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Flavien Poncet
242 abonnés
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1,0
Publiée le 24 avril 2008
Initialement destiné à être réalisé par Ernst Lubitsch, «Dragonwick» (USA, 1946) voit finalement Joseph L. Mankiewicz passer de scénariste et producteur à sa première réalisation. Du style cynique et mélodramatique de Mankiewicz il n’est encore que quelques bribes, des fondations perceptibles mais pas encore aussi puissantes que dans «The ghost and Mrs Muir». L’intrigue relate l’histoire humble d’une jeune fille qui, conviée chez un cousin éloigné Nicholas Van Ryn, se voit doucement tomber sous son charme. L’homme est marié mais, sa femme désolée de n’avoir davantage d’affection de lui en mourra. La mort, trop bienvenue aux deux êtres pour être naturelle, recèle le secret de Nicholas Van Ryn. Dans le même registre de tension qui donnait à «People will talk» la valeur de son intrigue, le film nourrit un mystère constant appuyer par la musique d’Alfred Newman. On emploie volontiers le terme de gothique pour qualifier l’esthétique de l’œuvre. Est-ce en partie par la présence de Vincent Price, dont les personnages chez Roger Corman en ont fait un acteur de l’horreur ? Très certainement. Mais les décors édifiants du château et des reconstitutions des rues donnent à voir un travail admirable. Les décors, hormis celui de l’incipit qui nous prête à penser à Ford, sont les indices importants qui ouvrent la voie d’un comparatif que l’on peut dresser entre Mankiewicz et Welles. Tout au long de l’œuvre de Mankiewicz, il est des traces essentielles qui évoquent les œuvres de Welles. En l’occurrence, la neige nostalgique qui drape les rues semble jumelle de celle qui flotte dans la mémoire cristallisée du Citizen Kane. Pour un premier film, Mankiewicz fait toutefois montre de classicisme. C’est là où s’arrête l’analogie entre Welles et Mankiewicz, l’un arbore un baroque monstrueux et génial quand l’autre demeure plus timoré dans son cinéma. La révélation du mystère du film peu convaincante, nous dévoile que son intérêt n’est pas dans son suspense mais dans son ambiance.