Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
jppmovie
35 critiques
Suivre son activité
4,0
Publiée le 13 août 2024
Un film jouissif par ses dialogues fabuleux (deux scènes mémorables : Gabin et sa fille, Gabin et le vieil amant de sa fille). C'est un très bon témoignage sur la France de la fin des années 50. Tous les acteurs sont excellents, même si Gabin crève l'écran.
Une belle chronique familiale avec en vedette Jean Gabin (et dans un important second rôle on découvre un Claude Brasseur tout jeune ) vous saupoudrez le tout des dialogues d Audiard et vous obtenez "rue des prairies", un film sympathique et touchant.
C'est l'histoire d'un père de famille modèle, victime de l'ingratitude et des désirs d'émancipation de ses enfants, parmi lesquels, d'ailleurs, l'un ne l'est pas véritablement. Par moments, l'histoire rappelle qu'elle est à l'origine celle d'un mélodrame (du dénommé René Lefèvre); cependant, les dialogues d'Audiard lui donne un ton beaucoup moins dramatique qu'attendu. Il est vrai que Gabin joue mécaniquement les dignes prolos en restituant plus sûrement le talent d'Audiard que l'émotion attachée au rôle. Car les répliques cinglantes et caractéristiques du dialoguiste ont pour effet, comme assez souvent du reste, de dénaturer le sujet en masquant coupablement les capacités dramatiques et psychologiques du personnage principal en particulier. Et l'interprétation monocorde de Gabin n'y est pas non plus étrangère. L'adaptation se devait de trancher entre la comédie et le drame; au lieu de quoi, le récit est bancal, décevant dans un ton comme dans l'autre. De la Patellière n'a même pas su donner un visage intéressant, sinon réaliste, au milieu populaire parisien où se déroule l'histoire des Neveux. Sa mise en scène est d'une rare platitude et ses plans répétés, de jour et de nuit, de la Tour Eiffel pour ouvrir certaines scènes sont des comme tics plutôt ridicules...
Quand il entame le tournage de « Rue des prairies » en 1959, Jean Gabin vient de boucler « Les Grandes Familles » avec Denys de la Patellière, adaptation par Michel Audiard du roman éponyme de Maurice Druon. Le formidable succès du film encourage Gabin qui n’apprécie guère les changements à poursuivre sa collaboration avec de La Patellière (ils tourneront six films ensemble). Ce sera donc le roman de l’acteur René Lefèvre paru en 1955 qui servira de cadre à cette deuxième collaboration.
Changement radical d’ambiance, Jean Gabin retrouvant sa tenue de prolétaire dans laquelle il est toujours aussi à l’aise même s’il ne peut plus être le séducteur des années 1930. Dans cette rue du XXème arrondissement de Paris vit Henri Neveux, chef de chantier sur un projet de quartier HLM de Sarcelles qui élève seul ses trois enfants après qu’il se soit découvert veuf à son retour de captivité quinze ans plus tôt et père d’un fils qui n’était pas le sien. Cette chronique familiale qui de nos jours tient lieu de témoignage sur une époque et fait chaud au cœur par les sentiments et les valeurs qu’elle promeut a bien sûr été brûlée au lance-flammes par la critique de l’époque voyant poindre les jeunes Turcs de la Nouvelle Vague qui dénonçaient le cinéma de papa accusé de diffuser les valeurs bourgeoises à travers une vision fantasmée de la classe ouvrière et via une réalisation académique. Vaste sujet de discussion dont les répercussions sur la société ont infusé sans réelle prise de conscience jusqu’à nos jours.
Henri Neveux est un homme d’une autre époque qui même chichement, peut encore loger avec sa famille dans Paris intra-muros, ce qui ne sera plus le cas quelques décennies plus tard quand les ouvriers seront repoussés toujours plus loin de la capitale. En participant en tant que chef de chantier à la construction d’une cité HLM, Henri Neveux a-t-il conscience qu’il contribue au déclassement à venir de ceux de sa classe ? En tout cas ses rapports avec sa fille (Marie-José Nat) et ses deux fils (Claude Brasseur et Roger Dumas) lui rappellent tous les jours un peu plus que son époque si elle n’est pas encore révolue est en train de glisser doucement vers les oubliettes. Pas complètement obtus, il s’est fait le chantre d’une discipline qui n’a de fer que le nom. Il ne va pas en être totalement récompensé même si l’amour de celui de ses deux fils qui n’est pas le sien (Roger Dumas) va venir mettre un peu de baume au cœur d’un vieil ours rattrapé par un progrès qui ne s’arrête jamais au point de courir aujourd’hui comme un cheval fou vers des lendemains pas si enchanteurs qu’on pouvait le croire à l’époque d’Henri Neveux.
Jean Gabin comme toujours juste et émouvant est entouré d’une jeune garde qui lui tient la dragée haute et par ceux de sa génération qui ne le quittent jamais comme Paul Frankeur, Albert Dinan, Gaby Basset, son ex-femme jamais abandonnée, Jacques Marin ou Jacques Monod. Enfin on pourra apprécier pour les amateurs de la langue française joliment chahutée, les dialogues fleuris de Michel Audiard.
L’éducation des enfants sur le devant de la scène avec Gabin en chef de famille nombreuse. Le début semble léger mais il n’est que préambule à un film attachant sur le destin de trois jeunes qui quittent le foyer. Le film est une belle réussite et les dialogues sont flamboyants de justesse et d’élégance. Je retiens « le voyage en première » et la gifle pour le supplément !!! Excellent film.
