Film délicat à noter car le 1er 1/3 du film n'est qu'une mise en place cynique de la situation, une peinture acide de cet oncle. On pourrait donc très largement s'en passer car légèrement ennuyeuse. Excepté qu'il y a en introduction, une controverse qui s'installe entre le rôle de l'homme, la femme, et la technologie qui vient fiche le bazar entre les deux, en vendant notre âme au diable. Sans aucune limites ou frein de notre part, et jusque dans nos trous intimes. Reste l'intelligence pour nous sauver, là où chacun devient le chasseur de l'autre, le prédateur, la menace possible, l'adversaire à abattre. Perdu l'intérêt commun, perdu le ciment porteur de nos intuitifs d'origines. C'est le rôle de la deuxième partie de ce film. Une gangrène qui commence aux E.U. et envahi nos esprits, et où finalement, il ne reste que la virginité d'un puceau, pour épancher la soif de vampires qui rodent dans les bars. Pas de sexe ici, seulement énormément de discussions, de propos, d'interrogations, d'affirmations. Mais sans réel ennuis, en dehors de cette première période plutôt dispendieuse, même si utile à la compréhension d'un vrai souci de société. Qui est à sa place? Un film plutôt bien mené jusqu'à la fin, et sans plus aucun temps mort par de-là cette l'introduction un peu laborieuse, pouvant faire douter naïvement de l'intérêt de ce film. Ce qui serait bien dommage. Il y a bien ici un nid d'idées pouvant alimenter bien des conversations passionnées.
Employé dans une boîte de pub, Roger Swanson commence très fort dans le film avec une théorie à frissonner sur l'évolution future de la vie sexuelle.
Puis on le voit ne pas réussir à ravir sa copine qui est sa cheffe. Or il a une réputation de séducteur à laquelle se fie son neveu de seize ans Nick, qui lui demande de l'aide.
Relevant le défi Roger fait entrer Nick dans un endroit public, occasion d'une rencontre avec deux femmes inconnues dont l'une offrira à l'adolescent un "premier baiser". Puis la situation dérape, et la rencontre tourne court. Toutefois la soirée n'est pas terminée...
Les ressources en dialectique des personnages sont telles que de longues conversations, présentées de manière réaliste, peuvent être suivies dans leur entier sans ennui par les spectateurs. De ce point de vue il s'agit d'un film remarquable.
Il existe sur le net des lieux d'échange très riches en infos sur l'art de la séduction et toutes les questions existentielles que cet art pose. Évaluer les discours tenus dans ce film à la lumière de ces échanges est peut-être ce que ce "Roger Dodger" peut apporter de mieux.