J’en finis donc avec mes critiques de la saga Mimic par ce troisième opus qui est généralement considéré comme une bouse infâme. Autant donc dire que j’ai été plutôt agréablement surpris de découvrir certes un film juste moyen, mais qui ne mérite pas l’acharnement dont il est victime.
D’abord les acteurs ne sont pas mauvais. Certes on n’a pas droit à de grandes prestations, mais les interprètes sont plutôt convaincants, dans des rôles pas faciles. Karl Geary notamment doit jouer un malade et en même temps lorsqu’il lui faut courir ou se confronter aux créatures il doit essayer de rester crédible. A part quelques passages ou il en fait un peu trop, globalement ca tient. A ses cotés Alexis Dziena interprète un personnage curieux, je dirai même original, agréable vraiment. Rebecca Mader termine le trio de tête en imposant un charme naturel et frais. En revanche on pourra regretter une sous-utilisation manifeste de Lance Henriksen (et oui le vieux routier de la série B à l’instar d’Udo Kier). Ses apparitions valent pourtant le coup, mais il n’est finalement qu’une guest-star, et c’est un peu dommage car on sent qu’il manque tout de même au film un acteur plus costaud, plus charismatique, qui pourrait emmener le tout.
Le scénario est original. Là où Segonzac avait pris le parti d’aller dans le spectaculaire, Petty préfère un film plus intimiste. Bon, il ne faut pas se leurrer, comme pour Starship Trooper 2, c’est le manque de budget qui a orienté ce choix je pense. Mais Petty s’en tire pas mal. Certes l’histoire est un peu lente, et pour un film d’1 heure 10 hors générique c’est un problème. Mais le choix du quasi huis clos, la gradation progressive, l’attention portée aux personnages, la manière dont le héros mène son enquête, tout cela ne manque pas d’intérêt et permet à ce Mimic 3 d’être un honnête divertissement. Après la fin est décevante tout de même, par un coté expédié peu concluant.
Visuellement Petty offre une bonne mise en scène. Précis, efficace, audacieux même, il est capable de faire de bonnes choses, et il y a notamment une séquence (la seule vraiment horrifique) ou Petty balaye un endroit pendant plus d’une minute avec sa caméra, et ca vaut le coup d’œil. Il parvient même à donner de l’intensité à quelques attaques. En revanche énorme raté de la photographie. Archi-sombre, on ne voit rien pendant la moitié du film ou presque, et comme les attaques se passent surtout la nuit forcément c’est très ennuyeux. C’est très préjudiciable au film qui en plus cherchait pourtant assez bien à restituer l’ambiance poisseuse de la saga, mais là le couperet de l’obscurité outrancière est tombé. Les décors aussi sont assez faiblards. Il y a quelques efforts louables de même pour conserver l’ambiance urbaine pauvre des deux précédents films, mais le manque de budget est criant et là en revanche Petty n’a pas vraiment réussi à faire illusion. Les effets visuels sont très limités. Des créatures vues trop subrepticement pour convaincre, des effets horrifiques très peu nombreux et souvent brouillons, ce n’est pas au point. La musique est une bonne surprise. Sombre, triste, elle a quelque chose de très soigné, ce qui dans ce genre de petites productions est toujours un bon point.
Alors, verdict ? Et bien ce Mimic 3 est surement le moins bon des trois, mais clairement pas une rave. Souffrant d’un budget faiblard, ce Mimic 3 est surtout déconcertant par rapport aux deux autres films de la saga par ses choix. S’ils apportent de l’originalité, ils apportent l’inconsistance attendue, avec un rythme peu agréable, une durée vraiment courte, et de fait on sent qu’il manque quelque chose. Toutefois ce téléfilm est d’assez bonne tenue, et ne démériterait pas dans un coffret trilogie par exemple. 2.5.