie entrecoupé de scènes de sexe qui placent le spectateur en état de voyeuriste involontaire.
La critique a encensé quasi-unanimement ce film froid de Bruno Dumont où règnent paysages américains désertiques et gigantesques et dans lequel nous est donné à suivre un couple dont on ne sait rien. Ils ne parlent pas beaucoup, font en revanche souvent l'amour, et les paysages devenant de plus en plus écrasants, les silences et la longueur des plans de plus en plus pesants, on sent que le drame n'est pas loin. Et il arrive brutalement dans une dernière scène à la cruauté inouïe et inoubliable, qui reste dans le coeur du spectateur pendant longtemps. Cependant, on notera plusieurs points. D'abord, le pessimisme éhonté du réalisateur qui tente bien là de décrire avant tout la relation universelle de l'homme et la femme, relation au destin inévitablement tragique mais également relation trop souvent malsaine (chaque scène d'amour est un viol de l'homme sur la femme). La manipulation évidente qu'exerce le réalisateur sur son spectateur: partant de l'idée de la fin, il construit tout le reste dessus, et alors l'heure et demie précédant les 5 dernières minutes n'est qu'un prétexte, prétexte qu'il semblera légitime de pouvoir trouver ennuyeux : de nombreuses scènes se répètent, d'autres nous montrent un vide interminable... Enfin, on pourra critiquer la validité de fait de l'ambition officielle du cinéaste: faire un film anti-intellectuel s'adressant uniquement aux sens, installant ainsi le spectateur dans une relation primaire avec l'objet-film et rejetant toute réflexion. Il semble bien que cela soit raté : on ne peut trouver que terriblement ennuyeuse la première heure et demie, si l'on n'essaie pas de comprendre le discours de Dumont, sa volonté de décrire la relation de l'homme et de la femme. Twentynine Palms semble donc être un film manipulateur, au pessimisme ambitieux, échouant dans sa tentative de "cinéma sensuel" (c'est un film ô combien psychologique), nous donnant à voir la vision malsaine du réalisateur sur le couple ("lui" ne l'aime pas vraiment, ne survit que dans une position de supériorité et ne supportera pas d'être en position d'infériorité), mais à la fin d'une cruauté sidérante et inoubliable.
Le cinéaste de "La Vie de Jésus" continue sa prospection acide des destins de vie cabossés. Ici, mise en scène minimaliste, on s'évade dans le désert californien pour un road-trip à forte consonance pornographique. Il ne s'agit pas de comprendre mais d'observer. On est entre l'état de choc et le dégout. C'est ce que recherche fondamentalement Bruno Dumont : s'indisposer devant l'écran et ne pas rester dans notre zone de confort. Un trip mystique du même ordre que le Brown Bunny de Vincent Gallo, très bizarre mais quelque peu ennuyeux néanmoins.
Fidèle à son style, à ses partis-pris de lenteur et de silences, voire de contemplation, le réalisateur Bruno Dumont tourne un road-movie américain très personnel, à l'opposé ce que qui se fait habituellement, des balades romantiques et mélodiques de cinéastes amoureux des grands espaces américains. C'est le dénuement qui caractérise le voyage de Dumont, avec son absence de seconds rôles et la rareté des figurants, avec ses invariables paysages de désert et de rocaille, avec ce couple dont on ne sait pas grand'chose si ce n'est que l'Américain David, accompagné de son amie Katia, est un photographe en repérage. Sans doute ne sont-ils ensemble que depuis peu, et leur relation taciturne et morne n'a d'éclat que dans leurs étreintes brutales généralement "imposées" par lui. Le sujet qu'ébauche Bruno Dumont est celui du couple et, si l'on interprète bien la sécheresse, le dépouillement de la mise en scène et du décor, celui du couple élevé à l'universalité (une façon d'Adam et Eve?). Le cinéaste semble affirmer l'impossibilité fondamentale de l'union entre la femme et l'homme, qu'elle ne dispose qu'au malentendu (et, déjà, les deux personnages ne partagent pas la même langue). Dumont s'efforce de démontrer qu'à l'affectivité sensible de la femme répond l'instinct sexuel de son compagnon dont l'acte, à en juger par David, est défouloir et animalité. Le thème est présent dans les deux premiers films du réalisateur. Cette sombre vision qui relègue le couple à une simple question de compatibilité sexuelle n'est pas un postulat sans intérêt, même si on a du mal à surmonter le maniérisme austère et rébarbatif du récit. Cependant que le dénouement du film, spoiler: rupture aussi inattendue que terrifiante, est aussi matière à débat. Sur ce point, spoiler: la sauvagerie soudaine sur laquelle conclut Dumont, même à la considérer comme l'aboutissement logique de son propos désabusé, même à la ramener à une dimension métaphorique, n'est pas loin de nous rendre le film détestable. Elle nous conduit aussi à reconnaitre le mérite et l'ambition d'un cinéaste qui trace sa route sans chercher absolument -loin de là- à séduire.
Du trés grand cinéma. Comme Dumont le fait si bien. J'ai adoré les scènes d'amour (surtout en pleine nature) ainsi que celle du viol. Excellent sur toute la ligne.
