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Un visiteur
4,0
Publiée le 11 avril 2011
Stephen Frears est un bon réalisateur qui a le mérite de ne jamais faire deux fois le même film, même si son oeuvre s'évertue toujours à décrire la société anglaise. Ce film londonien a la particularité de ne présenter aucun Anglais "de souche", mais que des étrangers, régularisés ou non. Ce drame social évite donc les clichés et le manichéisme, prenant même une agréable saveur de thriller. Formellement classique sur la forme, "Dirty Pretty Things" ne touche jamais non plus des sommets (c'est rarement le cas chez Frears, au demeurant, qui se situe toujours dans la partie haute de la grande fournée). Audrey Tautou réussit l'exploit de ne pas être ridicule en jouant en anglais avec l'accent turc ; Sergi Lopez est comme toujours excellent. Intéressant.
Chronique sublime d'un jeune couple étranger qui se bat pour survivre à une Londres qui les étouffe. La réalisation y est enfin solide, oppressante au mieux, et permet à C.Ejiofor d'exploser, conférant à l'ensemble une tension dramatique superbe. Tout est ici juste.
Pas vraiment mon genre de films car pas de SF, de comique ou d'action.Mais alors, qu'est-ce qu'il est prenant ! On nage dans le glauque mais l'imprégnation dans cette atmosphère est pudique.C'est un film conçu par des gens matures.Du coup j'irais voir les autres films du réalisateur.
La très grande force de Dirty Pretty Things est de coudre ensemble une dénonciation sans compromis des conditions de travail que doivent subir les invisibles, c’est-à-dire ceux qui ne disposent pas d’une reconnaissance socio-professionnelle et qui vivent sans papiers tels des animaux traqués par des chasseurs, avec une histoire d’amour magnifique parce qu’en constante retenue : Senay et Okwe s’aiment à distance, dans la fuite qui les rend étrangers au pays dans lequel ils sont contraints de travailler ; leur amour prend racines dans le mouvement, un nomadisme teinté de vertige et de peurs. Et ce n’est qu’à l’aéroport, à terme, que les lèvres murmureront de façon inaudible le doux et secret langage du cœur, un « je t’aime » que l’on devinait, que l’on espérait, qui ne venait pas. La réalisation de Stephen Frears est digne d’intérêt puisqu’elle a recours aux codes esthétiques chers au cinéma anglais indépendant – on pense par exemple à Danny Boyle – pour mieux les raccorder à leur valeur de contestation politique essentielle : la caméra ne tient pas en place ou alors se pose au niveau du visage de Okwe comme pris en étau dans un environnement dont il porte le costume et les couleurs. Entre mouvement et immobilité, le film traduit par l’image la détresse affective des protagonistes principaux, écartelés entre leur projection vers un ailleurs et l’invalidation progressive de l’accession à celui-ci en raison d’une butte contre le réel. Les rêves n’ont de cesse de s’évanouir, la danse orientale dans le petit studio est stoppée par l’immersion brutale de deux agents de l’immigration, les défilades de manteaux et autres vêtements servent de cachette aux viols du gérant. Deux tonalités prédominent ici : le gris des immeubles et de la vie extérieure londonienne, le rouge de l’hôtel et des organes retrouvés ou prélevés dans les chambres. Avec Dirty Pretty Things, Stephen Frears brosse le portrait méconnu d’une Londres terre non pas d’exil mais de transit et d’asservissement, un lieu de passage qui brassent les nationalités et où règnent cruauté et bassesses. Il a surtout l’intelligence de dévier la complaisance dans les sévices endurés en construisant une relation amoureuse empêchée mais bien décidée à résister, à se battre contre vents et marées, acte de foi en l’humanité que le cinéaste défend dans toute sa filmographie.
Petit thriller sympathique sur fond de critique sociale, mais qui ne tombe pas dans le misérabilisme. Les acteurs sont convaincants (même Audrey Tautou dont je ne suis pourtant pas fan) et leurs personnages attachants mais pas niais. Certainement un film très plaisant, à défaut d'être inoubliable.
