La Promise aborde en fait le mythe de la créature de Frankenstein, en retenant surtout la partie fiancée de Frankenstein. Pour ma part je n’ai pas été très convaincu par ce film très beau visuellement, mais peu enthousiasmant sur le fond.
En fait le fond laisse à désirer car l’histoire est mal menée. En sommes vous aurez d’un côté une histoire qui permet de voir le rapprochement entre Frankenstein et sa créature, rapprochement abordé assez largement par l’éducation d’Eva qui est une femme cadavre qui a fière allure il faut le dire, mais qui doit apprendre à être une vraie femme ! Cette partie est a priori la plus importante mais c’est pourtant la plus ennuyeuse, et on s’embête vraiment à suivre les activités peu passionnantes d’Eva ! Les personnages ne sont pas assez dégrossis, et le charme de Jennifer Beals et la présence de Sting ne sauve guère cette partie. Sting n’est d’ailleurs pas génial en Frankenstein, inférieur à ce que j’espérai, tandis que Beals est un peu potiche. De l’autre côté on a les mésaventures de Frankenstein qui se retrouve abandonné et rencontre un nain. Leurs aventures se limitent surtout aux tribulations dans un cirque ce qui offre quelques scènes bien sympathiques. C’est la partie la plus dynamique, la plus divertissante et les personnages sont attachants avec l’amitié de ces deux parias. Il n’en reste pas moins que c’est sans doute la partie la moins utile à l’intrigue, assurant surtout un quota remplissage puisqu’il n’y a aucune enjeu pour le scénario. Les deux acteurs principaux, Clancy Brown et Rapaport sont par contre peu critiquables, même si le maquillage de Brown laisse quand même pas mal à désirer et qu’on pouvait espérer plus « horrible » dans une production qui a l’air assez luxueuse.
Car en effet La Promise n’est pas qu’une mince série B. La qualité du casting en témoigne, avec des stars de l’époque, et visuellement ça tient la route. Si la mise en scène reste un peu conventionnelle mais soignée, le film marque surtout des points par de beaux décors, avec une superbe ambiance foraine pour la partie Brown-Rapaport, et un cadre français qui ravira les gens du Sud puisqu’on y voit notamment les remparts de Carcassonne. Côté photographie c’est réussi là encore, tandis que la bande est plaisante mais un peu classicisante. C’est assez logique puisque c’est Maurice Jarre qui s’est occupé de la bande son, célèbre pour la bande son de grands classiques hollywoodiens, mais au milieu des années 80 et avec Sting au casting quelque chose de plus original n’aurait pas été de refus.
Finalement La Promise n’est pas un film très moderne et ancré dans son époque malgré son lot de vedettes du temps. Cela lui donne un charme kitsch, certes, et le budget étant là le résultat est beau, mais l’impression d’un film trop policé (on notera d’ailleurs l’absence de scènes horrifiques) et le scénario bien mal construit le pénalise indubitablement. 2.