Mon dieu mais qu'est-ce qui a poussé Wolfgang Petersen à vouloir adapter un chef d'oeuvre, un grand classique de la littérature considéré comme le précurseur de la littérature occidentale sans un minimum de respect?! J'ai nommé l'Iliade d'Homère. Bien sûr, soyons indulgents, il s'agit bel et bien d'une énième adaptation du livre revisité par le cinéaste allemand (à sa façon, signifiant ainsi qu'il dispose totalement d'un libre choix donc une très grande marge de manoeuvre ) et qui est, résumée en une formule, "plutôt médiocre". Malgré tout, ce film épique est loin d'être mauvais et que l'on ne peut pas réellement désigner comme un navet mais plutôt une "petite foirade". Je m'explique : ce péplum a le net avantage de nous offrir quelques belles séquences, servies par des batailles magnifiquement filmées (ce fait est indéniable), donc du grand spectacle nous est offert pendant près de 3 heures. De ce côté, on ne s'ennuie pas, par contre d'un point de vue contextuel, heu... ça laisse à désirer (aviez-vous déjà vu représenté un grec aux cheveux longs et blonds en plus??? WTF!), ensuite les grecs de l'Antiquité ne se battaient jamais de cette façon, totalement désorganisés (mais cela relève d'un aspect purement historique, purement fidèle à la période et il est tout à fait évident que ce n'était pas la visée du cinéaste auprès des spectateurs donc je ne vais pas m'étaler là dessus).
Mise à part le grand spectacle, le film a l'autre atout de regrouper une pléiade d'acteurs exceptionnels, un casting 4 étoiles comme on dit (Brad Pitt, Eric Bana, Orlando Bloom, Diane Kruger, Rose Byrn, Brendan Gleeson, Peter O'Toole...), ce qui renforce le caractère grandiose de cette épopée. Parmi les principaux cités, il y en a un mais alors, je pense un seul qui mérite d'être critiqué : sans doute est-ce Orlando Bloom (dont je n'ai absolument rien contre lui car c'est un acteur que j'apprécie très bien ailleurs) dans le rôle de Paris : un jeu aussi ridicule que navrant et qui peut paraitre à force agaçant, on dirait un petit adolescend coincé, timide. Aspect d'autant plus renforcé lors de son duel devant les hautes murailles de la cité troienne face à Ménélas : au moment où il fait face à une mort héroïque (qui était valorisant à cette époque), celui-ci préfère retourner dans son coin, lâche, derrière son frère adoré (que c'est beau la fraternité ^^). Sauf que dans l'Iliade, bon il est sauvé de justesse par la déesse Aphrodite mais là n'est pas le problème, c'est surtout de ridiculiser la scène, qui à vrai dire, méritait mieux. Après pour reprendre le côté fidèle à l'oeuvre, la seule scène qui mérite ce titre selon moi est celle du duel (par ailleurs là aussi très bien orchestré) entre Hector et Achille qui en éliminant son adversaire le fait trainer derrière son char devant les murailles de Troie (là on peut évoquer un minimum de respect). Après concernant les autres acteurs, bon je n'ai pas grand chose à dire, chacun rempli son contrat dans son rôle qui lui est propre et puis c'est tout. Rien à ajouter, toutefois mention spéciale à Peter O'Toole, toujours aussi excellent.
En résumé, un magnifique péplum, tel un blockbuster servi par un bon casting et qui s'avère au final être une grosse blague (trop de libertés à l'égard de l'oeuvre, les incohérences sont tellement nombreuses par rapport à l'oeuvre... Par exemple sur le personnage clé de Briséis interprétée tout bonnement par Rose Byrn qui se retrouve totalement défiguré, détourné du personnage d'Homère: à la limite, changer les aspects de l'oeuvre de façon sensée aurait été plus recevable...), un bilan mitigé et qui mérite juste la moyenne.