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Charlotte28
130 abonnés
2 044 critiques
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4,5
Publiée le 8 octobre 2021
Au-delà des qualités techniques et de la finesse d'interprétation évidentes, quel film terrible, beau mais terrible, par son réalisme sentimental et sa pertinence réflexive...
C'est l'un des plus beaux films du monde où tous les talents (l'interprétation de Gene Tierney, le remarquable scénario de Philip Dunne, le découpage de Mankiewicz, la sublime musique de Bernard Herrmann) se conjuguent pour atteindre une sorte de perfection cinématographique. Et puis, derrière les scènes tendres et humoristique entre Lucy et le fantôme Daniel Gregg, se dessine le portrait très émouvant d'une femme solitaire. Voir mon analyse complète du film sur Newstrum : https://newstrum.wordpress.com/2019/06/16/laventure-de-mme-muir-the-ghost-and-mrs-muir-de-joseph-mankiewicz-lau-dela/
SOS Fantôme. Mme Muir se retrouve veuve et du coup, elle n’a plus d’intérêt à vivre avec sa belle-mère et sa belle-sœur. Elle va louer une maison sur la côte avec sa gamine. Il se trouve que la maison est hantée par le fantôme d’un vieux loup de mer que la présence des vivants dérange. Mme Muir fait fi des menaces et impose sa présence. Peu à peu, ils vont apprendre à se connaître. Ça commence comme un conte fantastique à l’humour vif. La visite et la première nuit dans la battisse sont très efficaces et happent le spectateur. C’est tout en douceur que naît la relation entre les deux personnages que tout oppose. Lui, le grossier marin qui a tout vu et elle, la bourgeoise qui se découvre féministe malgré elle. Elle ne souhaite que liberté … et lui aussi. C’est cette liberté et une solitude pesante qui vont les rapprocher. Discrètement, pudiquement mais aussi avec quelques sous-entendus bien sentis on sent naître le désir entre ces deux êtres condamnés à ne jamais se toucher. Une très belle histoire d’amour clandestin et impossible. La scène d’adieu est proprement sublime par son éclairage et par le procédé de disparition utilisé. Bref, un ensemble drôle, touchant, décalé, au rythme maîtrisé et techniquement parfait. Une vraie belle découverte !
Le film tisse habilement une trame de comédie romantique sur des prémices plutôt gothiques/fantastiques. L'humour n'a pas tellement vieilli (ce qui est assez rare pour les films de cette époque), le scénario et les dialogues sont parfaits, bien dans le style de Mankiewicz (bien qu'ils ne soient pas de lui) et j'ai trouvé qu'on ressentait assez bien le passage du temps par rapport à d'autres classiques hollywoodiens qui font des ellipses plus artificielles et purement fonctionnelles. Seuls bémols, les acteurs surjouent la plupart du temps et la musique est parfois trop envahissante.
Du fantastique destiné aux fillettes prépubères du XVIe arrondissement de Paris. C'est gnangnan à souhait, tout est lisse et convenu, sans saveur. Le fantôme est aussi crédible qu'un gendarme dans une robe de curé. enfin, une époque lointaine de l'histoire du cinéma.
Un film très élégant et d'une belle finesse qui se passe en bord de mer. On ne peut qu'apprécier malgré quelques préciosités démodées les caractères nets des personnages que ce soit les acariâtres, les vaniteux, le mégalo ou côté gentil l'héroïne un peu naïve, la servante, la fille et le marin aux tempéraments indépendants. Pas mal de chiquenaudes au conformisme qui est une plaie de l'humanité à toutes les époques. C'est une histoire de fantômes et d'amour mais au moins sans détour et sans trop de fioritures, l'accent est mis sur les sentiments et relations dans un joli déroulé bien maîtrisé d'un grand réalisateur.
Magnifique conte fantastique et romantique sur une veuve exilée en bord de mer et le fantôme d'un capitaine de vaisseau. Noir et blanc superbe, dialogues ciselés et la grande et douce beauté de Gene Tierney. Fin bouleversante, ode à l'amour éternel par delà la mort.
Un mélo assez fort en y mêlant du fantastique, mankiewicz nous livre un film assez moderne pour son époque, avec des scènes très émouvantes notamment la dernière scène et d une telle beauté qu il est difficile de ne pas définir ce film comme une véritable œuvre qui compte dans le cinéma
Comment ne pas se demander,après avoir vu le merveilleux film de Mankiewikz: l'Aventure de Mme Muir,si le rêve n'est pas plus vrai que la réalité? Croire à ses rêves,c'est les faire exister : voilà ce que va découvrir l'exquise Lucy (délicieuse Gene Tierney !),jeune veuve qui emménage dans une jolie maison au bord de la mer,mais que l'on dit "hantée"...Rex Harrison est le tonitruant mais sensible Captain Gregg,propriétaire décédé de cette maison..Une superbe étude des relations humaines grâce à ce lien extraordinaire qui va se créer entre ces deux personnages qui savent que tout amour entre eux est impossible,et pourtant...C'est au bras de cet amour rêvé que Lucy quittera la vie...Magnifique!
