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C'est peut-être par ce que je n'ai pas lu le livre? J'ai vu ce film il y a très longtemps, et je le revois ce soir avec la même émotion! C'est une superbe illustration de ce que certains philosophes appelle l'idiotie la plaçant en antagonisme avec la bêtise. La bêtise se manifeste par une aliénation, c'est celui qui sait et parce qu'il sait, il ne peut rien apprendre, il se satisfait d'un savoir qui l'aliène, l'idiot ne sait rien, il questionne, il observe naïvement, et pose les questions que tout le monde évite, naïvement, à la manière d'un Socrate qui dit ne rien savoir! C'est bien juste de titrer l'Idiot si on prend le temps de comprendre le véritable sens de ce mot et sans nul doute Dostoïevski l'a pris. Le jeu de Gérard Philippe est fabuleux! Ce film est à mon sens sous estimé, mais il y a sans doute beaucoup d'affects dans mon propos, ce qui ne m'empêchera pas de lui donner 4 étoiles!
À voir absolument!
À voir absolument!
Autant que je puisse en juger, ce film reproduit fidèlement l'univers dostoïevskin. Avec des personnages complètement allumés et pour le moins déroutants. J'avoue que j'ai eu du mal à tout suivre et à tout comprendre, aussi bien au niveau de l'intrigue que du caractère des personnages, surtout au début. Cela s'est éclairci par la suite, et toute la fin m'a paru très prenante.
Mais Edwige Feuillère et Gérard Philipe, quel duo d'acteurs ! Quand ils dialoguent, on est ému de voir deux tels monstres sacrés se faire face.
Mais Edwige Feuillère et Gérard Philipe, quel duo d'acteurs ! Quand ils dialoguent, on est ému de voir deux tels monstres sacrés se faire face.
Ce film se place à l'opposé de tout ce qu'on connait, et de tout ce qu'on pouvait attendre d'un film français de 1946. Non seulement il choisit le point de vue russe jusqu'à glisser des textes en cyrillique, mais il adopte tout ce qui va avec : matriarcat, orthodoxie, iconolâtrie...On comprend que sa diffusion ait été pauvre dans le petit monde catholique français d'après-guerre. Il fait même proférer des gros mots à ses personnages hauts en couleur, aux traits de caractère forts et précis : deux et deux font quatre, comme dit le général !
Un film très lent et souvent ennuyeux, malgré d'excellents acteurs qui n'arrivent cependant pas à nous captiver.
"L'idiot" de Georges Lampin est la première adaptation cinématographique du célèbre roman éponyme de Dostoïevski. Pari difficile de faire tenir en 1h30 les milles pages de son livre. N'ayant pas lu ce dernier, je ne peut comparer la fidélité du scénario à l'oeuvre originelle mais il m'est possible d'émettre un avis sur le film. Cet avis est positif puisque cette tragédie romantique dans le milieu aristocratique russe du XIX m'a séduit sur plus d'un point avec, en premier lieu, des dialogues croustillants et ciselés. J'ai également apprécié le regard cynique porté sur cette vieille noblesse et bourgeoisie russe qui, sans aucun doute , reste fidèle à la pensée de l'écrivain. Il y a bien une petite baisse de rythme durant le dernier quart du long métrage mais rien de trop handicapant. A noter que l'acteur Gérard Philippe interprètera une nouvelle fois au cinéma le personnage principal d'un roman de Dostoievski dans "Le joueur" de Claude Autant-Lara en 1958.
Dostoïevski décrit avec amertume les moeurs russes aristocratiques. Leur représenttation donne lieu, par leur fausseté, la cupidité et le cynisme, à une farce tragique où l'amour est le grand perdant. Les intérêts et les jalousies s'affrontent pour laisser chacun à son triste sort.
Egaré dans ce milieu terrible, l'Idiot, tel un ange, traine son innocence parmi une société qui le méprise tendrement ou que sa philanthropie -si anachronique- dérange. Car cet enfant naïf, interprété avec beaucoup de talent par Gérard Philipe, sait percer les coeurs et les âmes au-delà des affectations de salons. Il émane du personnage une force poétique et humaine très séduisante. Les autres protagonistes ne sont pas en reste; ils portent tous une véritable complexité puisée dans un oeuvre romanesque très élaborée.
Pourtant le film n'est pas une totale réussite. La mise en scène de Georges Lampin, si elle met en valeur l'essentiel des personnages, et particulièrement l'indicible mélancolie d'Edwige Feuillère, présente peu d'idées, peu de personnalité et rejoint en ce sens le conformisme "qualité française" relativement aux adaptations des classiques littéraires. La meilleure utilité du film reste finalement, et sans ironie de ma part, de nous donner envie de (re)lire Dostoïevski; ce n'est déja pas si mal.
Egaré dans ce milieu terrible, l'Idiot, tel un ange, traine son innocence parmi une société qui le méprise tendrement ou que sa philanthropie -si anachronique- dérange. Car cet enfant naïf, interprété avec beaucoup de talent par Gérard Philipe, sait percer les coeurs et les âmes au-delà des affectations de salons. Il émane du personnage une force poétique et humaine très séduisante. Les autres protagonistes ne sont pas en reste; ils portent tous une véritable complexité puisée dans un oeuvre romanesque très élaborée.
Pourtant le film n'est pas une totale réussite. La mise en scène de Georges Lampin, si elle met en valeur l'essentiel des personnages, et particulièrement l'indicible mélancolie d'Edwige Feuillère, présente peu d'idées, peu de personnalité et rejoint en ce sens le conformisme "qualité française" relativement aux adaptations des classiques littéraires. La meilleure utilité du film reste finalement, et sans ironie de ma part, de nous donner envie de (re)lire Dostoïevski; ce n'est déja pas si mal.
"L'idiot" d'après Dostoïevski est un bon film mais qui ressemble beaucoup à du Maupassant! D'après un scènario de Charles Spaak et rèalisè par Georges Lampin, quand le film sortit, personne ne s'y trompa: l'âme du film, c'ètait Gérard Philipe dans un personnage tourmentè et idèaliste qui lui va comme un gant! Par sa remarquable interprètation du prince Muychkine, l'acteur accède au vedettariat international où s'esquissent dèjà les contours de son mythe! On notera une excellente distribution dans les seconds rôles fèminins telles que Edwige Feuillère (surtout), Marguerite Moreno et Sylvie! Ce classique profondèment français où rien ne passe de l'âme russe ne serait pas ce qu'il est s'il n'y avait pas la grâce de Gèrard Philipe! il est d'ailleurs possible que ce dernier ait collaborè à la mise en scène avec Lampin, accentuant du coup son caractère très français...
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