TwentyNine Palms n'est pas ce que l'on pourait appeler un "film", c'est une erreur cinématographique. Oeuvre abjecte de par son absence de profondeur. Des dialogues d'une platitude inégalée. On pourait voir ce film comme le petit ( très petit ) frère du chef d'oeuvre de Vincent Gallo, Buffalo '66. Je vous resume grossomodo le scénar : Un couple qui prend sa voiture, qui baise, qui prend sa voiture, s'engeule, baise, prend sa voiture, baise etc... On comprend que Dumont n'a mit que deux semaine pour "l'ecrire". Comment peut on oser réaliser une chose pareil ? Vraiment je ne comprend pas les bonnes critiques, film sans but, sans fond, sans aucun interêt. L'image est laide, les acteurs mauvais. Alors certes il filme l'ennui, mais on peut le faire avec du talent ( Cf The Brown Bunny ). Il ose pretendre que ce film peint la dégradation des relation d'un couple, mais ou est le bonheur et l'amour entre ces personnages ?
Vous devez vous attendre à vous emmerder pendant 1h30 avant le "grand final" vraiment inattendu. Je veux dire par là que c'est un road & sex movie très lent, sans scénario pendant les trois quart du film. Heureusement, c'est très bien filmé, notamment la scène des roches et du couple nu, mais ça reste du film d'auteur au niveau factuel. Le réalisateur pense sûrement que c'est nécessaire pour la cohésion et l'effet de surprise, mais je crois qu'on pouvait faire moins ennuyeux. La grande force (et la seule) de la fin de ce film, c'est de nous mettre une baffe dans la gueule très bien amenée et particulièrement choquante mais parfaitement vraisemblable. On a un arrière goût désagréable en sortant de la salle, et au moins pour cela c'est presque un bon film. Un film pour découvrir les routes des States, pas pour avoir envie d'y aller !
Argh!! Dur, dérangeant, inquiétant, le dernier Dumont fait grincer des dents, met mal à l'aise. Sur un rythme pesant on s'accroche à son fauteuil, on laboure les accoudoires...jusqu'à la chute - et quelle chute !! - Comme G.Noe, Dumont pousse les limites du supportable, du tolérable et ça fait du bien au cinéma français... Dumont le dernier Punk? (pis en plus l'acteur ressemble à un mix de Iggy 'Iguane' Pop et Lux Interior ce qui n'est pas pour me déplaire)
Twentynine Palms et Irréversible, sont pour moi deux films jumeaux. Comme chez tous les jumeaux, il y en a toujours un qui sort le premier. Si Irréversible a été l'ainé (dans ma modeste culture cinématographique) de ce genre de films où une violence inouïe et difficilement appréhendable vient rompre un couple qui pourrait paraître heureux, Twentynine Palms est un brillant cadet. Là où un montage inversé (rythme, séquences...) décuplait l'émotion dans le premier, le second répond de manière plus classique, par une montée d'adrénaline progressive et inéluctable. Ces deux là, on sent dès le départ qu'ils ne reviendront pas. Ils partent... Ils fuient??? La société? Eux-mêmes? D'abord l'esquisse du jardin d'Eden, Adam et Eve nus, heureux, libres dans la nature, dans des paysages grandioses, vides. Ils se retrouvent progressivement confrontés à la réalité? Ils ne peuvent plus faire l'amour librement, ils ne sont plus seuls. Un 4x4 aux vitres fumées vient perturber leur étreinte et manque de les écraser. Un autre conducteur les apostrophe alors qu'ils traversent et leur conseille de décamper, puis une voiture fantôme rôde à plusieurs reprises la nuit... Pendant ce temps leur couple vacille, ils doutent, mais l'amour est plus fort. Ils sont soudés, à l'abri dans leur cocon, un Hummer à la fois carapace contre les agressions (les éraflures, la poussière, les chiens...) et refuge (ambiance feutrée, musique...) Et puis ils sont rattrapés par le monde hostile. Ils sont terrassés par plus fort qu'eux (le Hummer parait alors si chétif face au 4x4 gigantesque sur ses échasses...) Ils succombent à une violence sans nom et tout bascule. Adam et Eve chassés du Paradis? Ils n'y survivront pas... Et l'Humanité?...
Je ne comprends pas pourquoi ce film est aussi mal noté, tant par la presse que par le public. Un de mes films préférés ; à l’ambiance bizarre, malsaine, malaisante et pourtant originale. Des longueurs et justement c’est ce que j’aime. Le seul point négatif à ce film, c’est la fin mais sinon impeccable.
Ample et troublant, non-peuplé de larges panoramiques où ne vivent que les silhouettes nues des deux amants, TwentyNine Palms pourrait n'être qu'un ixième roadmovie dans les déserts, leurs silences et cette étrange et persistante impression de claustrophobie. Bruno Dumont nous ballade au gré des poussières soulevées par les roues d'un 4x4, au gré des râles amoureux du couple, des traversées de villages perdus et des regards entraperçus de leurs citoyens. Couple improbable de deux étrangers qui n'ont pour langue commune que leurs corps et le lieu de leur errance, David et Katia...