Vu au cinéma en version remastérise de 2014. Mankiewicz cinéaste d'une autre époque nous plonge dans ce drame, intime mais de façon tellement légère et fantasmatique qu'il est impossible de ne pas être ému. La poésie d'un amour impossible et éternelle.... Au fond maintes fois copié mais comment combattre contre Gene Tierney icone du cinéma des années 50 dont le Noir et Blanc lui vont si bien.
C'est un joli film romantique des années 40. L'histoire commence bien. Elle semble un peu inhabituelle. Une jeune veuve, G. Tierney, quitte sa belle famille et Londres, pour s'installer en bord de mer. Et quelle belle maison va-t-elle trouver, avec une vue à couper le souffle? spoiler: Malgré le fait que la maison soit hantée elle décide de s'y installer.
Ensuite le film fait place à l'imagination, le fantastique. Ce n'est pas trop ma tasse de thé. Dommage, encore une fois, que ce film, comme beaucoup d'autres ne soit pas diffusé en VO.
Joseph L. Mankiewicz, s’il a souvent clamé la supériorité du théâtre sur le cinéma, est sans aucun doute un cinéaste à part entière. «The ghost and Mrs Muir» (USA, 1948) représente idéalement la subtilité avec laquelle Mankiewicz réalise ses films et développe ses propos malgré la censure américaine. Lucy Miur, veuve depuis un an, décide de vivre seule avec sa fille plutôt que de rester sous le même toit que sa belle famille. C’est dans la maison qu’elle élit pour domicile que son deuil se poursuivra par la présence du fantôme du capitaine Gregg, marin rustre. Au fil du film se développe l’amicalité de l’un pour l’autre avant de ne devenir que de l’amour. Mais c’est un amour platonique qui les lie car tandis que l’une est faite de chair l’autre n’est que l’incarnation d’un esprit. Cette séparation essentielle leur permet de dormir ensemble sans que la morale pudibonde de la censure n’en soit outrée. Ce discours sur l’amour idéal, se manifestant en l’occurrence à la suite d’un deuil, délivre un message des plus pessimistes. Il est préfiguré dès le générique par une musique oppressante sur une côte maritime où les vagues battent le sable. De mélancolique, c’est l’ultime séquence du film où, décédant de vieillesse, Mrs Muir revoit le capitaine Gregg et se retrouve jeune à ses côtés. De toute sa vie, Mrs Muir ne revoit à sa mort que ce fantôme, induisant que de la vie il n’y a que les actes manqués qui importe et qui se révèle à nous devant la mort. La rendant fantôme à son tour, Mankiewicz permet à Mrs Muir de mettre un terme à son deuil, de l’a rendre égale enfin au fantôme de son amour, de la faire à nouveau femme. Tout le film enclos la féminité de l’héroïne, la faisant tantôt passer pour une écrivaine au ton masculin, tantôt pour une vieille fille au charme dévolu. La solitude d’une femme et l’emprisonnement de son charme est ce que la censure du «code Hayes» tend à produire et contre laquelle se débat le cinéma de Mankiewicz.
Quelle déception ce film ! Ça a terriblement vieilli ce truc là... Tout le stock de naphtaline y est passé. La belle Gene Tierney passe pour une vulgaire fadasse : le comble. Rex Harrison se la pète. Il est l'égal de George Sanders qui, une fois de plus, est puant de vanité. Et que celui qui n'aime pas l'alcool me jette la première bière...
Un film fantastique dans les deux sens du terme. L'ambiance posée par l'histoire tout d'abord, ce début XXème, cette romance improbable, un univers qui captive d'entrée. En plus de ça, un film d'un grand romantisme, un vrai film d'amour très bien écrit, avec ses pointes d'humour et ses passages plus poignants et amers. La réalisation et le montage ne sont pas forcément à la hauteur du reste, la réalisation est propre mais assez classique (bien que l'image soit belle) et le montage est même parfois plus approximatif, notamment les dernières scènes ne s'enchaînent pas d'une manière très fluide mais la force du film et du jeu d'acteur l'emporte largement. Rex Harrison que je découvrais est très bon mais la performance majeure qui donne une intensité dramatique plus grande encore à cette très belle histoire, c'est celle de Gene Tierney. La divine actrice, à jamais la mystérieuse et séduisante "Laura" chez Otto Preminger, porte ici encore si bien le romantisme et son rôle de femme fleur bleue lui va à ravir, ses regards, ses expressions dans l'ensemble sont vraiment communicatifs pour le spectateur. Une grande réussite !
Les dialogues sont un délice, l'histoire, partant d'un synopsis simple, prend petit à petit une dimension spirituelle inattendue. Gene Tierney joue divinement et qu'est-ce qu'elle est belle! Rex Harrison est poilant. Une vraie douceur.