L'aventure de Mme Muir c'est l'histoire d'une femme devant la mort de son mari, qui lui permet d'enfin vivre comme elle le souhaite, de laisser son caractère bien trempé, sa soif d'aventure (sa belle mère, sa belle soeur, et l'agent immobilier l'auront bien vu) s'exprimer. Enfin elle peut fuir l'homme, en s'exilant seule avec sa fille et son employé.
Dès qu'elle rentre dans la propriété du Goéland, qu'elle sait hantée, elle entre dans la vie de cet homme, ce spectre, dans un premier temps via ses bibelots et son portrait très étrange illuminé dans le noir.
Dès lors que les 2 se croisent "réellement", il se passe quelque chose, une complicité se crée. Les dialogues sont audacieux, imprévisible, plein de repartie, magnifiquement écrit, la relation est sublime.
Mais par cette liaison utopique et impossible, Mme Muir s'éloigne de tout, elle s'enferme dans sa baraque, les gens de l'extérieur là croit même folle quand elle répond au fantôme devant eux.
Mais un beau jour un projet vient, écrire un livre pour raconter l'histoire de ce marin partit trop tôt. Le duo se renforcera au début, mais s'éloignera par la suite, puisque Lucy ressort, se rapproche des autres. Elle retombe amoureuse de l'extérieur, les sorties se multiplient, et les rencards aussi, puisqu'elle tombe sous le charme d'un autre homme, vivant cette fois.
Mais le rêve d'une année si parfaite s'effacera, la fiction ramenant en fait Lucy à la réalité. Cette scène d'adieu, véritable déclaration d'amour déchirante du Capitaine Daniel Gregg, fait qu'il sort du subconscient de la jeune femme, comme il sort du cadre de suite.
Et puis s'en suit un finale fabuleux, que je ne pourrais décrire, je vous laisse le découvrir, c'est indescriptible.
Joseph L Mankewiecz réalisé ici bien plus qu'un simple mélodrame, imposant un rythme et un ton, ainsi qu'une mise en scène éloigné du style mélodrame basique. Et parfaitement accompagné par la magnifique partition de Bernard Herrmann.