Ridley Scott a remis au goût du jour le péplum en 2000 avec "Gladiator", il n’en fallait pas plus pour que quelques réalisateurs se lancent dans ce genre quasiment disparu. Wolfgang Petersen fait partie de ceux qui se lancent dans l’aventure, en s’appuyant sur un monument de la littérature : "L’Iliade" d’Homère. Le projet est donc ambitieux et le réalisateur ne lésine pas sur les moyens question casting. Outre Brad Pitt en tête d’affiche, on va lui associer Peter O’Toole en roi Priam (excellent quoique légèrement surjoué sur la fin), Sean Bean en Ulysse (peut être un chouia trop désinvolte), Orlando Bloom dans le rôle de Pâris (encore tout jeune mais excellent dans cette douce naïveté), Eric Bana en Hector (plus convaincant que jamais), Brendan Gleeson en Roi Ménélas (dans un registre proche de "Braveheart"), Brian Cox en roi Agamemnon (sublime en personnage sanguinaire), sans oublier la sublime Diane Kruger (plus belle que jamais) en Hélène, et Rose Byrne qui campe magnifiquement une touchante Briseis. La version longue, aussi appelée "version director’s cut", offre 30 à 35 minutes de plus aux 162 minutes de la version que nous avons découvert en salles. Pour autant, on ne dénombrera aucune longueur, les scènes rajoutées développant un peu plus les personnages, et apportant davantage de violence dans les combats. Nous avons donc davantage d’images choc qui pourraient choquer les plus jeunes téléspectateurs avec des giclées de sang et des membres coupés, sans que ça tombe dans le hémoglobinairement insupportable. Bien qu’il ne fusse pas sorti en version longue dans nos salles, je regrette tout de même de ne pas l’avoir vu au cinéma. Les scènes de combat sont très impressionnantes, les effets de foule résolument bluffants. Magnifiquement filmé en plans aériens et panoramiques, les scènes impressionnent encore davantage le spectateur. Nul n’ignore vraiment le récit de L’Iliade, aussi je ne vais pas revenir sur le déroulé de l’histoire, mais je me suis surpris à constater que les scénaristes ont suivi les lignes principales du texte d’Homère, puisque j’ai trouvé regrettable, voire choquant, que la ville de Troie finisse par tomber
au prix d’un massacre digne d’un nettoyage ethnique
. Autant dire que les 196 minutes passent sans aucune difficulté, sur une bonne musique de James Horner, dans des décors à vous donner envie de voyager, avec de superbes costumes qui se sont vus être nominés aux Oscars, une excellente chorégraphie dans les combats, et des effets spéciaux si bons qu’ils passent pour ainsi dire inaperçus tant ils font vrai. "Troie" est assurément une production sous-notée.