Ce film vaut bien un 4 étoiles pour moi et j'en mets pas beaucoup ! J'ai été impressionné par la qualité de ce film. C'est touchant, simple et sans chichis et gros effets et en même temps cela envoie plein de choses à la figure. On est tout simplement bouleversé par ces 2 immigrés qui se cherchent tout le temps, apprennent à vivre un peu ensemble pour finalement se séparer pour on l'espère se retrouver plus tard. Leur histoire révèle celle de millier d'autres venus chercher l'espoir en Angleterre. D'abord comme clandestin, ce qui veut dire qu'on a la police de l'immigration aux fesses tout le temps et qu'on n'a rien ou si peu, puis ensuite avec une carte de séjour. Pour cela on peut par exemple donner son rein dans des conditions sanitaires impensables. Et c'est là qu'intervient un S. Lopez en grande forme, cruel, cynique et sans scrupules. A ces cotés on a A. Tautou et C. Ejiofor un acteur que j'ai découvert dans ce film. Tous les 3 forment un excellent trio dans cette histoire belle et misérable à la fois.
Un drame typé léger thriller qui se laisse regarder. Une fenêtre sur l'émigration clandestine occidentale (ici à Londres) avec ses dérives. Un belle prestation d'acteurs dans l'ensemble. Seul défaut assez important, c'est le va-et-viens entre drame et comédie dramatique et des personnalités ("scénariquement") pas assez ciselées (surtout pour Tautou). 3/5 honnêtement !!!
Si je vous dis un Loach militant avec un "happy end", vous me répondez... un vrai film ! Plutôt mieux photographié que ces docus habituels, les mêmes problèmes récurrents de la société londonienne mais avec un rythme, une intrigue, une libération par l'humour et la vengeance, inhabituels chez lui, mais presque jubilatoire. Surtout, des acteurs épatants, plus vrais que nature, qu'on a pris le temps de filmer. Bravo Frears, en espérant que Loach y trouve quelques idées.
Un film trés prenant parlant d'immigration et de traffic d'organe avec la sublime Audrey Tautou. Ici ce mélent tout les genres pour avoir en résultat un petit film d'auteur jouant entre romance et thriller. Magnifique.
Audrey Tautou et Chiwetel Ejiof jouent très bien dans ce drame de Stephen Frears. Simple, sans fioriture...mais bien fait. Dommage que le suspens ne soit pas assez présent car le côté dramatique, lui est là...Il y a un manque durant tout le film que je ne saurais expliquer! En tout cas, c'est une bonne vision de ce monde qui peut etre impitoyable quand on est dans la misère, clandestin ou travailleur en demande d'asile.....
Stephen Frears a de nombreux talents, celui en autre d'etre capable de mener à bien une intrigue policière tout en en restituant le contexte socio-politique. Ici, il montre les sous-sols d'un grand hotel londonien ou des personnes étrangeres en position de faiblesse monnayent leur corps tout en tentant de préserver leurs ames. Tres bons interpretes
Quel que soit le thème qu’il aborde Stephen Frears le colore d’une touche sociopolitique. Ici il dénonce de manière très adroite les trafics en tout genre qui se déroule dans les bas-fonds de la City avec la population immigrée. Par ce portrait au vitriol Frears veut sans doute corriger l’image un peu trop idyllique de Londres que nous livrent à longueur de temps les médias européens avec ces golden boys venus de France et d’ailleurs qui se goinfrent de caviar dans des costumes à doublure de vison. Tout ce petit monde profite d’une main d’œuvre échouée dans la cité grouillante et devenue proie de patron prêt à tout pour satisfaire les exigences d’une clientèle de nouveaux riches. Parmi eux Sergi Lopez émigré espagnol sans scrupules qui entend passer à tout prix dans la classe des puissants en organisant au sein même de l’hôtel qu’il dirige un trafic d’organes. Tout ceci est très glauque mais comme toujours avec Frears l’optimisme l’emporte et il organise dans les méandres de son scénario la rébellion. Tel renard pris au piège l’infâme Sergi Lopez expérimentera sur lui-même les conséquences de ses méfaits. Une belle démonstration qui n’est jamais ennuyeuse et qui confirme le savoir-faire d’un Stephen Frears qui est aujourd’hui à même de restituer tout l’ acquis d’Hollywood sans perdre son âme.
Un très bon film qui dénonce les abus de la politique d'immigration britannique et occidentale en général. A mi-chemin entre drame et thriller, le mélange des genres est surprenant et très réussi. Cela s'explique en partie par une jolie prestation des acteurs et un scénario plein de suspense et de rebondissements. A voir absolument !
Je vais être rabat-joie, mais j'ai trouvé ce film très prévisible, très manichéen, très caricatural, très improbable, bourré de clichés, etc.. etc... pour moi ce qui résume le peu de finesse du film c'est cette scène finale interminable, d'échange de regards larmoyants et de lèvres tremblantes, l'apothéose étant atteinte quand lui téléphone à sa fille...