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Captain Hub'
3 abonnés
56 critiques
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5,0
Publiée le 14 juillet 2022
En octobre 1918, à quelques centimètres d'une tranchée allemande, un papillon vient de se poser délicatement sur le couvercle d'une boîte de conserve vide, abandonnée à l'extérieur du parapet. À travers une meurtrière encadrée par des sacs de sable, le soldat Paul Bäumer (Lew Ayres), le voit, lève la tête au-dessus de la tranchée (photogramme 1), puis tend la main pour s'en saisir avec précaution. Oubliant toute prudence, il ne réalise pas qu'il offre au sniper français qui le vise au même moment, une cible de choix. Alors qu'il se penche, hors-champ, plus près du papillon, le coup de feu tranche l'écran d'un son aussi assourdissant qu'aigu, et la main de Paul recule subitement pour se détendre lentement et s'immobiliser dans la mort, après un dernier spasme. Interrompant une mélodie jouée en arrière-plan à l'harmonica, le silence, désespérant et sinistre, submerge désormais tout le cadre. Après J'accuse (Abel Gance,1919) et avant L'homme que j'ai tué (Broken Lullaby, Ernst Lubitsch, 1932) et Les Croix de bois (Raymond Bernard, 1932), mais en même temps que Quatre de l'infanterie, (Westfront 1918, G.W. Pabst, 1930), À l'Ouest, rien de nouveau (All Quiet on Western Front, Lewis Milestone, 1930) est un témoignage particulièrement saisissant dénonçant l'absurdité et la monstruosité de la guerre.
Voir la suite de ma chronique à partir d'un photogramme du film: https://etoilesdetoiles.blogspot.com/2022/03/le-papillon-chez-lewis-milestone.html
À l'Ouest rien de nouveau est l'un des plus grands films sur la grande guerre si ce n'est le meilleur ! Mais là où il réussit son pari c'est de montrer, avec des acteurs jouant à la perfection leur rôle de soldat dans cette horrible guerre, un grand nombre de paramètres de celle ci (la boue, le manque de nourriture, les tranchées, les bombardements ennemis, les camps d'entraînement, la population qui ne se rend pas compte de la réalité du champ de bataille, la mort des êtres qui nous sont chers etc...) Tout cela nous immerge dans leur quotidien et on apprend même à les aimer. Un chef d'œuvre !
Lewis Milestones, réalisateur américain d'origine russe émigra aux usa avant la première guerre mondiale. Il anglissisa son nom.
"A l'ouest rien de nouveau " adaptation du best-seller d'Éric Maria Remarque est une diatribe pacifiste contre la guerre et est généralement considéré comme le chef-d'oeuvre de Milestones.
Si le film mérite d'être vu, il n'est pas exempt de défauts et dus à plusieurs scènes ( concentrées dans la seconde partie) qui manquent de rythme.
Les scènes de batailles sont très réussies et empreintes de modernisme, à l'instar de.la première demi-heure particulièrement accomplie.
Pour la petite histoire Maria Remarque apparaîtra en personne au cinéma dans un petit rôle à la fin de " le temps d'aimer , le temps de mourir" un des chefs d'oeuvre de Douglas Sirk.
Sa présence soulignera que malgré la force de son message, la leçon universelle et intemporelle de l'écrivain ne sera pas toujours entendue et reste malheureusement d'actualité.
Les amateurs du cinéma du patrimoine ne laisseront pas passer le film sans le voir.
Chef d’œuvre magistral réalisé en 1930 par Lewis Milestone, fidèle au roman d'Erich Maria Remarque. L'histoire raconte celle d'un jeune Allemand, Paul Bäumer, parti la guerre en 1914 la fleur au fusil et qui va vite déchanter pour vivre toutes les horreurs de la Grande Guerre ( sous-alimentation, bombardements meurtriers, cruauté des combats, la mort...).
