L'amour interdit, passible de la peine de mort, celui entre deux jeunes filles dans la Chine des années 90, est l'assise d'un scénario ne s'embarrassant pas de complications, avec des seconds rôles masculins, le père et le frère de l'une des jeunes filles, caricaturaux au possible. Le décor est bien choisi, bien exploité, une île au cur d'une ville, jardin touffu, à la fois étouffant comme une prison et idyllique comme un Eden et qui sera donc le théâtre de l'épanouissement de leur amour, mais aussi sa limite. A l'image du lieu, l'une des jeunes filles est partagée entre son amour secret et son attachement pour son père.
Tout est donc en place pour un film tragique, drame de la passion, avec grands sentiments, scènes déchirantes et l'assurance qu'au final, l'amour vaincra. Sauf que le grand gagnant, c'est l'ennui.
La mise en scène est d'une platitude consternante, d'un académisme terne, convenu et sans surprises, sans idées. Du coup, on ne ressent rien, ni révolte, ni compassion. Les deux actrices font leur travail, consciencieusement, la lumière est parfaite, le montage met en valeur une narration fluide et claire, mais rien à faire, ça ne vibre pas, il n'y a pas de cur, pas d'inquiétudes, pas de sentiments.