Je suis un grand fan de Jean « Moebius » Giraud et, avec Philippe Druillet, il constitue l’un de mes auteurs de BD préférés des années 80, une période « révolutionnaire » pour la bande dessinée marquée notamment par la revue « Métal Hurlant ». C’est donc avec beaucoup de curiosité que j’ai regardé ce film d’animation inspiré de l'univers de « Moebius ». Les BD SF de Moebius sont certainement plus audacieuses que cette histoire, qui se révèle assez classique et prévisible. On retrouve dans les vêtements ou les paysages certains emprunts à l’univers de l’auteur, mais globalement, j’avoue être quelque peu déçu. Les images de synthèse, datant d'une vingtaine d'années, permettent de mesurer les progrès réalisés en matière d'animation et d'effets spéciaux depuis lors. Malgré ces aspects vieillissants, il est intéressant de voir comment les idées de Moebius ont été adaptées au cinéma. La tentative de capturer l'esprit de son œuvre dans un format différent est louable, mais il manque peut-être ce petit supplément d'âme et de complexité qui caractérise ses bandes dessinées. Bien que le film n'atteigne pas les sommets de l'originalité et de l'innovation des œuvres écrites de Moebius, il offre tout de même un aperçu fascinant de son influence sur la science-fiction et la fantasy, et demeure une expérience intéressante pour les fans et les nouveaux venus désireux de découvrir l'univers visuel unique de ce grand artiste. Je conseille néanmoins les BD. WHITE FINGERS : LA PISTE SYSKIYOU (TOME 1) et LE CIMETIERE DES SQUAWS (TOME 2) (Amazon Kindle)