4 554 abonnés
18 103 critiques
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1,5
Publiée le 10 mai 2021
Le film commence comme un documentaire avec de braves soldats allemands défilant dans un village allemand avec des appels au courage et à la patrie. Bien sûr lorsque ces bleus s'entraînent enfin et partent au front c'est quelque chose de totalement différent qui s'appelle la réalité. Lorsque vous regardez vos camarades tomber jeter leurs tripes vous vous rendez compte qu'il n'y a aucune explication à une telle boucherie. On se rend compte que les seuls gagnants sont les firmes qui vendent des armes, les politiciens qui réclament la guerre et ne la font jamais à l'abri dans leur palais et que finalement toutes ces jeunes vies perdues n'ont servi à rien. Bien sûr le film parle comme aucun autre et il y a des moments vraiment inspirés surtout la scène finale mais honnêtement un film de guerre ou anti-guerre en noir et blanc pendant la WWI et pendant 2 heures c'est quand même trop pour moi. L'Amérique qui fait un film pacifiste en effet il y a du nouveau pour le monde occidental...
Alors certes, les images sont marqués par le grain d'une vielle pellicule, certes le son est étouffé et grumeleux à souhait dû à son grand âge, mais ce film a très bien vieilli. Je trouve son propos incroyablement précurseur pour l'époque car il met en avant le destin tragique de ces hommes qui partaient à la guerre plein d'entrain et qui s'y retrouvaient sans vraiment savoir pourquoi, qui comprenait qu'ils n'étaient que de la chair à canon pour servir des ambitions bafouées. Malgré un jeu d'acteur très daté qui donne parfois l'impression d'être au théâtre plutôt qu'au cinéma, on comprend vite qu'il ne s'agit pas d'un film de guerre comme les autres. Ici, nous comprenons qu'il n'y a pas que les balles et les obus qui ont tué ces jeunes (pour certains des enfants), il y aussi eu le quotidien, le bruit et la folie qui en découle, parfois longtemps après. Ce film sent le travail à plein nez, ce chemin des illusions perdues est pavé de scènes fortes comme celle des bottes ou celle où Paul se retrouve avec un Français dans un trou d'obus. Le temps est un personnage à part entière, il est omniprésent sous toutes ses formes. Prenez-en un peu pour découvrir un vieux film en noir et blanc à peine ridé dans ses propos.
13 713 abonnés
12 426 critiques
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4,5
Publiée le 19 février 2021
D'après le cèlèbre roman d'Erich Maria Remarque (le même ècrivain inspire des annèes plus tard le très èmouvant "A Time to Love and a Time to Die" de Sirk), Lewis Milestone signe avec "All Quiet on the Western Front" un classique important sur le conflit de 14-18! Le film se passe en 1916, sur le front français, avec de jeunes recrues initièes à la guerre par leurs aînès! Un tel sujet dèplut fortement aux nazis, qui parvinrent à faire retirer le film des ècrans! Après la guerre, cette oeuvre rèaliste conserva malgrè toute sa valeur antimilitariste et connut un joli succès auprès du public! Et ce n'est que justice notamment pour la grandeur de certaines scènes de bataille et pour la composition inoubliable de Lew Ayres en soldat pacifiste! La sèquence où ce dernier essaye de s'emparer d'un papillon est sublime! Oscar du meilleur film et du meilleur rèalisateur en 1930, gardant encore aujourd'hui sa force et sa valeur, et non son sentimentalisme et son schèmatisme comme l'on dit certains...
J'avais vu ce film en ciné club quand j'avais 12 ans et il m'avait fortement impressionné. Je viens de le revoir et je constate qu'il n'a pas pris une ride. C'est sans doute le film le plus véridique sur les horreurs de la guerre de 14-18
Un film majeur sur la guerre. Exceptionnel, notamment de par sa date. Les scènes de combat sont extraordinaires, et certains passages sont boulversants. Cela fait réfléchir sur l'humain et surtout sur la betise de la guerre et tout l'aveuglement qui l'entoure. A voir.
« A l’Ouest rien de nouveau » de Lewis Milestone est sorti en 1930 soit 12 ans seulement après la fin de la Grande Guerre. Il raconte l’histoire du jeune Paul Bäumer (Lew Ayres), 18 ans, issu d’un milieu modeste et qui le crâne bourré par le patriotisme de son professeur qui n’a jamais connu la guerre, va s'engager dans l'armée allemande avec ses camarades de classe. Il découvrira rapidement la réalité et les horreurs de la guerre qui déshumanisent l’homme et en font un animal apeuré et prêt à tout pour survivre… tout comme les poilus français. C’est une adaptation très fidèle du roman éponyme « Im Westen nichts Neues » d'Erich Maria Remarque publié l’année précédente et qui fut rapidement un symbole de l’humanisme et du pacifisme allemand… pourchassé par les nazis. Le roman fut un triomphe et le film a reçu 2 Oscars comme meilleur film et pour sa réalisation. Un film culte contre la guerre qui ne vieillit pas !