Mais à quoi bon en dire plus ? plongez-vous dans les lents panoramiques, goûtez au contraste entre la roche sèche et les peaux dénudées, sentez l'impatience vous gagner... vous pressentirez qu'il n'y aura pas de happy end, parce que l'incommunicabilité est la plaie des humains, parce que l'isolement et la peur de l'étrange(r) mènent à l'épouvante.
Parce que cette anecdote si silencieuse qui pourrait être si tendre et simplement inquiète se termine par un des plus intenses hurlements d'horreur que le cinéma ait jamais porté à vos tympans.
J'ai pourtant bien suivis le film, je ne me suis pas endormis même si ce fut une dure lutte contre l'ennuie et après plus d'une heure et demie de film (une sorte de roman photo qui represante les vacances d'un couple nudiste): rien. Je n'ai rien contre la lenteur dans les films, je suis même pour mais quand ça aboutit à quelque chose. Twentynine Palms est lent et ne mène nul part. Le début ressemble au milieu, le milieu ressemble à la fin, la fin ressemble au début. Le meilleur film soporifique de l'histoire!
Mortel ennui... J'ai vu ce film ridicule et prétentieux sur DVD... Je conseille de le voir dans ces conditions (il va sans dire qu'il vaut mieux ne pas le voir du tout, mais bon : si d'aventure vous étiez tout de même tentés...) ; en effet, à cela, double intérêt : au lieu de 2H, il n'a plus duré, grâce à la magie des techniques modernes, qu'une vingtaine de minutes (qui m'ont néanmoins paru interminables). Oui, mais... et les dialogues ? direz-vous... Pas besoin d'entendre les dialogues (qui n'en sont d'ailleurs pas): on "comprend" (ici, les guillemets s'imposent) aussi bien l'"histoire" (les guillemets s'imposent ici aussi...) en accéléré et sans le son. Deuxième intérêt (de taille !) du DVD : l'intervention du réalisateur, Bruno Dumont, dans le making of... Un grand moment d'autosatisfaction grotesque qui met presque mal à l'aise tant ce monsieur (qui avait, par ailleurs, signé un magnifique premier film : "La Vie de Jésus") ne doute pas une seconde de son génie... L'interview du producteur (persuadé de tenir avec Dumont un géant incontournable du 7ème art) vaut aussi son pesant de cacahuètes, notamment quand il explique, sans rire, qu'avec quelqu'un de la trempe de Dumont, il serait presque infamant de demander à lire le scénario avant d'accepter de financer le projet ("il écrit son scénario, et on tourne le film"...). Bref : marre de ces preneurs de tête qui pètent plus haut que leur cul et qui voudraient bien être calife à la place du calife... Le dernier quart d'heure (qui se veut extrêmement choquant et violent) est, in fine, à mourir de rire. Dumont prétend avoir voulu jouer avec les codes du cinéma américains, profondément ancrés dans la culture du spectateur français... A l'arrivée, il est surtout incapable de montrer quelque de neuf, de nouveau... Mieux vaut (re)voir "Duel", "Delivrance", "Easy Rider" ou "Zabriskie Point"... Où il est démontrer, une fois de plus, que n'est pas Antonioni qui veut.
Mieux que Intimité où on doit attendre 1 heure avant la moindre action, 29 Palms bat tous les records avec 1h45, c'est chiant et nul, à un tel point qu'on pleure de joie quand une voiture apparait ou qu'un chien croise le champ de la caméra. Cela dit, la fin est puissante, c'est clair. Dumont est fort et il n'en abuse pas en nous scotchant 2 heures, il préfère nous mettre une bonne claque à la fin, histoire de se réveiller. En cela le cinéma est magique, tous les plans du films sont interminables pendant 1h45, mais si le tout dernier plan avait duré 3/4 d'heure, ca m'aurait été égal tellement je tripais. après 1heure 3/4 d'ennui profond, un quart d'heure d'extase pure, sans pilule, juste avec des images. C'est pas mal quand même.
Vous prenez des scènes qu'on croirait tout droit tirées d'une cassette d'auto-école où on voit un homme puis une femme conduire un Hummer rouge, des scènes de sexe plus proches du film pornographique que du film du dimanche soir sur M6, des prises de vue où on voit des gens nus sur un rocher et un final qui vire au gore insoutenable, le tout mené par un couple de héros aux discussions peu profondes et à la sexualité marginale, et vous obtenez Twentynine Palms. De plus, on n'a aucune explication sur tout ce qui se passe dans le film, pour peu qu'il se passe quelque chose... Bref, vous aurez bien compris que je suis complètement passé à côté de ce film, dont le message m'est toujours inconnu... Euh... Le désert, c'est dangereux... ? Il ne faut pas apprendre à conduire à une femme dans le désert, sinon elle raye la voiture... ? Il ne faut pas écraser les chiens ? Plus sérieusement, en revanche, l'absence de musique au générique de fin est plutôt bien vue avec le final qu'adopte le film, et les paysages et le Hummer agréables à regarder. Un film qui ennuie et choque... Etait-ce le but recherché ?