Je suis souvent laxiste en matière de critique ciné, ou plutôt, je tends à noter avec compassion, optimiste fervent. En revanche pour ce film, j'aurais du mal à me montrer complaisant. Habitué des films d'auteur, jamais déconcerté par un plan fixe de plusieurs minutes, j'aurai avec ce film toutes les réticences à retenir mon impatience sur des séquences sans trop de sens. Les moins patients parleront d'ennui, je dirai plutôt qu'il s'agit de vide. Non pas intersidéral, juste mal jaugé. A trop filmer la lenteur, on peut se brûler les doigts dès lors que le message manque. Parce qu'ici, le message n'a rien de complexe. Deux êtres perdus dans un pays qui n'est pas le leur, perdus dans leur vie, leur relation amoureuse... bon dieu que c'est transcendant! révolutionnaire! du jamais vu! Ce n'est pas un caprice de spectateur blasé, frimeur. Aussi ne comprends-je pas les notes attribués par les spécialistes de l'intellect, ou même cette fois, le public. Ah, oui, le Japon est joliment filmé, minéral parfois, chatoyant ensuite... le contraste suffit-il à faire jaillir une émotion pertinente? bof! j'affirme. Ca ne saurait mériter les louanges. Le sujet creux, recouvre de son voile troué, maintes fois repris à gauche et à droite. Et puis pour finir, j'enfonce le clou: une fois de plus, on nous sert une histoire de gens aisés, parce que ça fait de beaux décors les gens aisés, condition nécessaire et suffisante pour pondre un film esthétiquement attrayant, pas forcément réussi. Ici, c'est beau, c'est réussi, mais le sujet est revu. En revanche, c'est traité avec sincérité, les acteurs sont très bons, charismatiques plutôt. Mais je regrette ça ne suffit pas à émouvoir, ça capte l'œil, on se dit c'est jolie une pellicule, le Japon permet de jolies photos, et puis, c'est tout.