1914 en Allemagne, une classe d'étudiants dont Paul Baümer (Lew Ayres) est à la tête se retrouve enrôlée en pleine Guerre mondiale par l'enthousiasme du professeur Kantorek (Arnold Lucy). Motivés dans un premier temps, les jeunes gens vont voir alors s'ouvrir à eux un chaos monstre et seront soumis à un enseignement absurde, qui les persuadera du bienfait de la guerre... Dès les premières scènes de cette adaptation par Lewis Milestone ("Les Révoltés du Bounty") du célèbre roman éponyme d'Erich Maria Remarque publié en 1929 (soit un an plus tôt), les différents moyens du cinéma sont employés pour rendre compte du mouvement d'une nation partant en guerre, son énergie et ses émois collectifs. Le récit, classique mais palpitant, se focalise essentiellement sur le parcours de ceux qui deviennent ces jeunes soldats, encouragés par leur ambitieux professeur à s'aventurer au front. L'enthousiasme des civils planqués dans leurs établissements se propage à l'extérieur dans les mouvements des soldats qui défilent sous les hourras de la foule, pour "contaminer" ces étudiants rassemblés dans leur salle de cours. Le caractère dominé et réduit dans lequel se tiennent les « conquérants » dans le cadre fait immédiatement douter de la réussite de leur mission, ceux-ci étant montré comme des individus encore fragiles dans cette zone du cadre. La jeunesse est opprimée par le projet sacré que leurs aînés leur imposent. C'est à partir d'ici que l'influence presque monstrueuse du professeur se propage sur les six personnages que nous suivrons par la suite. Durant ce court instant, les constantes clameurs du défilé militaire disparaissent temporairement de la bande-son. Le "handicap" de cette production dont on célèbre le 90e anniversaire cette année faisait que la musique (aussi importante soit-elle dans une scène) et les dialogues ne puissent se marier dans une telle circonstance. La disparition des clameurs voisines à la salle de classe renforce l'aspect cocon de la salle de classe, et leur réintroduction se signale donc comme un événement se manifestant sauvagement. À chaque passage, le mouvement de la guerre repart de plus belle, et progresse toujours plus par le biais des nouveaux espaces à conquérir. A contrario, tous ceux se déroulant au dortoir, nous replongeons dans l'ambiance du lycée, désormais déserté, lorsqu'on voit nos héros investir joyeusement leur nouvel "espace vital". Le message s'éclaircit alors: "Oubliez tout ce que vous avez été, tout ce que vous avez appris !". Le film installe ainsi une puissante démonstration antimilitariste, développée sur toute sa longueur et dont l'ultime mouvement résonne en nous, tel le glas d'un cour de récréation, longtemps encore après.
Un tel film devrait être obligatoirement visionné par les élèves qui étudient la 1ère guerre mondiale. Oh, pas pour apprendre les dates importantes, les faits d'armes significatifs. Non, pour apprendre ce que fut la guerre vécu de l’intérieur. Vu par un jeune, des jeunes dont aucun ne sortirent indemne, s'ils en sortirent. On y voit pas trop d'horreur, mais ce film à la force de nous faire ressentir cette horreur, nous la faire vivre. On assiste à la lente évolution des mentalités quant à l'opportunité de cette guerre. Et franchement, on peut même se demander si toutes les guerres et tous les "guerriers" ne suivent pas le même chemin. Ce film est quasi obligatoire et doit être vu de tous.
Paul Bäumer est jeune, fringant et plein d'idéaux. Lui et ses camarades de classe se font convaincre de s'enrôler dans l'armée afin de défendre la mère patrie allemande. Après une courte formation, ils se retrouvent au front, confrontés aux réalités du terrain qui n'ont rien à voir avec les beaux discours assénés sur les bancs d'école...
