"LILYA 4-EVER" est l'un de mes coups de coeur cinématographique,
découvert par hasard sur "ARTE".
Ce film d'une noirceur incroyable, offre une vision sombre et douloureuse
sur la Russie "post-Union Soviétique" actuelle.
En effet, celle-ci est présentée comme un immense "no-mans-land" délabré,
où la "société" Russe apparait en état de décomposition avancée,
se cherchant à outrance, prisonnière entre nostalgie "ex-Soviétique"
et nouvelles "valeurs" pro-capitalistes brutales et sans limites.
Lilya/Oksana Akinshina (l'héroïne du film), est une adolescente de 16 ans très pauvre,
dont la mère décide un jour de s'installer aux USA, en abandonant Lilya...
Avec un tel sujet, impossible de fouiller plus les double thèmes
de l'abandon et celui de la perte de l'innocence chez l'enfant livré à lui-mème,
(voir aussi l'ami de Lilya, Volodya) puisque chaque image
et chaque épreuve de Lilya l'a rapproche inexorablement de son effroyable destin.
Pour développer et entretenir le malaise chez le spectateur,
le metteur en scène fait cohabiter dans chaque séquence,
un contraste évocateur et suffocant entre innocence et perversion,
fragilité (de l'enfance) et dureté (des adultes), de ce fait,
il n'hésite pas à filmer frontalement la pourriture des bidonvilles,
le désespoir et la pauvreté ahurissante des habitants,
ainsi que le calvaire de son innocente héroïne.
D'ailleur ce calvaire nous est montré à chaque stade
jusqu'à sa résolution tragique dans une petite ville de Suède.
L'actrice Oksana Akinshina incarnant Lilya,
se révèle lumineuse, sublime et d'une maturité peu commune,
en captant littéralement la caméra du début à la fin du film.
Pour finir, on est en droit d'aimer ou non certaines "envolées poétiques",
mais celles-ci prolongent de façon logique le regard que porte les enfants
sur la vie, déplacé ver la mort...
Du Cinéma coup de poing!