"Lawrence d'Arabie", ou comment faire passer un film de plus de 3 heures et demie pour à peine 2 heures. Je ne plaisante pas, c'est ce qui m'a le plus marqué lors du visionnage de cette formidable épopée : c'est grand, et immersif. Aucun ennui. Mais ce film, c'est surtout l'histoire épique et émouvante qui raconte l'incroyable aventure de l'officier britannique Thomas Edward Lawrence, dit Lawrence "d'Arabie", interprété à MERVEILLE par Peter O'Toole qui joue le plus grand rôle de sa vie, et l'une des prestations d'acteur qui m'ont le plus marqué tout court. Il est bluffant.
Il y a dans ce film ce qui me fait autant aimer le cinéma de David Lean : il film tout réellement. Rien n'est fait en studio, tout est capté sur le vif, à l'extérieur. Ça donne non seulement des plans magnifiques et pharaoniques qui nous écrase sur notre siège, mais surtout des scènes de batailles ou d'assauts très réalistes, renforçant donc l'immersion du spectateur.
Si le film est aussi beau, c'est tout d'abord pour ses personnages très attachants et très marquants portés par des acteurs exceptionnels tels que Omar Sharif et Alec Guinness, pour ne citer qu'eux. L'intro place les pions de manière extrêmement efficace en commençant par
la mort en accident de moto de T.E. Lawrence, puis les funérailles et une personne est interrogée pour parler de ce personnage, et il est tout de suite évoqué comme quelqu'un d'étrange, de mystérieux, mais de bon
.
Et pour finir, si il y a bien une thématique que j'adore et que je trouve trop sous-exploitée au cinéma, c'est celle de la personne qui se forge une image mythologique, quasi-divine, et qui, à cause de toutes ses nouvelles responsabilités, ne va plus se trouver à la hauteur et finir par tomber dans la décadence et la tristesse. C'est exactement ce qui attendra notre protagoniste, à constamment devoir tout régler de lui-même, à finir fatigué et à bout de nerfs alors qu'il est un homme bon de nature, ayant porté un peuple à la rébellion pour sa liberté alors qu'il ne passait que par là. Si vous voulez une comparaison, c'est comme Luke Skywalker dans la saga "Star Wars" : sauve la galaxie alors qu'il n'était qu'un simple paysan, puis en une fraction de seconde, échoue à ses responsabilités et sombre dans la folie. J'adore, et j'adore encore plus dans "Lawrence d'Arabie". Je m'en fous qu'il y ait eu des prises de libertés sur l'histoire originelle, ça m'a fait découvrir un personnage réel fascinant, et un film d'une richesse et d'une beauté sans pareille. Un monument du cinéma sur lequel il y a trop de choses à dire que ça nécessite plusieurs visionnages, et malgré la durée, c'est avec plaisir que je reverrai ce formidable film.