Datant de 1930, ce film a à la fois pris un sérieux coup de vieux tout en ne perdant pas une ride. Il fait surtout vieillot au vu du jeu des acteurs, très différent de celui d'aujourd'hui, beaucoup moins exagéré. L'acteur qui incarne le personnage de Paul Bäumer, Lew Ayres (qui était là au tout début de sa carrière), est loin de livrer, on l'espère, sa meilleure performance. Par contre, ce film se laisse toujours très bien voir de par le sujet qu'il aborde : l'absurdité de la guerre et ce qu'elle fait à quiconque se retrouve sur le front. C'est une adaptation très fidèle au livre, qui aurait toutefois gagné à être tournée en allemand, pour rappeler au spectateur plus souvent que c'est bien le camp allemand qu'on suit dans cette Première Guerre mondiale. Le film colle vraiment bien aux désillusions et critiques développées par Erich Maria Remarque. On voit tous ces jeunes se faire happer par la propagande, arriver à leur formation comme dans une colonie de vacances et se faire envoyer au front comme s'ils étaient prêts alors qu'ils ont juste appris à marcher correctement en rang. On voit l'attente dans les tranchées, cette attente qui rend dingue, enfermé sans voir la lumière et le ventre creux pendant des jours. Le film ne fait notamment pas l'impasse sur les belles bottes de Kemmerich que tout le monde envie au point que c'est dur d'attendre que leur propriétaire meure pour se les approprier, rajoutant même de la profondeur au récit en créant presque une malédiction sur ces pompes qui passent de soldat en soldat au fur et à mesure qu'ils meurent, toujours avec le sourire quand ils les ont. Ou encore l'incompréhension des gens restés au pays (femmes, enfants et personnes âgées ; et par extension les généraux décideurs) qui trouvent ça facile de pousser un peu plus loin pour arriver à Paris et qui pensent que toute la bonne bouffe part au front alors que les soldats crèvent la dalle tout autant qu'eux. On se retrouve bien content quand c'est l'heure des scènes de guerre que le film soit en noir et blanc et sans bruitage, parce que l'horreur des combats est montrée vraiment de face. Même si c'est pas trash et qu'on ne voit personne se faire découper en deux (quoique...), les images restent assez explicites pour apprécier l'absence de rouge dans cette palette de gris. Au niveau des bémols, on pourrait noter cet appel ou cette référence à Dieu deux ou trois fois, qui n'est pas franchement du goût du livre. On sent là la patte d'Hollywood, voire tout simplement du protestantisme américain culturel. Ou bien la représentation de la femme, que le soldat finit par idéaliser, en "manque" après quelques années loin des jupons. Quatre comparses se retrouvent face à trois françaises alors qu'ils prennent leur bain tout nus dans la rivière et ils se mettent à nager vers elles en mode "léchage de babines". Ils se disputent les trois demoiselles comme ils se disputeraient un morceau de pain. Bonjour le respect (1930, oui on sait)... Si la fin joue un peu les prolongations (le film est quand même long au final), on se retrouve néanmoins avec deux scènes tout à fait marquantes, quand Bäumer revient dans la classe où tout a commencé et voit son ancien professeur appeler les nouveaux élèves à se battre pour l'Allemagne comme dans un cercle vicieux et où il en profite pour lui casser son discours bien rôdé car ça n'a rien d'héroïque d'aller à la guerre ; et quand c'est au tour de Bäumer de mourir une fois de retour au front, dans un moment absolument silencieux et poétique mais qui a mis du temps à arriver, avant qu'un fondu nous montre le visage de tous ces jeunes morts au combat, cette jeunesse brisée dont Remarque parle si bien. Une fin qui veut tout dire et qui laisse sans voix. A voir, même si le livre se suffit à lui-même.
Ce film date des années 30, c'est fou ! Excellent film, excellents acteurs ! c'était ultra pertinent de dénoncer la guerre du côté de l'ennemi. Bravo, on n'a plus droit de nos jours à de tels films. C'est très très loin du patriotisme américain ! A voir & à revoir.
A l'Ouest, rien de nouveau est un véritable Platoon avant l'heure. Le film est très fort. C'est une vraie ode à la paix et un pamphlet contre l'absurdité de la guerre. Les scènes de guerre sont extrêmement réalistes, c'est vraiment bluffant de la part d'un film des années 30. Les bombardements rendent véritablement fous. C'en est même trop, la 1ère heure est insupportables pour les oreilles. Le film est remarquablement complet sur la guerre : l'endoctrinement, le bizutage dans l'armée, le front, la douleur, la perte d'un membre, d'une personne, de son esprit, le traumatisme, ….spoiler: La scène finale (du papillon) est tout bonnement magistrale.