Un très bon film , dans la veine réaliste du cinéma populaire des années 30. Juste la même année ou quelques jeunes troublions lançaient la Nouvelle Vague. Ici on est dans du classique , mais super bien réalisé, et très juste au niveau social. Une jolie description du milieu ouvrier de ces années d'après guerre. Gabin bien sûr au top,Marie- José Nat en jeune fille ouvrière qui veut s'affranchir des vieux standards et vivre sa vie librement , est excellente , Et Claude Brasseur en jeune sportif , est un jeune premier qui démontre le grand acteur qu'il sera ensuite. De jolies descriptions du Paris et de la banlieue des années 50, qui donne un charme indéniable à ce joli film.
Les tribulations d'un veuf, père de deux enfants et un bâtard. Constamment déçu par chacun d'eux pour des raisons différentes et jusqu'à la fin. Gabin excellent en brave type de la classe ouvrière, avec la bouche pleine des mots de Michel Audiard. Un vrai régal au milieu d'une France en bouleversement des Trente Glorieuses. Toute ma jeunesse et beaucoup de mon grand-père maternel qui lui, a dû reconnaître et élever deux bâtards de sa femme...
L'histoire d'un père ouvrier, seul et essayant de mener a bien l'éducation de ces grands enfants. Gabin y trouve a role a sa mesure. Un peu vieilli, mais sympa.
Quel plaisir de voir J. Gabin entouré de tous ces jeunes acteurs, R. Dumas, C. Brasseur et M. J. Nat. C'est une comédie dramatique qui se situe à l'aube des années 60 et décrit le conflit de générations un peu classique entre parents et enfants, mais aussi tout un changement d'époque: le passage des années 50 aux années 60, avec son progrès et ses innovations. Le rôle de Gabin n'est pas ici classique je trouve, car on le voit plutôt soit en jeune premier, en soldat ou plus tard en patriarche, flic ou gangster. Plus tout jeune, ce film est un presque un film de transition, Gabin y joue le rôle d'un père de famille qui élève seul ses enfants et c'est là l'originalité du film.
Drame social et familial qui ne vaut que par Gabin, les dialogues d'Audiard, et la vision de Paris en 1959. Le procès du primo délinquant mineur à la fin est à hurler de rire : il y avait une justice en ce temps là !
Excellente restauration du film, j'ai adoré, le Paname des années 50-60, Gabin savoureux, un très bon film sans prétention mais qui a le mérite d'illustrer le Paris de cette époque désormais lointaine, sa mode, sa façon de penser, ses voitures, son art déco. Frappant comme la coupe des cheveux des jeunes et leur air déguingandé est pratiquement similaire à aujourd'hui- tout serait-il cyclique?
Réalisé en 1959 par Denys de La Patellière, ce film est le témoin d’un Paris populaire en pleine transformation sociale. L’ancienne époque ouvrière est représentée par l’excellent Jean Gabin, un père veuf qui élève seul ses trois enfants (Marie-José Nat, Claude Brasseur et Roger Dumas). Cette nouvelle génération qui aspire à une autre vie rentre en conflit avec l’autorité paternelle. Avec des dialogues signés Michel Audiard, l’une des premières apparitions sur grand écran de Claude Brasseur et une histoire poignante, ce film reste néanmoins très classique. Bref, du cinéma présentant l’intérêt de respirer la nostalgie.
Ce film est un bijou! Le scénario est somme toute assez basique et flirte même avec le banal ; le banal de la vie de tous les jours, des gens qu'on croise, qu'on connait et qui ont des difficultés à éduquer leurs enfants. Mais ici, le scénario est porté aux nues par les dialogues. Et quand on découvre qu'il s'agit d'Audiard, on comprend mieux. On retrouve sa verve, ses phrases chocs, son argot parisien ou autre! C'est hautement jouissif! Alors, ce film n'est pas un drame, car il n'y a pas de mort, ce n'est pas une comédie, car les situations ne prêtes pas à rire mais un amalgame des deux, artistiquement entrelacés qui ne fait jamais penché le fléau de la balance bien longtemps d'un côté ou de l'autre. Bien sûr, Gabin est au mieux de sa forme et surtout ce rôle lui va comme un gant lui qui adorait les bonnes répliques cinglantes, voire les monologues. A voir par tous les cinéphiles, les amateurs de drame, de comédie...Allez, tout le monde devrait voir ce film. Il le mérite vraiment.
Un film bien sympathique que j'ai eu la chance de découvrir dans une copie restaurée et numérisée dans le cadre du festival Lumoière 2019. Le thème est celui de la famille, de la paternité plus précisément, car il s'agit d'un père veuf qui élève ses 3 enfants (dont un que son épouse morte en couches a eu en son absence alors qu'il était prisonnier de guerre en 1942). Bizarrement, ce thème résonne avec l'actualité (PMA) en ce sens de savoir si un enfant a besoin d'un père et d'une mère pour réussir et être heureux, et qui est le vrai père. J'ai apprécié au travers de ce film de 1959; ces jolies image sur le Paris bouillonnant des quartiers populaires de l'époque, de ces grands chantiers de construction (Sarcelles) de logements pour tous, de cet optimisme sous-jacent (trente glorieuses). L'intrigue est bien traitée, la lutte de ce père pour soutenir ses enfants qui sortent de l'adolescence et font leurs premiers pas en tébuchant dans la vie. La réussite de ce film, mais aussi sa faiblesse, c'est qu'il repose essentiellement sur le duo Gabin (qui fait du Gabin à outrance) et Audiard (pour les dialogues) qui fait du Audiard, certes gouailleur et populaire, mais trop, c'est un peu trop. Petit pincement au coeur en retrouvant Marie-José Nat, débutante et pétillante, qui vien tde disparaitre la semaine passée.