Michel Deville est un réalisateur qui peine décidément énormément à me convaincre. Ce n’est pas pourtant que je tente diverses époques de sa filmo, divers styles, mais à part quelques pièces réussies, c’est souvent d’un quelconque total. L’Appartement des filles, avec son titre déjà bien quelconque est de ceux-là, malheureusement.
Enfin, tout n’est pas à jeter, car si le métrage ne vole pas haut, et ne présente guère d’intérêt, il y en a un au moins qui n’est pas à jeter : le casting féminin. Ce film est en effet un métrage gentiment sexy, sorte de pièce de théâtre reposant sur le marivaudage entre Sami Frey et trois actrices fort charmantes : Mylène Demongeot, Sylva Koscina et Renate Ewert. Toute la première partie du métrage repose entièrement sur les échanges, dans une pièce, entre Frey et ces jolies créatures, que Deville parvient au moins à rendre séduisante en multipliant les jeux sensuels et affriolants. Jouant des pièces comiques en maillots de bain, déambulant volontiers en culotte ou en nuisette, se baignant, les trois actrices dégagent un charme fou, même si leur jeu est parfois approximatif (celui de Renate Ewert notamment). Mais enfin, leur fraicheur et leur enthousiasme emporte le morceau, et permet de rendre à peu près digeste une première partie qui confine au néant. Deville essaye de faire exister une heure de films sur des marivaudages, et il remplit son métrage de longueurs nombreuses et de séquences qui n’apportent réellement pas grand-chose. On est un peu dans Nuit d’été en ville mais avec moins de nudité, et deux actrices de plus !
La seconde partie du métrage poursuit le marivaudage, mais dans un cadre qui est davantage celui de la comédie d’aventure, et il ne reste plus que Mylène Demongeot. Ça remue davantage, notamment avec une course-poursuite finale, mais la conclusion qui nous autorise à nous dire « tout ça pour ça » reste décevante. Manquant donc de rythme et d’enjeux, un film qui vivote sur des jeux de séduction plus ou moins inspirés pendant 1 heure 30, ce n’est pas trop mémorable.
Malgré les rebonds de la dernière partie, Deville nous livre surtout une pièce de théâtre filmée. En tout cas c’est très perceptible dans la première partie. Même si la mise en scène est plutôt habile, notamment pour rendre très sensuelles les actrices avec finalement peu de chair exposée, le métrage se passe pratiquement que dans une pièce, et ça ronronne pas mal en terme de réalisation. Et la bande son est très particulière. Parfois elle déchire littéralement les tympans, c’est assez terrible ! Elle est très aigue, très dissonante, un choix étrange mais qui réveille.
En clair, L’Appartement des filles est un film qui vaudra surtout si vous êtes adeptes des jeux de l’amour et du hasard et des acteurs qui les incarnent ! C’est gentillet grâce à l’abattage sexy des actrices et au charme doucereux de Sami Frey qui s’amuse beaucoup (logique, avec trois aussi jolies demoiselles), après ça reste très moyen. 2