Visiblement reconnu comme un classique du genre en Angleterre, il est peu dire que « Le Désert de la peur » n'a pas eu le même destin en France. Pourtant, force est de constater que ce statut outre-Manche n'a rien de galvaudé. Si l'introduction ne m'a qu'à moitié convaincu, ayant du mal à donner un cadre clair à l'action et ses futurs enjeux, nous sommes toutefois très vite dans le bain, Jack Lee Thompson (que j'ai parfois pourfendu) sachant s'y prendre pour créer un suspense fort, des situations extrêmement tendues, sans jamais sacrifier ses personnages qu'il place constamment au cœur du récit.
Reprenant manifestement de nombreux aspects du « Salaire de la peur », l'œuvre trace toutefois constamment son chemin, notamment grâce à des protagonistes faillibles voire ambigus, ce qui ne les rend que plus intéressants. On se serait passé, en revanche, de cette histoire d' « amour » faisant vraiment rajouté, restant, heureusement, relativement discrète. J'aurais également aimé un peu plus de contextualisation historique, mais cela permet aussi de se concentrer sur l'essentiel, ce scénario bien écrit, l'habileté du propos, le très bon quatuor et la belle exploitation de ces décors désertiques (entre autres).
Avec, en point d'orgue, quelques scènes impressionnantes au suspense insoutenable, où le film bascule clairement dans une autre dimension. Au final, il y a ici quelque chose de profondément humain où la guerre passe presque au second plan pour offrir un récit d'aventures vif, ponctué de grands moments et une belle découverte pour nous, français, n'ayant que très rarement eu l'occasion de voir cet « english classic ».