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Redzing
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3,0
Publiée le 19 novembre 2017
Au 19ème siècle, un jeune fermière enfermée dans sa famille bigote est invitée à passer un séjour dans la luxueuse demeure d'un lointain cousin. "Dragonwyck' démarre de manière intrigante, où l'on suit l'héroïne qui découvre cet univers à la fois riche, snobe, et à l'histoire trouble, et où elle s'échappe de sa famille très obtuse. Un début prometteur, malheureusement le film a ensuite tendance à fortement sous-exploiter certains de ses sujets, relayés au rang de sous-intrigues, voire moins : la révolte des fermiers contre leur propriétaire, l'opposition entre athéisme et bigoterie, l'histoire tumultueuse de la famille (certains passages inquiétants font penser aux futurs films d'horreur de la Hammer, alors que le reste du film est plutôt dramatique !). Néanmoins, ce serait bouder son plaisir que de ne pas apprécier cet première œuvre de Joseph L. Mankiewicz. Le noir et blanc est esthétique, le décors du manoir impressionnant, et la réalisation de très bonne tenue. Et devant une candide Gene Tierney, Vincent Price est excellent en dandy charmeur qui peut aussi bien muer en homme d'affaire implacable qu'en mari désespéré (un rôle qu'il reprendra, avec des variantes, dans plusieurs films d'horreurs).
1ere réalisation (1946) de J.L Mankiewicz, indiscutablement appliquée et soignée à qui il manque néanmoins cette inquiétude fondamentale à l'oeuvre chez Lang ou ce Vertige existentiel chez Rebecca d'Hitchcock. Reste l'insubmersible V. Price et la beauté ciné-génique et irréelle de Gene Tierney.
Le premier Mankiewicz avec le grand Vincent Price et la sublime Gene Tierney méritait bien une nouvelle vision à l’occasion de la sortie d'une remarquable édition DVD collector par les toujours soignées éditions Carlotta. Pour un coup d’essai on ne dira pas que c’est un coup de maître, les emprunts à Rebecca et à Hantise étant un peu trop marqués. Toutefois on retrouve certains des thèmes chers à Mankiewicz comme l’incompréhension entre les couches sociales. Au-delà de l’histoire d’amour impossible entre le riche propriétaire et la fille de fermier il s’agit bien pour Price d’utiliser un ventre pour pouvoir perpétrer son nom et l’on peut croire qu’il a pensé après l’échec avec sa première femme que cette fille élevée à la campagne pourrait lui donner un fils. La preuve en est définitivement faite quand après la mort du fils tant attendu après un seul jour de vie il choisit de lui réserver le même sort funeste. Si le faste et l’éducation ont tout d’abord séduit la jeune fille qui se sent enfermée dans sa condition, elle comprend très vite qu’elle ne sera jamais acceptée et qu’elle-même aura du mal à endosser les mœurs et idées d’une classe sociale dont la particularité est de ne pas s’ouvrir sur l’extérieur pour préserver son rang et ses privilèges. A mon sens c’est la leçon première du film au détriment de l’intrigue qui de ce fait n’est jamais franchement mise en avant au contraire des films cités plus haut où Hitchcok et Cukor multiplient les rebondissements pour faire monter la tension jusqu’à son paroxysme. Mankiewicz ne s’y trompe pas qui contrairement à la tradition des films gothiques refuse de terminer son film par la destruction de la demeure chargée de tous les maux de l’héroïne. Ici c’est Vincent Price qui meurt devant ses fermiers comme pour marquer la fin d’une époque où les propriétaires terriens pouvaient étrangler financièrement leurs métayers afin d’assumer leur train de vie souvent dispendieux.
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3,5
Publiée le 30 novembre 2011
Pour un premier long-mètrage, Joseph L. Mankiewicz se rèvèle un metteur en scène plein de maîtrise et d'èquilibre à tous le niveaux entre une magnifique Gene Tierney, prise entre ses dèsirs et la rèalitè, (mais qui se rèvèlera plus forte à l'arrivèe) et un Vincent Price pètri d'orgueil, qui cherche à dominer le monde et qui va, au fil de l’histoire, changer terriblement, monstrueusement! Ce sont ici les thèmes de "Dragonwyck" qui se dèvoilent ici mais qui seront récurent dans l'oeuvre de Mankiewicz! Dans l'un de ses plus beaux rôles, l'allure très inquiètante de Vincent Price fait une fois de plus des merveilles! Le manoir est impressionnant, Gene Tierney est èmerveillè en tombant vite amoureuse de ce maître des lieux dans un film dèlicatement gothique! Un classique parfaitement maîtrisè et brillamment interprètè...
Pour son premier film, Mankievicz met en scène un mélodrame à l’atmosphère gothique, techniquement séduisant, contrairement au récit inabouti qui confronte l'innocence de la sublime Gene Tierney au charisme inquiétant de Vincent Price. 2,75
Avant de visionner ce film, j'ignorais que la version Française existait, mais oui et c'est tant mieux, réalisé et écrit par le cinéaste Joseph L. Mankiewicz, produit par le grand nabab d'Hollywood Darryl F. Zanuck et interprète par la belle Gene Tierney et Vincent Price, je m'attendais à un film fantastique vu le titre "Le château du dragon" mais c'est plus un film de costumes que nous avons affaire là. Les ingrédients pour faire une bonne œuvre sont là, beau travail sur les décors, les lumières, les costumes et les interprétations de la jolie Gene Tierney qui est éclipsé par la forte présence de Vincent Price. Pourquoi cette note, la première partie ou l'héroïne à des envies de partir de la campagne familiale pour vivre au château m'ont paru longues a suivre, heureusement, la suite sauvé les meubles sur des rebondissements inattendus. Je n'ai pas vu beaucoup de longs métrages de Joseph L. Mankiewicz , j'avais adoré "La comtesse aux pieds nus", mais je pense que "Le château du dragon" ne doit pas en être un des sommets.
Dans une ambiance gothique que l'architecture du château renforce habilement s'écrit une romance entre film noir et drame aux dialogues et à l'évolution classiques mais qui se distingue par son élégante mise en scène (il s'agit du premier film de Mankiewicz!) ainsi que par son écriture intelligente des personnages (jusqu'à la mère de l'héroïne "you can't marry a dream") et par l'interprétation d'un fascinant Vincent Price. Dénonçant l'hubris d'un aristocrate incapable d'accepter les réalités qui lui déplaisent ou lui nuisent, l'intrigue rappelle le Rebecca de Daphné du Maurier ou le Jane Eyre de Charlotte Bronte - bien que les thématiques de fond divergent. Assez efficace.
Premier film de Mankiewicz , un "Gothic female" entre Jane Eyre et Rebecca , parfois un peu engoncé dans son format , avec une Gene Tierney pas très crédible en paysanne puritaine du Connecticut . Vincent Price est à l'aise dans son personnage ; Huston aussi . Le film réserve quelques scènes intéressantes , notamment en brossant une certaine histoire sociale opposant les puritains de Nouvelle-Angleterre , à l'esprit si américain ; et une vieille aristocratie hollandaise ( et française) moribonde mais qui fascine. Tout cela n'est pas mal troussé . On voit aussi un style Mankiewicz s'amorcer: épaisseur des personnages féminins , goût pour les intérieurs ; jeux sur le discours et les apparences; manipulations .
In zeste de Dracula, un peu de Dorian Gray et pas mal de Rebecca pour un Mankiewicz de facture classique mais élégante. Gene Tierney est toujours superbe mais c'est Vincent Price, halluciné, qui emporte la mise.