Maurice Jarre est à David Lean ce qu'est Ennio Morricone à Sergio Leone, un atout majeur pour ses œuvres, le générique s'ouvre sur l'un des thèmes les plus mémorables du cinéma, une musique magnifique, qui j'ai trouvé n'a pas été assez utilisé durant les trois heures. Petit bémol pour ce Docteur Jivago, je trouve les quarante-cinq dernières minutes légèrement longues (mais pas de problème les trois heures passent rapidement), ce qui n'empêche pas d'avoir un très beau final. Autre reproche, Lean s'est concentré uniquement sur les histoires de cœur, j'aurais aimé avoir au moins une scène de bataille spectaculaire, on en a à plusieurs reprises droit à des prémices, malheureusement le spectateur aura droit qu'aux préliminaires. Autre petit défaut, car j'aime bien les souligner, le vieillissement des personnages est raté, il n'y avait pas les maquilleurs de Benjamin Button à l'époque, dommage. A la base Lean voulait Peter O'Toole pour le rôle principal, qu'il refusa malheureusement en prétextant que son expérience pour Lawrence d'Arabie fut exténuante, il voulait aussi Marlon Brando et Audrey Hepburn, eux aussi ont refusé. Au final c'est un casting bien moins talentueux, mais efficace tout de même, Omar Sharif, Rod Steiger, Géraldine Chaplin ainsi que Julie Christie et Alec Guinness, sont tous très convaincants dans leurs rôles respectifs. Au final Docteur Jivago est un très grand film, avec quelques défauts, mais qui sont largement pardonnables vu le niveau de la mise en scène, de la reconstitution de l'époque ou encore de la photographie.