Dans les années 80, le populo d'extrême-droite avait pour héros, en France Alain Delon et sa filmo "flic", aux USA - et donc en France - Charles Bronson et sa filmo "justicier". Chantre de la loi du Talion, seule solution face à une Justice aveugle sourde et muette, et une bureaucratie lourde, alors que merde, quoi ! si Bronson dit que c'est untel le coupable, c'est que c'est lui, faisons confiance à son jugement et au scénario qui ne laisse planer aucun doute sur l'abominable méchant qui, ici, a en plus le culot de tuer à poil des nanas à poil - cruelle hypocrisie d'un film qui objective la femme autant que son tueur.
Vous l'avez compris, le film ne joue pas dans la finesse et c'est malgré tout avec une certaine efficacité acquise au long d'une carrière de solide faiseur que Jack Lee Thompson met en boîte ce long épisode de n'importe quelle série policière lambda - Commissaire Moulin, de là où tu es... Mieux, le personnage du tueur, dont l'identité est dévoilée d'emblée, est particulièrement creusé, et rappelle à bien des égards le Patrick Bateman de Bret Easton Ellis, des années d'avance. Malheureusement, sa personnalité incarne le Mal, à grands renforts de vulgarités débitées au téléphone - balance-ton-porc n'existe pas encore - pour mieux servir un final en légitimation de l'auto-justice, à la suite de quoi le générique défile aussi sec pour éviter toute tentative de réflexion.
Radical et brutal, oui, mais c'est un peu court jeune homme.