Le réalisateur Zéka Laplaine explique la signification du titre Le Jardin de papa : "Le Jardin de Papa, c'est ce pays en Afrique qu'un fils de colon va faire découvrir à son épouse. Le Jardin de Papa, c'est ce même pays où un président, parce qu'il se dit " le père de la nation ", s'octroie tous les droits au détriment de la population. Comme celui d'annuler arbitrairement les élections ou un match de football. C'est dans ce Jardin de Papa que les protagonistes vont se heurter. Au cours d'un accident..."
Pour Zéka Laplaine, l'accident du Jardin de papa est "une métaphore de la violence des rapports entre l'Occident et le Tiers-Monde". Il explique : "Cet accident de la route, parce qu'il se passe dans un quartier populaire désoeuvré, parce qu'il se déroule la veille d'élections cruciales et parce qu'il implique des blancs et des noirs, embrasera les esprits et les coeurs. C'est cette rencontre brutale que je raconte. L'Afrique aux prises avec ses tourments n'est pas cet Eden fantasmé où on va tranquillement passer ses noces sans se soucier de ce qui s'y passe. L'accident est une métaphore de la violence des rapports entre l'Occident et le Tiers-Monde. Mais c'est aussi la crise personnelle à laquelle chacun des protagonistes va être confronté. J'ai eu envie de lier des Blancs et des Noirs autour d'un accident transposé en Afrique, de les mettre dans une situation d'extrême contradiction face à eux même, à leurs histoires et à leurs rancunes non résolues."
Le réalisateur Zéka Laplaine explique sa manière très sensuelle qu'il a de filmer les peaux des personnages du Jardin de papa. "La sensualité et le désir devaient faire partie de mon histoire même si ça peut paraître paradoxal de parler de désir dans un cadre de violence", explique-t-il. "Je voudrais au fond de moi que les choses se passent bien : qu'un fils de colon puisse rentrer en Afrique sans s'obstiner à vouloir réincarner le rôle de son père, celui du blanc dominant. Je filme donc de près, surtout dans le huis-clos, pour suggérer le désir de l'autre malgré, une situation complexe. Je voulais que la peau parle !"
Avec Le Jardin de papa, la chanteuse Princess Erika obtient son premier grand rôle sur grand écran après de petites apparitions aux génériques de Maman (1990), Charite biz'ness (1988) et Les Marins perdus (2003). Cette Française d'origine camarounaise se fait connaître du grand public en 1988 avec le tube Trop de blabla, enregistré en compagnie du groupe de reggae Aswad. La jeune chanteuse possède également une expérience théâtrale, avec des rôles dans les pièces Les Monologues du vagin et Le Costume.