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Vareche
41 abonnés
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4,0
Publiée le 12 juin 2008
Bombay s'est constitué sur des modèles qui semblaient trés ancré dans la cinéma indien des années 60 70. Il est palpable que Rathnam se prés sent à partir de ce film un extraordinaire inventeur de formes. Juxtaposant désillusion lyrique et pamphlet humaniste, il fait de son film, parabole et charge politique, un grand film spectaculaire intelligent. La beauté hiératique de la première partie exploite une composition toujours trés soignée, ou Rathnam utilise la lumière naturelle à contre temps (les lumières lourdes des temps de pluie comme métaphore des torrents passionnels), proposant un voyage esthétique majeure. La pertinence des choix est à tout moment la corollaire d'une efficacité dramatique inédite. Le cinéma indien retrouve son essence demesurée dans une deuxième partie aussi éprouvante que personnelle. Rathnam est appose sa touche d'auteur en composant de ses obsessions pour le montage et de son amour du cinéma militant d'antan, avec une mesure et une sensibilité fascinante.
Souvent futiles, répétitifs et ennuyeux à souhait, beaucoup de films "bollywoodiens" suscitent un manque d'intérêt flagrant. Or, "Bombay", au même titre que "Lagaan" d'ailleurs, est à hisser au rang des chefs-d'oeuvre du cinéma contemporain. Car non seulement, ce film se distingue par des images d'un esthétisme exceptionnel, une mise en scène remarquable, une interprétation de premier ordre et une musique magnifique, mais aussi (et surtout) parce qu'il aborde un sujet capital de la plus grande démocratie du monde qu'est l'Inde : les conflits de religions. Ces derniers sont rares mais peuvent se produire comme en 1993. "Bombay" se veut une oeuvre progressiste et pacifiste. Mission accomplie et réussite totale... A voir absolument...